Elle marchait

Petite Plume Volcanique

Elle marchait. Sans cesse, elle marchait. Tournant en rond, sans jamais s'arrêter. Et elle pleurait, aussi, de ces longues larmes brûlantes qui n'en finissent jamais. Elle pleurant, sans jamais s'arrêter. Ses joues étaient noires. Ses yeux avaient disparus pour ne laisser place qu'à une tache noire, imprégnant son être, comme si son âme elle-même était tâchée. Et elle marchait, et elle tournait. Les sanglots qui lui secouaient la poitrine n'en finissaient plus. Elle n'était plus qu'un amas de douleur et de tristesse dans un trop vaste monde.

Elle ne savait pas tout à fait pourquoi, mais elle avait la nette impression qu'un bout d'elle-même s'en allait dans chacune des gouttes qui perlaient sur ces cils et qui finissaient en une petite flaque difforme, écrasées sur le sol. Elle ne comprenait plus, mais elle marchait, comme marche un fauve en cage, grognant, prêt à bondir lorsque la cage s'ouvrirait. Mais elle ne s'ouvrait pas. Et elle marchait, encore et encore. Oui, c'était ça, elle n'était plus qu'un fauve vidé de sa force par un monde de brutes. Et demain, peut-être, le noir sur ses yeux sera revenu à sa place, comme pour cacher sa peine. Et demain, peut-être, elle fera semblant d'oublier, et elle s'arrêtera, le temps d'un instant.

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