Encyclia
Rose Marie Calmet
Arcane fière qui s’éloigne,
Ô rubis sur l’onde qui m’enjoigne
A sonder le rivage quand j’erre,
Barrière en pluie qui s’éclaire,
Où ta lumière babille,
L’eau goutte à feu et cille
De la glissante rivière.
Œil qu’on ne peut ne pas voir,
Luisant sur Le Lac un beau soir,
Tu m’entoures d’éphémère
Quand je songe à m’extraire.
Feuilles avec toi voguent en hiver,
Tes détours blonds et opaques
Fondent au fer blanc sur la pierre,
Un air qui marque.
Tu sanglotes blême aréole,
Comme au cimetière les pleureuses tu t’affoles !
Et au bord de majestueuses stèles
Ta vague courbe comme une danseuse
Qui m’emplit de larmes pour elle.
Arcs tirant sur les épaules de mon âme,
Coulantes armes aux tristes noms des dames,
Ombre roulant aux rues dédalles,
Rideau de grêle mélancolique étale sur la rancune
D’une belle sphère un éclat qui s’allume sous la lune...
Tu blanchis comme un lait ondulant,
Tu résonnes comme un sistre pour longtemps…
Sous ta masure étincelante, jaillit l’étang,
A l’écotone, une voix qui doute un instant,
En automne, un fond de rame d’antan,
A mon oreille, un souvenir que j’entends,
Un écho qui jamais ne s’oublie.
Puis elle me quitte sans mots dire !
Puis elle sombre et se noie l’avenir,
L’encyclie est finie,
L’onde est dissoute,
À l’agonie
Se désunie, entière,
Et tu te perds
Rond des estuaires,
Je te perds
Corps
Qui
M'en-
Serre...