Encore un moment
franz
Je t'en prie, Mariejeanne, dors encore un moment
Le jour ouvre ses yeux et le soleil somnole
La chaleur de ta couche rend ta chair toute molle
Abandonne ta pudeur dans les draps du couvent
Laisse sonner sans crainte les cloches de la chapelle
Le curé dit la messe, les nonnes sont à confesse
Je retire ta chemise pour absoudre tes fesses
Et récite un avé en ouvrant ton missel
J'étais jusqu'à ce jour ange innocent et sage
Mais le diable se cache dans les plis de ton corps
Mes ailes se raidissent et mon âme est d'accord
De bâillonner mes yeux avec ton blanc corsage
Je rougis de l'audace qui rompt ta chasteté
J'implore ton pardon en brûlant de l'encens
Sur ton autel gonflé de désirs indécents
J'enfouis mon visage dans ton lit parfumé
Je vois que le péché est pris d'essoufflement
Tes scrupules de novice fondent sous mes caresses
Les flammes de l'enfer sont saisies de paresse
Tu me réclames enfin le divin sacrement
Laisse-moi gober tes seins comme de saintes hosties
Poser mes tendres lèvres sur leur ciboire béni
Je veux clouer ma bouche sur ton doux crucifix
Consacré par les mains d'une vierge Marie
Je t'en prie, Mariejeanne, dors encore un moment
Ma chair se convertit en baptisant tes cuisses
Nos corps de communiants à l'unisson frémissent
J'abandonne ma candeur dans tes bras officiants