Emmanuel Macron, la Colonisation, et les Pieds-Noirs

Dominique Capo

Texte sur l'Actualité brulante du moment

Tout d'abord, et même s'il y a des personnes qui ne sont pas d'accord avec moi, j'estime que les dires d'Emmanuel Macron sur la Colonisation, ainsi que ceux sur l'Algérie Française et les Pieds Noirs, me semblent sensés. Qu'on le veuille ou non, qu'on l'accepte ou non, à bien des égards, la Colonisation a été une monstruosité à bien des égards.

Je sais ce que vont me répliquer les nostalgiques de cette époque « bénie » : si la France et l'Angleterre notamment, n'avaient bâti leurs Empires coloniaux, ces peuples n'auraient pas eu accès à la Civilisation et à ses bienfaits. C'est faux !!! Dès les débuts de cette période, au 16e siècle avec la découverte de l'Amérique, puis qui s'est progressivement étendu aux quatre coins du monde au fur et à mesure de l'exploration de nouvelles terres, ces conquêtes se sont faites au détriment des peuples locaux. Peuples locaux qui avaient alors leur propre modèle de société, leurs propres nations, empires, etc., leurs propres religions, leurs propres cultures, leurs propres traditions. Tout cela était parfaitement structuré, d'une richesse et d'une diversité incroyables. Ils avaient aussi leurs propres sciences ; parfois plus en avance sur celle des occidentaux dans certains domaines.

Quand la Colonisation a débuté, tout ceci a été balayé d'un revers de la main. Les Occidentaux supposant, à-priori, que leur Civilisation était « naturellement » supérieure a toutes celles qu'ils rencontraient, les ont anéanti pour imposer la leur. Guerres de conquêtes, évidemment, mais pas seulement. Lorsqu'ils ont débarqué en Amérique, ils ont apporté avec eux des maladies qui n'y existaient pas, et pour lesquelles les « autochtones » n'étaient pas immunisés. Elles ont fait dix fois plus de morts que les batailles que les blancs ont mené pour s'octroyer les richesses de ces pays. Sur tout le continent américain, elles ont entraîné des dizaines de millions de morts, et ont largement contribué à l'effondrement des nations qui s'y étaient édifiées depuis des centaines d'années.

La Colonisation a aussi entraîné des conversions souvent forcées à la religion catholique. Ceux et celles qui ne voulaient pas se soumettre à la « vraie foi » étaient tués, torturés, violés. Ils étaient transformés en esclaves qui étaient utilisés pour les tâches les plus ardues ; celles que Blancs estimaient indignes d'eux. Et tant pis si cela conduisait également à des milliers de victimes. Pire encore, lorsque les autochtones se convertissaient de plus ou moins bon cœur au Christianisme, les colons les considéraient malgré tout comme des citoyens de seconde zone. Ils s'en méfiaient, partant du principe que leur conversion était factice. Ce qui était, bien évidemment, de temps en temps, le cas. Si le Vaudou existe en Haïti, c'est parce qu'il est un mélange de Christianisme, de croyances locales, et d'apports extérieurs. En Amérique centrale ou du sud, aujourd'hui encore, si les gens de ces contrées sont de fervents croyants, ils ont gardé des traditions et des croyances de jadis, qu'ils y ont intégré.

Enfin, la Colonisation a entraîné l'esclavage. Certes, l'exploitation de l'homme par l'homme sous cet aspect abject a toujours existé. Mais il a pris des proportions jamais atteintes auparavant. Il était fréquent que des tribus locales, en Afrique en particulier, soumette à l'esclavage leurs ennemis. Mais, à partir du moment où les Blancs ont exploré ces terres, ça s'est métamorphosé en véritable industrie. Beaucoup de tribus, de clans, de nations, se sont mises à « chasser » leurs concurrents afin de s'octroyer leurs terres. En mème temps, ils ont revendu aux Blancs leurs prisonniers. Et ceux-ci étaient ensuite exportés par bateaux dans les Amériques ; dans le but de les utiliser en tant que bêtes de somme, d'outils corvéables à merci. Qu'ils soient natifs d'Amérique ou esclaves venus d'Afrique, les Blancs les voyaient comme des animaux ; comme des « sans âme », et donc, non-humains. Y compris, lorsqu'ils se convertissaient.

