En résumé, ma destinée
Jean Claude Blanc
En résumé, ma destinée…
Depuis 2 ans, me croise les bras (do)
Seul à ma place, assigné (lam, sol, do)
Finalement, j'ai mon chez moi
Vivant de mes rentes, retraité (sol, do)
Venu le moment de faire le bilan
De mes conquêtes, de mes échecs (fa, do)
Côté amour, pas luxuriant (lam)
Côté famille, plus que complexe… (sol, do)
La vie n'est qu'une tentative
De réussite qui nous échappe
Qu'on n'atteint pas, tellement furtive
Quand on veut griller les étapes
Ainsi chaque âge, ses galères
D'abord bébé, puis vieux pépère
Mais avant çà faut traverser
Bien des années à se supporter
De mon enfance j'ai retenu
Papa, Maman, le petit Jésus
L'éducation, la connaissance
Ma mère-grand, dès les vacances
Revois mon école maternelle
La cour, la grille, les platanes
L'arrière-saison, et mon cartable
Et mes copains, dans les ruelles
Que d'émotions en moi paressent
Pour pas qu'elles meurent, je les caresse
Car le souvenir, c'est ce qu'il nous reste
Quand disparait, sens du paraitre
Ado timide fiévreux coincé
Si émotif que j'ai raté
L'occasion de me faire remarquer
Les plus malins, m'ont dépassé
Déjà les filles me tentaient
Le cœur, le cul, tout mélanger
Que j'osais pas, m'y hasarder
Manque d'hardiesse, trop de danger
Certes, j'ai grandi, l'esprit fautif
Reçu mon Bac, mention passable
Symbole d'un gus, abstrait passif
Médiocre élève, rêveur en classe
Ce qu'il faut s'en voir pour rien gagner (lam)
Même pas le temps d'en profiter (sol, do)
Bienvenue la retraite, pour vivre en vrai (lam)
De mes idées, enfin en paix (sol, do)
Pour ne pas rester en arrière
A pleurnicher sur mes misères
Moi qu'étais pas une lumière
Rejoint le bar des foudres de bière
J'ai dû répondre à l'appel
De mon service militaire
Pris quelques galons, sans faire de zèle
Saint Cyr, Coët, EOR (élève Officier de réserve)
D'où mon attache pour la Nation
Belle leçon, qui ne manque pas d'air
De patriotisme, sans conviction
Pour moi qui étais libertaire
Retour amer en mon foyer
Chômeur, glandeur, chez mes parents
Passé le concours des PTT
Avec succès, mais sans excès
Gagné Paris, pas très gaillard
Trier des lettres, dans un hangar
Juste de quoi payer mes frais
Avec l'espoir de me barrer
Sans faire exprès, me suis tourné
Vers le métier d'O.S, social
Ce devait être ma destinée
De déserter ma boite postale
D'abord à Lyon puis à St E
Que de paumés, vu défiler
40 années, panser des plaies
Mon humanisme s'est desséché
Question intime, bouleversements
Marié, deux gosses, intelligents
Puis divorcé par accident
Devenu dingue, chien errant
Voici le type, qui vous présente
Son existence, long fleuve de bile
Qu'a tenu bon dans la tourmente
Malgré ses rides, toujours subtil
M'amouracher, n'ai plus le temps
Je le consacre à mes enfants
A l'écriture, à mes montagnes
Sans oublier ma chère compagne
Refrain :
Ce qu'il faut s'en voir pour rien gagner (lam)
Même pas le temps d'en profiter (sol, do)
Bienvenue la retraite pour vivre en vrai (lam)
De mes idées, enfin en paix (sol, do)
JC Blanc (sur l'air de « tranche de vie » de François Béranger)