Elles s'aimaient, elles s'aiment, elles s'aimeront.

emilien

Aux victimes de la tragédie d'Orlando qui avaient fait le choix de la vie.

Elles sont deux et elles s'aiment.

Elles sont deux et elles se respectent. Elles ne sont qu'une tout en étant deux. Elles sont deux et elles sont ensembles. En somme, elles sont deux et elles vivent. Elles sont deux personnes différentes qui ont fait le choix du rassemblement plutôt que de la division… comme beaucoup me direz-vous. Ainsi, comme vous et moi, ces deux personnes elles sont heureuses lorsqu'elles se voient et ne perdent pas une seconde du temps qu'elles peuvent passer ensemble. Elles vont au restaurant, elles vont au cinéma, elles connaissent la première rencontre, elles connaissent le premier baiser, elles connaissent la première fois, elles se familiarisent avec une chose un peu drôle et pleine de rebondissements que l'on appelle la vie. En fait, je crois qu'au fond, ces deux personnes, elles veulent juste être heureuses. Je crois même qu'elles iraient décrocher la lune, qu'elles renieraient leur fortune, qu'elles chanteraient un véritable hymne à l'amour comme Edith Piaf pour être heureux. Et si elles ont l'envie de le chanter cet hymne à l'amour, il se transforme bien trop vite en hymne à la mort.

Elles étaient deux et elles s'aimaient. Elles étaient deux et elles se respectaient. Elles n'étaient qu'une tout en étant deux. Elles étaient deux et elles étaient ensemble. En somme, elles étaient deux, et elles vivaient. Elles vivaient parce que maintenant elles ne vivent plus. Elles vivaient parce qu'elles avaient fait le choix d'affirmer qu'elles ne valent pas moins que les autres. Elles ne vivent plus parce qu'elles sont nées comme elles sont. Ces deux personnes, voyez-vous, ils sont comme nous tous, sauf qu'au lieu d'être Monsieur et Madame tout le monde, ils sont Madame et Madame Tout le monde, ou Monsieur et Monsieur tout le monde. Mais ici, le « comme tout le monde », il n'est pas consensuel. Ici, chacun a ses envies, ses rêves, ses convictions et c'est bien ce qui fait la beauté de l'être humain. L'être humain il croit, et Madame et Madame, comme Monsieur et Monsieur, ils croient comme tout le monde, ils croient dans l'idée qu'ils valent autant que les autres. Ils croient en l'égalité, en la vie, et pourtant, ils sont morts. Morts de la différence. Ne serait-ce pas plus simple d'appliquer à la vie le marketing de McDonald's en scandant un perpétuel « venez comme vous êtes » ? Ne serait-ce pas plus simple d'arrêter les jugements ? Ne serait-ce pas plus simple de croire que la première responsabilité de chacun c'est d'être responsable de son propre bonheur sans entraver la capacité des autres à l'être ? Parce qu'au fond, ces personnes, elles mangent comme vous, elles rient comme vous, elles sourient comme vous, elles dorment comme vous, elles font tout comme vous. Ah non merde ! Elles ne font pas tout comme vous… Elles ne font pas tout comme vous parce qu'elles se font buter dans une boite à cause de qui elles aiment. Après s'être fait tragiquement tué parce qu'on est journaliste, après s'être fait tragiquement tué parce qu'on vit et qu'on veut profiter d'un café ou d'un concert, on se fait buter pour ce qu'on est. Mais au final, on est quoi ? Je crois me souvenir qu'on a toujours un truc en commun non ? L'humanité, ça vous dit quelque chose ? Ou du moins, ce qu'il en reste chez certains trop abrutis pour comprendre que tuer ne mène à rien.

Elles seront deux et elles s'aimeront.Elles seront deux et elles se respecteront. Elles ne seront qu'une tout en étant deux. Elles seront deux et elles seront ensemble. En somme, elles seront deux et elles vivront. Elles vivront parce que, là, tout de suite, elles vivent. Elles vivront parce qu'elles font le choix d'affirmer qu'elles ne valent pas moins que les autres. Elles vivront parce qu'elles sont nées comme elles sont. Ces deux personnes, voyez-vous, elles sont, comme nous tous, humaines. Et elles vivront (au futur) car rien n'arrêtera l'envie de l'Homme d'être heureux, et certainement pas des malades mentaux et leurs fusils d'assaut.

Alors plus que jamais, peut-être devrions nous appliquer ce bon vieux slogan apparu dans les années 60 et créer de l'amour, plutôt que la guerre ? Non ?

  • Oui, elles ou ils s'aimeront et auront bien raison ! Magnifique votre texte emilien ! Magnifique et touchant, un bel hommage !

    · Il y a presque 8 ans ·
    Louve blanche

    Louve

    • Merci pour votre commentaire ! J'espère qu'un grand nombre de personnes le lira et y réfléchira

      · Il y a presque 8 ans ·
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      emilien

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