Elle...

aude-castell

Elle se promène sur mon coeur,

Laissant des empreintes de fleur

Au gré de son pas de velours,

Jolie chatte parée d'atours.

Elle ondule. Divine. Féline reine,

Balançant la mine souveraine

Le panache d'une queue d'écureuil

Dressé tout droit avec orgueil.

Chaussée de longs bas noirs,

Ses griffes acérées comme un rasoir

En des moufles de poils blancs

Cachées, lui donnent un air innocent.

La grâce d'une danseuse Balinaise,

Ses mimiques me comblent d'aise

Quand elle marche et joue avec charme

De sa beauté du diable, ma Birmane.

Elle porte une longue fourrure blonde

Accentuant sa silhouette un peu gironde,

Des culottes bouffantes à reflets sable gris

Et une collerette de mousse chantilly.

Deux oreilles pointues couleur chocolat

Ceignent son front de Reine de Saba.

Ses yeux bleus changeant comme le ciel,

Illuminent un minois à la douceur de miel.

Et dans ce loup de satin noir tranche

Une babine de soie blanche,

Parée d'une mouche en velours

Comme la Marquise de Pompadour.

Tout au long du jour elle chante,

De ses miaulis elle m'enchante,

Et qu'ils soient impérieux ou tendres

Je n'ai de cesse de les comprendre.

Qu'elle roucoule ou qu'elle gronde,

Elle est ma douce colombe.

Mon amie, ma fidèle compagne

Et ma voix tout le jour l'accompagne.

Lovée sur mes genoux quand j'écris,

De doux ronrons elle me gratifie

Et de coups de tête au menton

Quand je cherche l'inspiration.

Elle est ma muse et me sourit,

Même quand mon coeur est gris.

Il y a quatorze ans que l'on s'aime,

Ma jolie chatte presque humaine.

Et quand ses yeux cherchent les miens,

Inondée de leur lumière, je ne suis plus rien

Qu'un tourbillon d'atomes d'amour.

Elle et moi on s'aime pour toujours.

A Pistache, ma seule amie - Mars 1997

En hommage à Charles Baudelaire et à tous ceux poètes ou écrivains qui ont tant aimé les chats.

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