En ton absence

En ton absence. . .

J’aime ta voix

Comme j’aime ton odeur imprimée dans nos draps...

L’ombre se sépare de la nuit. Le jour remonte sa lumière.

J’ouvre les yeux avant que ne tinte mon alarme. 

Là,  j’enclenche un Blues

Et redresse la tête.

Le ciel éclate. Tout est transparent.

Même le café qui goutte à goutte lentement

Dans l’autre pièce.

J’ouvre mes placards

Pour y rependre mes rêves

Sur les cintres de l’éveil.

J’observe avec bonheur

Ce qu’il reste de tes affaires :

Quelques sous-vêtements

Remplis de tout

Ton corps à se mettre, 

Une trousse qui traîne sans être vide,

Se dispersant dans les souvenirs

Etalés en vrac sur un bout d’étagère.

La salle de bain aussi apporte son lot de réconfort, 

Ton parfum qui roule vers moi

Quand j’écarte le miroir,

Qui me ramène à ton cou

Où j’aime m’enfuir.

Tes babioles et leurs machins traînant ça et là

Et qui s’éteignent, tous ensemble,

Quand je referme la pharmacie.

Je descends, presque guéri. Sous mes pas

C’est toi que j’attends,

T’entendant me suivre, peut-être en dansant.

J’aime te voir te promener, 

Disparaître ou te cacher

Puis rebondir, 

Surgir de n’importe où, toujours

D’un fou rire, les bras en l’air

Ou portant des sacs trop lourds pour toi, 

Revenir pliée en deux sous

Tes bagages trop gros, trop grands,

Venant vider de leurs échos de vide

Mes placards à taille humaine,

Remplissant l’espace creux

D’un élan solide et plein de joie.

J’aime t’écouter chanter, 

Surtout si tu ne me vois pas...

Paris, février 2004