ELOGE DE LA FOLIE

Amarille


La folie a cette beauté naturelle que n'a pas la sagesse. La sagesse s'acquiert, la folie est juste le synonyme de la candeur, de la sincérité, de la beauté, de tout ce qui peut passer à travers les yeux d'un enfant, lorsque à ce moment pathétique les adultes découvrent qu'ils ont un cœur et s'extasient devant la beauté de la sincérité, de l'innocence… nous sommes tous adultes à vouloir admirer ce que nous étions capables d'admirer jadis par nos yeux à nous. Le monde ne nous disait pas que c'était bien que c'était mal, pitoyable ou pas parfait. Non ! Les grands admiraient l'ingénu silencieux et grandiose qui vit dans chacun de nous…

Puis nous adultes, observant les enfants comme des modèles per perfectionnement de l'abomination de l'homme par la manipulation du cœur – car l'enfant est plus que guidé par son cœur – nous nous sommes imprégnés d'eux, les avons conditionnés à nos pensées tout en les laissant parler et s'ouvrir dans la plus grande confiance qui soit, car enfant a besoin de croire en celui qu'il a en face pour devenir fort de lui… ironie.

Etre fort de soi. Impossible ! Être fort de soi implique juste le simple fait d'être fort par sa pensée, son indépendance… être libre. Il faut annihiler tout ce sentiment, cette graine florissante aux pluies acides qui nourrissent son sol.

Ainsi, nous avons pris la candeur, la sincérité et l'avons transformée en monstruosité qui défendra les valeurs d'une humanité enclin à la destruction massive de la pensée. Nous sommes des robots. Et parmi les robots, il y a ceux qui sont nés avec un supplément d'âme, de foi, d'espoir. Ou chaque acte conditionnant leur métabolisme pour en faire de parfait soldat était de suite vaincu par un anticorps violent qui luttait contre ce virus. Le virus atteignant les commandes, vidant les batteries, il semblait à chaque fois que le robot serait finalement lobotomisé. Mais putain, il y a un truc, quelqu'un l'avait expliqué, et on avait ri au nez de ce scientifique fou… alors on a oublié. Mais on finira bien par trouver quel était la solution pour… le hic, c'est que le grimoire fut incendié une nuit. Le scientifique fou, désabusé par la pensée étriqué considéra que ce qui était secret pourrait trouver écrin où confier, telle une arche discrète, les mots que personne ne pourrait être prêts à entendre… mais ça c'est de la folie…

 

Alors. Voilà. Le combat du robot qui croit que chacun défend son drapeau par Amour, avec honneur, avec force, avec courage. et que chacun, même s'il a tort, a raison. Il a tort par rapport aux valeurs de son ennemi, mais il a raison car c'est une action honorable. Et chacun a raison pour la même raison, défendre son propre drapeau par amour de sa propre patrie.

Le combat est inégal, mais à posteriori, si nous arrivons à unir toutes les couleurs dans un seul et même arc, où chacune a sa place et où chacune se voit libre d'être unie à l'autre par leurs ressemblances et leurs différences, alors nous avons ici le simple croquis qui dévoile à l'humanité la possibilité d'exister. Non seulement comme une fragile hallucination de gouttes de pluie perlant au travers de la lumière. Diamants étincelant florissant dans la Terre humide…

A la folie, engrais de nos actes les plus fous… fous de douleur… fous de beauté, ne l'oublions pas…


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