Emma qu'on touche du doigt.

Tu sais, Emma avait comme un goût d'enfance dans le regard. J'y plongeais toujours aussi vite et y retrouvais mes premiers amours de gamin. Elle avait cette habitude cette manie, celle de vous dévisager bien plus longtemps que nécessaire, de vous fixer comme si c'était pour elle un constant apprentissage, une découverte sans fin.  Avec le temps bien sûr, c'était quelque chose qui était devenu normal, une routine inévitable qui s'inscrivait dans une histoire plutôt banale. 

Emma faisait la moue pour un rien et m'attrapait par les reins, elle rêvait d'amour chaque matin et s'en mordait jusqu'aux seins.

Emma que tu présentes, Emma'gnifique comme elle était. C'était incroyable de pouvoir enfin l'attraper, toucher du bout des doigts ce que j'avais passé ma vie à rêver.

Elle était arrivée comme un cheveu en plein doute, posé là devant moi, tout simplement. Aussi étonné qu'amoureux, je pouvais la présenter à toute une troupe, Emma savait plaire à beaucoup de gens.

Emma était bonne à marier et belle à tirer, elle savait danser et embrassait comme un pied. 

Je crois qu'Emma va me manquer.
Je crois que, finalement, Emma aurait pu exister.