Elodie

Jay M Tea

Portrait d'une amie.

          Parfois, l'effort incite à écrire des procès d'intention ; au fil des portraits, des esquisses et des arts figuratifs, le cerveau s'épuise à chercher les mots les meilleurs au service d'une fidélité. Mais quitte à révéler Élodie pour ce qu'elle est, d'un coup d'œil franc et pur (quand certains se rendent compte trop tard qu'ils n'ont que leurs yeux pour pleurer et qu'elle leur tourne déjà le dos), c'est toujours de face, scotché, que mes yeux se régalent d'elle. Ceux à qui sa silhouette échappe n'imaginent pas à quel point son sourire dévore la niaque qu'elle inspire.

          Pauvre de vous, qui vous prenez pour des princes et ne connaissez pas le rouge impeccable de ses lèvres appétissantes ; un rubis incandescent d'une douceur sans égale. Pauvre de vous, à qui les mots manquent quand chacune de ses paroles, empruntes de sagesse, sont autant de facettes en miroir qui reflètent la poésie et les phrases trop longues qui se perdent dans le noir à croquer de ses cheveux ; devinez, si vous l'osez, le brut d'un chocolat dont l'amertume vous fait tourner la tête.

          Redescendez sur Terre les gars, Élodie n'est pas une mince affaire. Du haut de vos équateurs, venez courber l'échine devant sa force d'être. Sur un plateau d'argent, offrez-lui vos épices et vos encens, les laissez-passer de la sueur de vos peaux mates qu'elle lira à même la paume de vos mains. Venez de loin, vous n'en reviendrez pas. Elle sait tout de vous. Elle vous voit comme vous êtes.

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