EN THERAPIE XVIII
Hervé Lénervé
- Docteur, quand on perd un enfant, il faut rentrer vivre chez soi tout de suite. Refuser d'être hébergé par la famille, car après, c'est trop dur de revenir !
- Je comprends.
- Au deuxième, je n'ai pas fait la même erreur.
- Perdre un proche, c'est un drame. En perdre deux, c'est de la négligence, disait Oscar Wilde.
- C'est la raison pour laquelle, j'avais attaché le troisième au radiateur de sa chambre. Comment aurais-je pu prévoir qu'il s'y pendrait, le petit con ?
- Mais combien aviez-vous d'enfants ?
- Quatre ! Mais le dernier, je l'ai tué tout de suite, par sécurité.
- Comme ça, vous êtes tranquille à présent, mais pourquoi me consulter, alors ?
- Parce que je m'ennuie, j'ai bien envie d'adopter, car ma femme ne veut plus en faire.
- Ce sera plus facile à sa perte, s'il n'est pas le vôtre.
- Oui et celui-là, croyez-moi, je ne vais pas m'y attacher.
- Avez-vous pensé aux bestioles ?
- Mais c'est une bonne idée, ça ! Je vais adopter un berger allemand. J'ai bien fait de venir vous voir, docteur.
- C'est 150 euros
- Et si je prends un caniche, c'est moins cher ?
- Non, mais je vous donne les croquettes de mon chien qui est mort.
- Merci ! Et il vaut mieux un chien mort, qu'un chien qui mord. J'arracherais les dents au mien. Au revoir docteur.
Ma femme ne voulait pas d'enfants, on a adopté un chien, ... et alors ?
· Il y a plus de 2 ans ·daniel-m