Elle était belle...
franekbalboa
J'étais installé tranquillement dans un bar, une bière à la main, entouré de copains. La soirée était bonne, le temps doux et légèrement humide. Après de longs débats sur différents sujets, comme à mon habitude, je sortais prendre l'air. La rue était belle, baignée d'une lumière lunaire qui offrait une clarté à faire pâlir les réverbères timidement allumés. Je décidai de fuir le brouhaha et me retrouvai devant la cathédrale. Sur le parvis, je la vis tout de suite. Elle était magnifique dans son ensemble noir, ses cheveux teintés de verts tombant élégamment le long de ses épaules, des yeux d'un gris perçant, un visage tacheté d'un joli masque de tâches de rousseur. Elle semblait si triste, je n'ai pas vraiment réalisé ce que je faisais, mais je m'installai à quelques mètres. Je regardais fixement la lune quand je la sentis tourner la tête. Je ne pus m'empêcher de la regarder. Les jeux d'ombres et de lumière offerts par la lune et dansant sur son visage donnaient une magnifique impression de vie à ce triste masque. Nous avons échangé, tranquillement, toujours immobiles. Puis, je remarquai qu'elle s'approchait. Je l'invitai alors à boire un verre, et nous continuions notre dialogue. La lumière tamisée du bar, et la musique nous donnaient une impression d'être au second plan de la trame. Je sentis au bout de quelques minutes, ou peut-être quelques heures, quelque chose caresser doucement ma jambe. Je lui souris, elle me répondit. Sa main trainait, je fis maladroitement un geste vers cette dernière et finit par poser la mienne, la chatouillant tendrement de mes doigts. La partie d'échecs était lancée. Chaque mot, chaque geste devenait alors provocation. Nous continuâmes de longues minutes. Enfin le bar ferma, et nous voilà de nouveau dans le froid.
Elle m'invita à la raccompagner, j'acceptai. Sur le chemin, elle saisit ma main et posa tendrement sa tête contre mon épaule. Alors que nous passions au dessus d'un pont, je fus pris d'une pulsion, la saisis fermement et l'embrassai fougueusement. Son regard changea. Du jeu vers la vie, de la chasteté au vice. Nous décidions de descendre sous le pont, et là elle m'offrit sa poitrine, enlevant ses seins si jolis dans leur ensemble aussi vert que ses cheveux. Je les attrapais et les dévorais et mordillais goulument. Elle m'incitait à continuer, je la caressais délicatement et lentement. Puis je remontai, sans prévenir et l'embrassa plein de fougue et d'envie. Elle eût un moment de doute, je la rassurais en l'embrassant à nouveau dans le cou et en remontant et mordillant l'oreille. Elle commença alors à déboutonner mon jeans, et à faire des va-et-viens le long de mon sexe dressé, puis elle m'assit sur la vieille veste que je possédais, et entreprit de m'offrir du plaisir avec sa jolie bouche. Ses cheveux dansaient tandis qu'elle s'affairait à me rendre fou. Fou de l'amour, oui, de l'acte. Elle m'offrit une première jouissance, puis sans prévenir, je la relevai et baissa délicatement son tanga en dentelle, son Mont de Vénus étais magnifique, quelques petits poils étaient là, naissants, et deux jolies lèvres se présentèrent à moi. Je continuais à faire glisser le pantalon et elle l'arrêta. J'avais senti dans le bar, je n'avais rien dit. Je m'arrêtai, et me releva, lui offrant un regard que j'espèrais apaisant.
Je lui murmurai que je savais et qu'elle était belle. Elle lâcha alors la jambe et dévoilà son secret. Une prothèse aussi noire que son ensemble finissait l'une de ses jambes. Dans un élan de tendresse, je m'assit, j'attrapais la prothèse et l'embrassai, simplement. Elle était belle, même sans tout avoir. Je me fichais, on se fichait d'un petit souci comme celui ci dans un moment charnel comme celui là. Et là, lentement, elle s'accroupit, installa une protection, et m'insinua en elle. Jamais je n'avais vu plus belle femme. La lune offrait un jeu de lumière, son visage était à la fois apaisé et sauvage, et son plaisir transpirait de chacune de ses expressions. L'espace d'un instant, j'ai aimé cette femme si douce et forte à la fois. Nous continuions à notre tâche, durant de longues minutes, puis un orgasme la parcourut de toute part. Tremblante, elle se retira. Je la rhabillais, je la pris délicatement dans mes bras, et nous finîmes par rentrer chez elle, où la nuit ne fut pas moins belle.
Mon dieu, qu'elle était belle...
Arrivé ici par le biais d'un coup de coeur, c'est avec émotion et remerciement que je vous offre l'un des miens. Un texte magnifique tant sur la forme que sur le fond, vibrant hommage au handicap et à la beauté conjugués !
· Il y a plus de 6 ans ·la-musique-de-l-ame
Merci de cette note, c'est un souvenir aussi touchant que beau. Je suis ravi de ce commentaire
· Il y a plus de 6 ans ·franekbalboa