Des fortunes se sont créées, et se sont développées, grâce au commerce d'esclaves. Il faut savoir que, lorsqu'un bateau transportait des « Noirs » d'Afrique en Amérique, ils étaient tellement entassés les uns sur les autres, sous-nourris, etc., qu'un tiers n'arrivait pas vivant à destination. Sans compter les maladies.

Ce phénomène n'a fait que intensifier au cours des décennies et des siècles suivants. Plus l'Europe partait à la découverte du monde et des terres qui lui étaient inconnues, plus les grandes puissances se sont partagées celles-ci. Tout d'abord, elles ont négocié avec les souverains en place un droit d'exploitation des richesses de leurs pays. Minérales, végétales, agricoles, industrielles, pendant des siècles, l'Occident a bâti sa prépondérance, sa puissance financière, militaire, agricole, etc. sur sa mainmise de celles-ci. Elle a finalement mis sous tutelle les nations où elle s'était ancrée. Une véritable compétition s'est d'ailleurs développée entre de nombreux pays occidentaux afin d'étendre leurs empires au maximum. L'apogée de ce système ayant été atteint entre le milieu et la fin du XIXe siècle.

Pour garder une emprise sur ces États sous tutelle, l'Angleterre et la France surtout, ont mis en place des « protectorats ». C'est à dire que les territoires étaient administrés par un gouvernement rattaché à la métropole. Éventuellement, le monarque ou la dynastie, local, était maintenue au pouvoir. Mais, en fait, ils n'étaient que des marionnettes entre les mains des puissances européennes qui les contrôlaient par le biais de gouverneurs. Éventuellement aussi, ces monarques bénéficiaient financièrement des largesses de leurs protecteurs. Néanmoins, dans tous les domaines, c'était les pays européens qui géraient ces nations. Elles y envoyaient des colons pour les exploiter et les gérer. Les gens du pays, eux, étaient soumis à eux. Leur religion, leurs traditions, leur culture, ou autre, étaient malmenées. Ils ne retiraient que peu d'avantages de l'arrivée des Blancs chez eux.

Je sais que certains diront que la Colonisation a permis l'instruction de ces peuples, l'alphabétisation, un travail et une rémunération, une élévation du niveau de la vie. C'est vrai, mais uniquement dans une faible mesure. Il ne fait aucun doute que les habitants des grandes villes ont – un peu – profité du contrôle de leur pays par des français, anglais, etc. Mais en de faibles proportions. Et quand c'était le cas, c'est parce qu'ils étaient utiles à l'administration étrangère en place. Pour autant, 90 % de la population est restée pauvre, ne sachant ni lire ni écrire.

C'était d'ailleurs en avantage pour les colons, qui pouvaient ainsi mieux les asservir. Ces populations demeuraient ainsi totalement dépendantes d'eux. Elles étaient obligées de s'en remettre entièrement à eux. Et c'est de cette manière que ces colons ont pu constituer de grandes propriétés terriennes, industrielles, agricoles, minières. En embauchant – au mieux -, en maintenant en servage – souvent – ceux et celles qui y étaient rattachés.

La Colonisation a une histoire complexe, revêtant diverses formes que je ne peux pas décrire ici en quelques lignes, c'est évident. Certains pourraient s'insurger contre ce que je déclare dans ce texte. C'est leur droit. Ces nostalgiques de l'Empire français sont libres d'avoir leur opinion sur le sujet. Néanmoins, les faits restent les faits. Et je les invite à lire un ouvrage sur ce thème, à se renseigner par eux-mêmes, s'ils n'ont pas confiance en ce que je souligne ici brièvement.

La Colonisation a généré des déracinements, des guerres, des massacres, de l'esclavage, etc. du XVIe siècle a la fin des années 1960. Ce sont des faits que l'on ne peut nier ; à moins de refuser la réalité. Or, l'Histoire est constituée de faits, et uniquement de faits. Je ne le mentionnerais jamais assez.

