En tournée l'autre trouduc

Jean Claude Blanc

Manu l'africain, comme dans Tintin, on attend ses nouvelles aventures...

                     En tournée l'autre trouduc

Déjà un mois avant Noël

Prend quelques jours de vacances

Va se faire bronzer, touriste Manuel

En ces pays de chimpanzés

Qui mendiant ses performances

Sûr de l'accueillir à moindre frais

 

Voyage gratos TTC

Le lit, le billet, le manger

Car s'y pointe pas en Chef d'Etat

Que pour tailler le bout de gras

Aussi ça tombe à point nommé

Plupart de ces gens sont affamés

Rien qu'à l'entendre, risquent plus de jeûner

 

Pas un cruel sacrifice

Jouer Monsieur les bons offices

Auprès de ces jeunes qui l'applaudissent

Lui se mettant à leur service

Ça les changera de tant de sévices

Qu'ils ont subi, esclaves jadis

 

Changé de costume, déguisé

En animal déchaîné

Mimant les zèbres en liberté

Bouffant dans le pré d'à côté

Rôle, mise en scène, assurés

A connu un certain succès

 

Faire salle comble, ça le connait

N'ayant pas peur de s'y frotter

En son palais de l'Elysée

Mais cette fois-ci, vraiment conquis

Pour ses jeux de mots, morceaux choisis

S'adressant qu'à des indigènes

Pas compliqué, aucune gêne

Les leurs traduire, valent pas la peine

 

Mais ces ingrats devraient être contents

Autrefois français, devenus barbares

Hélas pas reconnaissants

A leur manière refont l'Histoire

Celle des Gaulois, que du roman

 

Pas de conférence officielle

Où faut les normes, respecter

La foule en liesse, tellement fidèle

En ce désert d'incultes nés

Alors tranquille, comme chez lui

Peut amuser la galerie

Pour cette espère en survie

 

Se pique au jeu, questions, réponses

Sont de bon ton, pets de l'esprit

Y'a pas besoin qu'il se défonce

N'ayant affaire qu'à des pas cuits

Qui se suffiraient d'un bol de riz

 

Manqueraient plus qu'ils rouspètent

Lui qu'a daigné les visiter

Juste pour leur conter fleurette

Mais ça se mérite, d'être la vedette

D'ailleurs à la fureur du front

A triomphé aux élections

 

Devant 800 jeunes sans emplois

Que de rhétoriques de cet homme nouveau

Son grand oral tombe à plat

Au regard du Burkina Fasso

S'est même permis de plaisanter

A propos de son homologue

Burkinabé, Roch Kaboré

En épluchant son catalogue

De perles rares de son bêtisier

 

Mais le plus comique s' arrête pas là

L'autre s'est barré, pour pause technique…

Trivialement dit, pour faire caca

Hilarité dans le public

A domicile le cinéma

Lui-même ravi, s'en prive pas

Humiliation ou insolence

Un non sujet selon les médias

Qui pour sauver les apparences

Se le décrivent comme maladroit

Rêvant encore aux colonies

Où rudoyer était permis

 

Mais l'autre pourvu de tant d'élégance

A fait mine pas en prendre ombrage

Plus que Manuel en conscience

Sans bruit sagement tourne la page

 

Cessera jamais la République

Nous pondre d'élus, nobles et fiers

Qui usent encore de domestiques

Venus d'Afrique crève misère

 

Blagueur Macron, pas déconner

Evidemment dégénéré

N'a pas pigé, que ça peut vexer

D'être traité de ouistiti

Qui grimpe aux arbres poussant des cris

 

Pour se rattraper de ses prouesses

A louangé cette jeunesse

De « black d'équerre », qui file droit

Aux ordres des riches potentats

Pourvu que ça dure, cette ivresse

 

Trois jours de tournée, chez ces primates

Que pour se dilater la rate

Brèves de comptoir en cataractes

N'y reviendra que pour les dattes

Même baratin, et je prends date

Y'a pas de doute, ce type m'épate

 

Mouvement « En Marche » à tous les coups

Comme l'indique son slogan

Lettres anonymes, « je suis partout »

Il coure, il vole son chat-huant

N'a pas assez de sa présidence

Pourquoi ne pas tenter la chance

Devenir le maitre du monde

Même sans honte, pour sa faconde

De belles promesses, nous inonde

Plus haut perché, feinterait la fronde

 

Mais en singeant ces bêtes fauves

Pour les charmer, faut qu'il innove

Qui tarderont pas nous dépasser

Nous envahir par milliers

Bien loin derrière « peace and love »

En guise de guitares, kalachnikovs

 

Qui sera alors, grand marabout

En cette Europe, dont se fout

Sûrement plus lui, en sa réserve

Dans une cage où ça conserve

Juste retour, de camouflet

S'en mordre les lèvres, de ses méfaits

Hélas trop tard pour regretter

 

Par intérêt on se montre copains

C'est bien normal entre voisins

Pas bonnes poires les africains

Même qui progressent l'air de rien

Déjà débarquent des clandestins

Pour déguster notre regain

Le noir est mode, l'avenir de l'homme

La couleur blanche plus de bon teint

Mais pour l'instant lui s'en tamponne

Notre ingénu qui lui plastronne

 

De toute façon, ne vivent qu'entre eux

En leur savane, ces gibbons

On les rencontre à l'occasion

Pour leur jeter quelques cacahuètes

Et leur fourguer, nous généreux

Papiers crayons, à profusion

Déjà pas mal, faute de mieux

Sachant qu'ils sont bien confessés

Passant par-là les missionnaires  

Leur ont appris à faire la diète

L'art de danser devant le buffet

Tous baptisés, sans faire exprès

Bien policés, la preuve en est

Même s'agenouillent devant les puissants

Mais n'en est pas notre émissaire

De président qu'a le mors aux dents

 

Prochaine étape de cet artiste

Pour enchanter les mines tristes

S'y risque pas, Sahel, Yémen

Les faire marrer, sacré dilemme

 

Séduire Trump et toute sa clique

Ce serait vraiment l'Amérique

Pour lui pomper son gaz de schiste

Gardant chez lui les terroristes

Barrer la route au Mexique

Menaçant de sa bombe atomique

Nord-coréens sales asiatiques

Qu'importe que son peuple soit pudique

Quant à l'Afrique lointaine région

Pas sur sa carte, cette guenon

 

Allant de surprise en surprise

Macron lassé boucle ses valises

Tout compte fait, retourne au palais

Bien entouré de ses valets

Tellement la France, l'a négligée

S'agit de suite la restaurer

En lieu de tournée des grands ducs

Devrait agir, ce jeune trouduc

Se mettre les paluches dans la glaise

De ce territoire, putain de malaise

Cerné d'autoroutes, de viaducs

Nous sermonner, vaste foutaise JC Blanc décembre 2017 (Manu l'africain)

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