Enfance détruite

L'enfant. Seul. Assis dans un coin de la pièce, il serrait entre ses bras maigrichons une poupée. Une porte close se trouvait juste en face de lui. Il aurait pu, s'il en avait eu la force, tendre le bras pour actionner la poignée, s'il en avait eu la force...

Dans sa chambre sombre dépourvue de meuble, de fenêtre, il caressait la chevelure blonde de la poupée. Puis. Bruit derrière la porte, verrou qui se déclenche, voix, arme pointée, coup de feu, glissement d'un corps contre le mur, choque du plastique sur le sol, fausse chevelure blonde imbibée de sang d'un rouge écarlate.

« Marie... »

Fillette. Accroupie dans une chambre, elle tenait entre ses doigts crispés une petite voiture de couleur bleue. Puis. Même scénario, bruit derrière la porte, verrou qui se déclenche, voix, arme pointée, coup de feu, glissement d'un corps contre le mur, choque du métal contre le sol.

« Ben... »

Cellule forcée, dépouillée de leur occupant.
Exécutions d'enfants innocents.