***

Peu le savent ici, mais je suis fils de Pied-Noir. Mon père est né en Algérie. Celui-ci, et ses parents, on quitté ce pays en 1962, lorsque les français d'Algérie ont traversé la Méditerranée pour rejoindre définitivement la métropole. Ma mère, quant à elle, est née à Dakar. Elle est rentrée en France à la fin des années 1960. Ses parents étaient des expatriés d'une grande société de forage de pétrole, de gaz, d'eau, couvrant tout l'Ouest Africain. Donc, je sais, et par mes origines, et par mes études d'Historien, ce qu'est la Colonisation. Et je sais aussi ce qu'est la période de décolonisation qui a mis fin à l'emprise des États européen sur nombre de contrées un peu partout dans le monde.

En ce qui concerne, donc, plus spécifiquement l'Algérie, et les propos d'Emmanuel Macron qui ont fait tant réagir les Pieds Noirs il y a quelques jours, voici ce que j'en dis :

L'Algérie a été colonisé par la France dans les années 1830. C'était sous le règne de Louis Philippe. Son indépendance date de 1962. Ce qui fait plus de 130 d'occupation française. Au point que ce pays a été considéré comme un département français assez longtemps. Les colons qui y ont habité s'y sont souvent succédé durant plusieurs générations. En ce qui concerne mon père, pour le peu que j'en sais, il paraît qu'une partie de sa famille – du coté de mon grand-père paternel - y est arrivée, au moins, à la fin du XIXe siècle. Mon père est mort en 2013.

Comme ses parents, il est toujours resté nostalgique où il vivait là-bas. Pour lui, comme pour ses parents, c'était le « Paradis sur Terre ». Mais, il a dû y renoncer en 1962, en y abandonnant tout ce que sa famille y avait construit. Comme beaucoup d'autres, il a débarqué à Marseille ; il avait alors 18 ans. Et ses parents et lui se sont installés à Marseille. Ma mère, de son coté, revenue en France, à la fin des années 1960, s'est inscrite à la faculté d'Aix en Provence. Mon père aussi, et c'est là qu'ils se sont rencontrés. Si, moi et ma sœur sommes nés à Marseille, c'est pour cette raison.

C'était pour l'anecdote. C'était aussi pour expliquer combien je suis personnellement touché par ce qu'a été la colonisation et la décolonisation. Je parle en connaissance de cause. Ceci dit, ce n'est pas pour autant que j'approuve ce qu'a été la colonisation dans maints de ses aspects ; ainsi que je l'ai partiellement écrit plus haut.

Quant aux propos d'Emmanuel Macron vis-à-vis des Pieds-Noirs, il faut se rappeler du contexte des années cinquante et soixante. Période où la Guerre d'Algérie a fait rage. Ce qui a conduit, au bout du compte, aux accords d'Evian, et au détachement de l'Algérie de la métropole.

En 1958, le Général de Gaulle est revenu au pouvoir à la suite de la tentative de putsch d'un « quarteron de généraux » en Algérie. Ce quarteron estimait en effet qu'après quatre ans de conflit – la Guerre d'Algérie a officiellement débuté en 1954 -, le gouvernement français s'avérait incapable de reprendre la situation en main. Les attentats se succédaient les uns aux autres. La guerre s'enlisait, malgré les milliers d'hommes qui étaient envoyés sur le terrain pour le nettoyer des rebelles qui harcelaient les troupes françaises. Des attentats avaient lieu sur le sol métropolitain. Les jeunes appelés au Service Militaire qui y étaient expédiés, rechignaient de plus en plus. Un mouvement se demandant si, dans ces conditions, il ne valait pas mieux rendre l'indépendance à ce territoire, se développait. Le coût de la guerre était faramineux ; d'autant que ce n'était pas le seul territoire de l'Empire Colonial qui posait souci. La guerre d'Indochine venait de se terminer par un désastre pour l'armée française – 1953. Et la France avait dû s'en retirer. Bientôt, les Américains prendraient le relais dans cette région du globe, avec la guerre du Vietnam ; mais ceci est une autre histoire.

