Enfants d'Afrique, Asie à tics

Jean Claude Blanc

pensées pour ces peuples opprimés qui meurent de faim, tandis que nous occidentaux nous lamentons "si à l'est rien de nouveau" Poutine de la même veine, partie de poker menteur

                          Enfants à fric, Asie à tics

 

Ne me trompe pas de siècle, mais souvent j'en ai peur

Les pays d'abondance, connaissent pas leur bonheur

Si on jette un coup d'œil, par-delà les frontières

On ne voit que désordre, peines, pleurs et misères

 

On se bat pour des miettes, fiers de nos 35 heures

Quand d'autres sont à la diète, périssent de maigreur

Les enfants de l'Afrique, minus travailleurs

On les colle au boulot, chaque jour de labeur

 

Ces gamins se résignent, à jouer les glaneurs

Ils grattent leur terre aride, pour un peu de coton

Le cuivre, le fer, le zinc, complète exploitation !

Les trafiquants s'en fichent, l'argent n'a pas d'odeur

 

Au Burkina Faso, toujours il fait beau

Son sous-sol cousu d'or, agite les convoitises

Quand on trouve un trésor, on s'y rend au galop

Mais faut des petites mains, pour fouiller dans les mines

 

Le touriste fortuné, avide de safari

Epris de vie sauvage, en rapporte les clichés

Mais l'envers du décor, bien sûr, il est moins gai

Y'a des gosses martyrs, qui ne jouent pas aux billes

 

L'Asie, c'est pas bien mieux, peut-être, même pire

Car au soleil levant, est florissant l'empire

Il en faut des menottes, pour façonner des jeans

Pour coudre des godasses, à la marque de Chine

 

Pour un bol de manioc, une ration de riz

La marmaille va trimer, pas le temps de pisser

Ces pauvres roitelets, pas encore développés  

D'avance on leur promet, une vie en raccourcie

 

La guerre économique, elle est bien engagée

Qu'est-ce qu'on ne ferait pas, pour s'entredéchirer

C'est la loi du marché, on doit s'y résigner

Mais les plus vulnérables, toujours sont sacrifiés

 

De Jeunesse translucide, on est infanticides

A quoi peuvent-ils rêver, ces gosses anémiés

Faut pas chercher bien loin, leur désir premier

C'est manger à leur faim, pour nous emplir le bide

 

Sur nos lingots, perchés, on reste étrangers

On n'est pas responsables, de l'agonie des autres

Ce qui compte avant tout, c'est notre porte-monnaie

N'est pas question pour nous, jouer les bons apôtres    

A quelques pas d'ici, végète le Moyen Age

On s'entoure de frontières, pour se voiler la face

Mais quand ça coûte moins cher, on y va commercer

Quitte à se disculper, au ban de l'OMS

 

C'est pas demain la veille, qu'on va sauver ces mômes

Ces pauvres chérubins, bannis dès leur naissance

Privés du minimum, n'ont même pas conscience

Faudrait leur raconter, la fable des droits de l'homme

 

Mais les droits de l'enfant, on les a oubliés

Dans nos nations paisibles, on n'en a pas besoin

Car nos petits mignons, sont pas les plus à plaindre

Pour les gosses d'Afrique, on n'éprouve que pitié

 

Quand tu iras demain, faire tes commissions

Rappelles-toi ces paroles, fais acte de contrition

Ces objets à cent sous, poses-toi la question

Sont fabriqués chez nous, ou viennent du Japon…

 

Peyrefitte l'avait prédit, et ça arrivera

Un jour, révoltée, la Chine s'éveillera

Va nous gaver d'objets, produits à la va vite

Combat perdu d'avance, l'Europe est en faillite

 

Faut pas être grand clerc, pour deviner la suite

L'humanité décline, ses valeurs prennent la fuite

Hitler dans son bunker, jusqu'au dernier moment

Ultimes gardes du corps, n'étaient que des enfants

 

Quand t'es poussé à bout, plus grand monde pour t'aider

On amasse des brindilles, pour encore subsister

Mais ces frêles roseaux, ne font qu'une flambée

Qu'en sera-t-il après, bien malin qui le sait

 

Plaidoyer pour la vie, de nos enfants meurtris

Vont prendre la relève, on les a pas gâtés

Des siècles de tourmente, défendre nos intérêts

La solidarité, elle n'a pas suivi

 

Dans leurs caleçons serrés, ce qu'ils sont maigrelets

Ces petits marmousets, qui ont la goutte au nez

Leurs grands yeux affolés, semblent nous questionner

Qu'est-ce que vous attendez, pour venir nous aimer

 

Enfants à fric, Asie à tics

On vous abuse, c'est bien tragique

De vous traiter, à coups de trique

Bientôt, viendrez, nous faire la nique

 

JC Blanc    août 2022 (pour ces gosses qui meurent de faim, que les médias ignorent)

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