En résumé, ma destinée

Jean Claude Blanc

mon vivant portrait sur l'air "tranche de vie" de notre regretté François Béranger

                             En résumé, ma destinée…

Depuis 2 ans, me croise les bras      (do)

Seul à ma place, assigné               (lam, sol, do)

Finalement, j'ai mon chez moi      

Vivant de mes rentes, retraité          (sol, do)

Venu le moment de faire le bilan

De mes conquêtes, de mes échecs    (fa, do)

Côté amour, pas luxuriant               (lam)

Côté famille, plus que complexe…      (sol, do)

La vie n'est qu'une tentative

De réussite qui nous échappe

Qu'on n'atteint pas, tellement furtive

Quand on veut griller les étapes

Ainsi chaque âge, ses galères

D'abord bébé, puis vieux pépère

Mais avant çà faut traverser

Bien des années à se supporter

De mon enfance j'ai retenu

Papa, Maman, le petit Jésus

L'éducation, la connaissance

Ma mère-grand, dès les vacances

Revois mon école maternelle

La cour, la grille, les platanes

L'arrière-saison, et mon cartable

Et mes copains, dans les ruelles

Que d'émotions en moi paressent

Pour pas qu'elles meurent, je les caresse

Car le souvenir, c'est ce qu'il nous reste

Quand disparait, sens du paraitre

Ado timide fiévreux coincé

Si émotif que j'ai raté

L'occasion de me faire remarquer

Les plus malins, m'ont dépassé

Déjà les filles me tentaient

Le cœur, le cul, tout mélanger

Que j'osais pas, m'y hasarder

Manque d'hardiesse, trop de danger

Certes, j'ai grandi, l'esprit fautif

Reçu mon Bac, mention passable

Symbole d'un gus, abstrait passif

Médiocre élève, rêveur en classe

 

Ce qu'il faut s'en voir pour rien gagner   (lam)

Même pas le temps d'en profiter         (sol, do)

Bienvenue la retraite, pour vivre en vrai     (lam)

De mes idées, enfin en paix           (sol, do)

 

Pour ne pas rester en arrière

A pleurnicher sur mes misères

Moi qu'étais pas une lumière

Rejoint le bar des foudres de bière

J'ai dû répondre à l'appel

De mon service militaire

Pris quelques galons, sans faire de zèle

Saint Cyr, Coët, EOR (élève Officier de réserve)

D'où mon attache pour la Nation

Belle leçon, qui ne manque pas d'air

De patriotisme, sans conviction

Pour moi qui étais libertaire

Retour amer en mon foyer

Chômeur, glandeur, chez mes parents

Passé le concours des PTT

Avec succès, mais sans excès

Gagné Paris, pas très gaillard

Trier des lettres, dans un hangar

Juste de quoi payer mes frais

Avec l'espoir de me barrer

Sans faire exprès, me suis tourné

Vers le métier d'O.S, social

Ce devait être ma destinée

De déserter ma boite postale

D'abord à Lyon puis à St E

Que de paumés, vu défiler

40 années, panser des plaies

Mon humanisme s'est desséché

Question intime, bouleversements

Marié, deux gosses, intelligents

Puis divorcé par accident

Devenu dingue, chien errant

Voici le type, qui vous présente

Son existence, long fleuve de bile

Qu'a tenu bon dans la tourmente

Malgré ses rides, toujours subtil

M'amouracher, n'ai plus le temps

Je le consacre à mes enfants

A l'écriture, à mes montagnes

Sans oublier ma chère compagne

  

Refrain :

Ce qu'il faut s'en voir pour rien gagner   (lam)

Même pas le temps d'en profiter          (sol, do)

Bienvenue la retraite pour vivre en vrai  (lam)

De mes idées, enfin en paix               (sol, do)

                                JC Blanc  (sur l'air de « tranche de vie » de François Béranger)

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