En notre pays, souverains et fiers

Jean Claude Blanc

inspiré de Gilles Vigneault , "un pays à se dire" vanter les charmes du terroir, sauf au salon de l'agriculture , tout bloquer aujourd'hui, tant le peuple en a marre

                             En notre pays, souverains et fiers….

On a tous un pays, une région, une campagne

Où l'on va y hisser notre mât de cocagne

J'abuse de lyrisme, l'indulgence me gagne

La France est accueillante, pour d'autres c'est le bagne

 

Résidant en Auvergne, sur mes montagnes austères

Sont rudes les hivers, j'ai fini par m'y faire

Dès que le printemps s'annonce avec le coucou

Les jours dépassent les nuits, plus peur du loup garou

 

Je clame nos coutumes et notre savoir-faire

Nous autres frères misères, heureux sur notre terre

Complice destinée avec d'intimes voisins

Convives à l'occasion, partager bout de pain

 

Etre né quelque part, Maxime l'a chanté

Lui-même exilé dans des palaces dorés

En a écrit des pages mais au-delà des flots

Vante sa « maison bleue », près de San-Francisco

 

Abonde de marchandises, la France du terroir

On cultive sans compter, hélas, bonnes poires

Nous limite l'Europe, à quelques denrées rares

Ne manque pas d'audace, ignorant notre l'Histoire

 

Beaujolais, Bourbonnais, le Nord, le Pas de Calais

Le Sud, les Pyrénées, la Méditerranée

J'en passe et des saveurs, c'est pour nous le meilleur

Esthètes chevronnés, faut qu'on se tire ailleurs

 

Chefs d'œuvres d'ouvriers, paysans qualifiés

On les a abaissés au rang des parasites

Pourtant aiment leur métier, y passent leurs journées

Pour leurs qualités, c'est pas la réussite

 

Les frontières s'affaissent, la concurrence est dure

On se serre la ceinture, en bossant pour des prunes

Faut dire, ça coûte moins cher, embaucher mendigots

Immigrés, réfugiés, les os sur la peau

 

Interdiction de fumer, l'Etat plus que comblé

Car même en Lorraine, y'a plus de cheminées

On brandit le nucléaire, ultime arme de guerre

Et l'énergie fossile, pompée entre les pierres

A force d'en extraire, le sol part en poussières

 

Citoyens de tous bords, ne nous laissons pas faire

On leur doit bien ça, à nos illustres ancêtres

Chez nous, soyons les maitres, notre patrimoine on gère

Quant aux européistes, aux règles qu'ils s'y soumettent….

Du vin du bordelais, saucisses de Strasbourg

Aux rillettes du Mans, nougats de Montélimar  

On va pas se gêner d'y aller faire un tour

Exposer nos produits, la foire de l'espoir

 

Sont maigres les bénéfices, tant pis, c'est pour la gloire

Notre Nation pétrie de savants sans le savoir

Les chimistes du pinard, alchimistes goûteurs

C'est chez nous qu'ils sévissent, c'est tout à notre honneur

 

On forme des génies, qui s'ingénient ailleurs

Les ricains les accueillent, vraiment avec ferveur

Nous piquent nos idées notre science d'inventer

Reviennent sur le marché, salement trafiquées

 

Pour économiser, faut revenir au troc

On a marre du toc, ersatz de l'Europe

« Je te donne un coup de main, tu me paies un canon

On se serre la pogne, ainsi le compte est bon »

 

Se pointent les écolos avec leur réglette

Faut respecter les normes, tout doit être propre et net

Sinon « pan sur la tête », pour nous âmes impures

Châtiment de l'Europe, bien dressée sa nature

 

Croyant prendre la Bastille, les tracteurs sont marrons

Ils ont atteint tout juste, la place de la Nation

Le Foll, ce sinistre, raconte des fariboles

En n'étant pas lui-même du monde agricole

 

On a tous un pays, une région, une campagne

Qui disparaissent hélas, par manque de compagnes

Creusant lui-même sa tombe, d'emprunts à perte de vue

Un péquenot tout seul, pas de pot, s'est pendu

 

Notre drapeau tricolore, tend à se délaver

Etoiles sur fond bleu, c'est l'euro la monnaie

L'espace de Schengen, passablement troué

Abondent les crève la faim, là où y'a à bouffer

 

Parlons plus du pays, de ses nobles sentiments

Pauvre France dilapidée au profit des allemands

Embauchent tout venant, par manque de naissances

Payés à coups de fronde, est sauve leur conscience

 

Alors dans mon village, niché dans le Forez

J'y vais faire mes courses, rajoutant mon couplet

Tout le monde m'applaudit mais juste pour rigoler

Pas besoin de discours, on est saucissonnés

On tue la grosse truie, on bouffe des grenouilles

Fais partie des arsouilles, des andouilles, niquedouilles

Le Foll de chariot, il n'en a pas l'usage

Mais le bétail hier, a livré son message

Canard dit à sa canne, pour conjurer la guigne

« Quitte à pondre un seul œuf, pour le moins, fais-moi un cygne »

 

Entracte, trou normand, pour encaisser la suite

Je sais qu'entre copains, n'y aura pas de fuites

Me reste que ma maison, mon bourg à sauvegarder

Bruxelles, c'est en Belgique, une farce bien trouvée

Pigeonnée, couillonnée, l'assemblée joue complet

 

Souverain en ma contrée, m'en laisse pas conter

Mais ne suis pas hostile aux visites guidées

Droit du sol, du sang, qu'importe l'identité

Quota pour séparer, le bon grain de l'ivraie

 

Il n'y a pas de bornes à notre idéal

Entouré par la Loire, l'Allier et le Cantal

Nord, Sud, Est, Ouest, gaulois énergumènes

Haute-Loire, la Corrèze, cette dernière pose problème

Qui sème le désarroi, récolte l'amère Le Pen

 

Jadis, trop prudents, nos ancêtres rétros

On bâti pierre à pierre la Ligne Maginot

Aujourd'hui gros malins, pour défendre notre peau

On dresse des barbelés que pour les animaux

La Hongrie se protège, se prenant pour Zorro

 

La France protectionniste, les naïfs s'en étonnent

Pourtant les USA, ne se sont pas gênés

C'est dur d'y entrer, faut même en faire l'aumône

Très vite estampillés, fanatiques repérés

Poutine tsar de Russie, il n'a pas son pareil

Pour dézinguer djihadistes, à coups de lance flamme

Préside son pays, sur ses sujets il veille

Alors que chez nous, on en fait tout un drame

Reconduite aux frontières, même en aéroplane

 

Flash de dernière minute, l'Allemagne change d'avis

Tout compte fait y'en a trop, qui ont de l'appétit

S'empresse de verrouiller, fenêtres et portes d'entrée

Merkel s'en mord les doigts, trop d'orgueil peut tuer

 

Ce soir réunion, ministres de l'Intérieur

Comme toujours à Bruxelles, mais pas de bonne humeur

Comment faut-il faire, éviter l'appel d'air

On peut pas accueillir, du monde ses misères

Conseil de Rocard, qu'on n'a pas écouté    

Naguère d'autres malheurs sur nous ont déferlé

Pieds noirs, polonais, les mêmes qu'ont la haine

Des hordes d'étrangers, se régale le FN  JC Blanc  mars 2023 (heureux les pauvres d'esprit…)

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