Enième retour en arrière

La voisine nous offrait des bonbons à la réglisse achetés dans une confiserie de luxe, ils étaient vraiment délicieux. Je ne sais pas pourquoi je repense à ça. Elle était déjà âgée à l'époque, je ne sais pas si elle est toujours en vie. On a déménagé il y a presque quinze ans, j'avais à peu près la moitié de mon âge aujourd'hui. Je n'étais pas une gamine angoissée. Mais je faisais souvent des cauchemars donc je suppose que "la bête" commençait déjà à croître en moi. Elle n'était pas encore assez grosse pour gâcher mon quotidien, et au sein de ma famille aimante j'étais bien, c'est sans doute pour cela que je continue d'apprécier les fêtes familiales comme Noël, chaque décembre je me rappelle ces instants chaleureux et gais, lorsque l'on recevait encore un calendrier de l'Avent rempli de chocolats, moi et mon frère, de la part de ma mère et qu'on fabriquait des décorations de nos petites mains maladroites.

Je n'ai pas trop compris ce qu'il s'est passé vers douze ans, je n'ai pas vu venir le grand chamboulement, en fait tout n'est pas arrivé d'un coup, le harcèlement à l'école d'abord, le coeur brisé ensuite et le gros puits sans fond de la dépression. La cohabitation entre crise d'adolescence et véritables troubles psychiques.

Je sais que ça va mieux, aujourd'hui, mais je ne sais pas si "ça va". La sérénité presque totale, la plénitude, l'optimisme, est-ce vraiment à nouveau possible?

Il faut encore laisser du temps au temps, et voir venir...