Des tortures, des violences, des barbaries, de plus en plus terrifiantes, se perpétuaient en Algérie. En France, les manifestations pour ou contre le maintien de l'Algérie française, étaient réprimées dans le sang. Il y avait parfois des tués, des blessés, et la police interpellait les pour ou contre à tour de bras. La situation devenait chaque jour un peu plus explosive des deux cotés de la Méditerranée. La France était montrée du doigt par l'opinion internationale – les États-Unis et l'URSS notamment – pour son impérialisme dans cette région d'Afrique. Après la crise du Canal de Suez – aux cotés de l'Angleterre, quand l'Egypte de Nasser l'avait nationalisé avec succès à leurs dépends -, elle ne pouvait se le permettre.

Le Putsch des Généraux a, non seulement raté. Le coup d'État n'a pas eu lieu. Mais, en même temps, il a entraîné la fin de la IVe République. C'est sur les décombres de celle-ci que le Général de Gaulle a institué la Constitution actuelle.

Ce dernier était conscient que cette orientation politique ne pourrait pas durer éternellement. L'Histoire était en marche. Le processus de décolonisation était engagé un peu partout. S'accrocher à ce territoire désespérément était un non-sens. Il était persuadé qu'à terme, l'indépendance de l'Algérie était inévitable. Il a néanmoins très vite fait une visite à Alger pour rassurer les colons. Il leur a dit qu'il ne les abandonnait pas, que la France était à leurs cotés. Or, dans son for intérieur, comme il s'en est expliqué plus tard, sa décision était déjà prise : il fallait progressivement se désengager militairement de ce bourbier. Puis, par référendum, donner le choix à tous les algériens – Pieds-Noirs compris – pour qu'ils décident, ou non, de demeurer dans le giron de la métropole.

Evidemment, il y a eu énormément de résistances de la part des tenants de l'Algérie Française ; y compris au sein du propre gouvernement du Général de Gaulle. Le FLN, l'OAS, ainsi que des groupuscules d'Extrème-Droite partisans du maintien de la tutelle métropolitaine se sont affrontés à coups de manifestations et d'attentats. Ils étaient sanglants, parfois meurtriers, et se déroulaient des deux cotés de la mer.

C'était toutefois sans espoir. Lorsque le Général de Gaulle a demandé par référendum aux français et aux algériens ce qu'ils désiraient, l'immense majorité des votants a opté pour la séparation. Cette décision a été entérinée par les accords d'Evian. La France demeurerait dès lors le partenaire privilégié de l'Algérie. Elle conserverait un territoire dans le Sahara algérien afin d'y poursuivre ses essais nucléaires. Mais le pays accéderait à l'indépendance, et les français d'Algérie – les Pieds Noirs – devraient revenir en France. Leurs biens sur place devraient être vendus aux locaux, ou l'État Algérien se les approprierait au cas échéant.

Qui peut dire que cet événement n'a pas été un véritable déchirement pour le million de français qui y habitait. Personne, parce que c'est la vérité. Ces gens ont tout perdu, et ont débarqué en France, dans un pays qu'il ne connaissaient pas pour la plupart, et où ils n'avaient aucune attache. Ils étaient des exilés, des déracinés, perdus dans un univers qui leur était totalement étranger ; alors que leurs ancêtres étaient nés, avaient vécu, prospéré, ailleurs. Ça a été un choc pour beaucoup. Beaucoup ne s'en sont jamais véritablement remis – mes grands-parents paternels en premier lieu, je le sais. Ils ont terminé leur existence en ressassant leurs souvenirs, en se remémorant leurs années idylliques de colons, où tout était facile et agréable.

