En moi

vert-de-grisaille

Redeviens toi, l'espace d'un instant.

Oublie tout. Oublie tous. Réalise tout ce que tu es devenue, entendue, écoutée parfois, jamais accompagnée. Là où ils ne se réalisent tous qu'avec les autres. Sans ces autres, ils ne sont rien. Toi, tu n'es pas grand-chose. Mais, au moins, tu es toi, sans rien ni personne d'autre. Jamais, au fond, tu n'ouvres à d'autres cette brèche que tu visites constamment.

Tu la montre parfois, mais jamais complètement dévoilée. Tu ne laisses personne l'explorer, car tu sais jusqu'où ça peut entraîner.

Et tu ne le souhaites pas à ces "autres", non. Tu as vu des brèches, toi, et tu n'as pas envie d'y plonger quiconque comme on t'y a plongé.

Tu es presque "bien", dans ton désespoir. C'est bon, c'est rassurant, c'est confortant, même si ce n'est pas confortable. Et puis, si c'est instable, ça vaut et prévaut tout autant que pour eux, ceux qui se raccrochent à ce que l'on fera d'eux.

Ils seraient presque beaux, si l'on n'avait jamais vu l'envers de leurs décors. Tout n'y est pas aussi d'or. Plutôt odorant, les effluves d'égoût y remontent en fleuve si l'on a le nez fin.

Et, à toutes fins utiles, je vous transmets mes détestables voeux de fin d'année. Je me réserve le droit de ne souhaiter le renouveau qu'à ceux qui vivent dans le futur et non ceux qui vivent dans le passé.

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