Engrenage, Mathieu Mériguet, ouvrage auto-édité
La Bibli De Momiji
Vincent est un trentenaire à qui tout sourit dans la vie. Jusqu'à ce qu'il commette une erreur professionnelle provoquant son renvoi. Commence alors une spirale infernale où chacune de ses actions va entraîner des conséquences irréparables…
J'aimerais avant tout remercier l'auteur, qui m'a contactée pour écrire un avis sur son ouvrage. Merci pour sa confiance. Alors maintenant, je suis bien embêtée, parce que je ressors frustrée de cette lecture. Je m'explique : le bon point, c'est que les idées sont assez bonnes, l'enchaînement des actions est plutôt bien envisagé. Mais je n'ai pas du tout aimé le style. J'ai trouvé que c'était une plume très scolaire, sans âme, ça aurait mérité de rentrer davantage dans le détail, de créer beaucoup plus de suspens. Ça manque cruellement de profondeur et c'est vraiment, vraiment dommage !
Le thème, bien que déjà mis en scène par de nombreux écrivains et scénaristes, est tout à fait intéressant et malheureusement, dans le contexte économique de notre métropole, est devenu une réalité effrayante, où de nombreuses personnes, pressurisées et mises à bout, se retrouvent au pied du mur et au chômage, sans perspectives. D'une certaine manière (et même si l'histoire n'a rien à voir),Engrenage m'a rappelée la série Breaking Bad, où le personnage principal entame une descente aux enfers quand il est obligé de trouver les moyens de financer sa chimiothérapie.
Ce qui manque le plus à ce livre, c'est l'émotion. L'écriture étant trop clinique, de même que les descriptions, on ne ressent presque rien à la lecture, on n'est pas happé par l'intrigue et la suite des événements. Les personnages manquent de consistance, on ne s'attache à aucun d'eux. Par moments, on a l'impression que l'auteur se force à parler d'un détail de caractère, à exprimer une pensée soudaine de l'un des personnages et ça ne s'intègre pas au récit, ça ne prend pas. C'est franchement regrettable, car il y a de la matière, il y a un vrai plan d'écriture que j'ai ressenti derrière ces lignes. Je dois cependant dire que les dernières pages dégageaient tout de même plus d'intérêt et étaient – à mon sens – sur la bonne voie d'écriture.
Au final, pour faire dans la métaphore, j'ai l'impression qu'un architecte a élaboré un beau plan avec des intentions claires quant au déroulé de la construction, qu'un créatif a pensé à de bons concepts pour en faire un bâtiment esthétique et original, mais que l'exécution a été bâclée, ce qui gâche les efforts de la volonté initiale..