Mais, ce qu'il ne faut pas omettre, c'est qu'ils n'ont pas été les seuls à souffrir durant les années 1954 – 1962. Les Algériens ont payé un lourd tribut à cette abominable guerre. Tortures, morts, incendies, exactions de toutes sortes, morts, etc. ont émaillé ce conflit. Et c'est la population civile de ce pays qui a payé le prix le plus cher. Il ne faut pas omettre non plus qu'au cours des deux Guerres Mondiales, tous les pays colonisés par la France et l'Angleterre ont participé à l'effort collectif pour défendre la Mère Patrie. Ils l'ont fait sans rechigner, et beaucoup de soldats de ces contrées sous tutelles y ont laissé la vie. Quand la France a été occupée par les Allemands durant le Second Conflit Mondial, le refuge des français libres a d'abord été Londres, et ensuite, ça a été Alger. Le Gouvernement provisoire du Général de Gaulle, jusqu'à la Libération, et après que les Colonies se soient détachées de Vichy, ont immédiatement rejoint celui-ci. Et ils ont fourni de nombreux contingents armés. En outre, les Algériens ayant combattu pour le maintien de l'Algérie Française, ceux qu'on appelle communément « les Harkis », ont dû se réfugier en France après l'indépendance de leur patrie. La France les a alors parqué dans des camps éparpillés dans tout le Sud de l'Hexagone. Ils y sont demeuré durant des années, voire des décennies ; et jusqu'à récemment encore pour quelques-uns. Un provisoire d'une bonne quarantaine d'années, si ce n'est plus. Leurs pensions en tant qu'anciens combattants – que ce soit pour la Première, le Seconde Guerre Mondiale, ou, la Guerre d'Algérie – était largement moins élevée que celles des français de souche. Il y en a, des choses, qu'on oublie lorsque cela nous arrange...

On a tendance à penser aux français en premier lieu, parce qu'ils sont nos parents, nos grands-parents. Mais ce sont avant tout les Algériens qui ont subi le pire. Les attentats en France, les morts de soldats nationaux, équivalent à peu de victimes quand on regarde le nombre de tués durant toute cette période.

Et pourtant, je vous le rappelle, je suis fils de Pied-Noir. J'aime la France, qui est mon pays. Je suis d'ethnie européenne, d'origine chrétienne bien qu'athée. Et je suis fier et heureux d'être français. Néanmoins, objectivement, je ne peux souscrire et approuver ce qu'a été la Guerre d'Algérie, comme ce qu'a été la Colonisation a plus grande échelle. C'est inconciliable avec l'humanisme dont je suis empreint. C'est inconciliable avec mes valeurs dont la soumission de l'Homme par l'Homme, pour quelque raison que ce soit, est absente. C'est inconciliable avec l'esclavage, le maintien dans l'ignorance afin de le contrôler plus efficacement, qu'il induit. Il est la négation absolue de la liberté de chaque peuple à disposer de lui-même, à vivre en paix, autonome, fier de ses traditions, de sa culture, de son Histoire, etc. auquel il a droit.

On abhorre ce qu'a été la période de l'Occupation durant la Seconde Guerre Mondiale. On l'étudie, on la décortique. On essaye de comprendre, d'apprendre ce que ça a été. Et c'est une bonne chose. Nul ne doit oublier ce que ça a été ; et les horreurs qu'elle a généré. Mais, le Colonialisme – et la Guerre d'Algérie pour ce qui concerne ce territoire – a été tout aussi monstrueux. Par ailleurs, le Colonialisme s'est déroulé durant plusieurs siècles. Il a remis l'esclavage sur le devant de la scène, alors qu'il n'existait plus en Occident depuis l'Empire Romain. Il a remis le servage au goût du jour, alors qu'il en avait disparu depuis le Moyen-Age. Il a décimé des peuples entiers, par la guerre, par la maladie, par la destruction de leur société, de leur culture, de tout ce qu'ils ont bâti avant l'arrivée de l'homme Blanc sur leur sol.

***

Donc, pour ma part, les propos d'Emmanuel Macron sur la Colonisation, sont censés. Je ne suis pas forcément favorable à sa politique si jamais il devient Président de la République un jour. En fait, aucun des candidats n'a ma faveur, pour avouer l'entière vérité. Les petits arrangements entre amis, les ambitions personnelles, la déliquescence de l'État dans nombre de ses attributions régaliennes, l'impuissance de nos gouverner à réformer la nation efficacement afin de lui faire prendre le tournant décisif de ce début de troisième millénaire, me scandalisent.

La Justice, la Police, l'Hôpital, l'Agriculture, etc. subissent de plein fouet ce décrochage généralisé. Trop d'impôts, pas assez d'investissements sur l'Avenir. Pas de projet cohérent à long terme, le gouvernement actuel détricotant les réformes de celui qui l'a précédé parce qu'il n'est pas du mème bord politique. Une gestion calamiteuse des finances de l'État, un désengagement de celui-ci dans tous les secteurs où le peuple a des besoins – fondamentaux. Le monde de la Finance l'emportant sur l'intérêt général.

Tout cela, est bien d'autres aspects dont je pourrais débattre longuement, sont indécents. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai débuté la rédaction d'un livre abordant l'ensemble de ces thèmes, à partir des 700 pages de « Brèves Philosophiques » - comme je les nomme. J'y développerai longuement tout ce que j'observe de ce que je considère être le déclin de la civilisation occidentale.

Cependant, si je ne suis pas Emmanuel Macron pour beaucoup de ces sujets, sur le thème de la Colonisation, de la Décolonisation, face à la colère des Pieds Noirs, je l'approuve entièrement. D'autant que nous n'en n'avons tiré aucune leçon.

Certains s'indignent du nombre d'étrangers en France, volant le travail des bons français bien blancs et catholiques, alors qu'ils nous ont tant été utiles quand leurs territoires d'origines nous étaient soumis, et que nous nous emparions de leurs richesses sans regrets ni remords. Lorsque nous foulions leur culture et leur tradition aux pieds. Nous nous exclamons qu'ils s'emparent des emplois de métropole, lorsque ces mêmes bons français à qui on propose ces postes souvent rudes et mal payés, n'en veulent pas. Parce que ceux-ci ne sont pas à la hauteurs de leurs études ou de leurs prétentions.

Quand la France était à reconstruire, on n'a pas hésité à faire appel à des étrangers – souvent issus de nos anciennes Colonies – afin de relever l'économie de notre pays. Afin de les loger, on a bâti en vitesse des barres d'immeubles, des cités à la périphérie de nos grandes villes. Puis, on les a abandonné à leur sort. Leurs enfants, devenus français, ont été livrés à eux-mêmes. A la drogue, aux trafics de toutes sortes, à la radicalisation religieuse, etc.

On s'en étonne, alors que c'est uniquement le résultat de tout ce que je viens de stipuler en quelques pages précédemment. Je pourrais écrire un ouvrage entier sur le sujet, que je ne l'aurai pas épuisé. Mais, ce que je peux conclure, c'est que nous payons aujourd'hui le prix des choix qui ont été les nôtres par le passé – lointain ou récent. Voilà pourquoi je rejoins Emmanuel Macron sur ce qu'il a évoqué à ce propos ; mais uniquement sur celui-ci...

  • Merci.

    · Il y a presque 8 ans ·
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    mark-olantern

    • de rien ; et pourtant, ce n'est pas facile d'exprimer son opinion ; il faut se battre pour faire entendre sa voix, mème si elle est contraire à l'opinion "générale". Mais je ne suis pas de ceux qui baissent les bras. Surtout quand on m'a blessé dans ma chair et dans mon âme...

      · Il y a presque 8 ans ·
      4

      Dominique Capo

    • Sache que je te soutiens en tout cas. Y'a tout dans cet article, qui je pense ressemble plus au pamphlet. Mais ça c'est un détail.

      · Il y a presque 8 ans ·
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      mark-olantern

    • merci ; article, pamphlet, exposé, récit ; l'important est d'écrire son opinion sans en avoir honte et sans se faire museler par des personnes qui n'ont pas le même ressenti face à certains épisodes de notre histoire récente...

      · Il y a presque 8 ans ·
      4

      Dominique Capo

    • C'était juste comme ça. ;)

      · Il y a presque 8 ans ·
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      mark-olantern

    • Et bien entendu !

      · Il y a presque 8 ans ·
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      mark-olantern

    • merci

      · Il y a presque 8 ans ·
      4

      Dominique Capo

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