entre 17 et 18h
the-others-and-us
Machine diabolique dont je suis forcée de dépendre
Facile d’effacer les mots qui ne sonnent pas juste
Impersonnelles sous mes doigts les lettres qui claquent
Plus lisibles aux yeux du monde
Penser à sauvegarder chaque modification
Au cas où le capricieux engin décide de passer de l’autre côté pour de bon
Moi qui aime tant la matière simple et fiable
D’un vieux stylo, du papier le tour est joué
Page virtuelle blanche qui se noircit aisément
Pour conter tout et n’importe quoi de mon temps
Je suppose que c’est mon quotidien pour un moment
Je m’y sens bien finalement
Quand le calme veut être mien
Cache-cache d’une liberté joueuse en cette demeure
Hostile de tout art, trop flottant et incompréhensible
Intrigue des propriétaires à mon enfermement
Un jour peut-être ils comprendront ce qui m’anime profondément
Un jour peut-être ils sauront ce que je suis vraiment
Au fond c’est pour eux que j’écris
L’éducation de la honte du travail de l’esprit
Qu’ils ont définit dans mon inconscient
Imaginaire trop brûlant de fertilité pour les terres à terres
Poète ?
Je n’ai pas la prétention de l’être, c’est un bien trop grand art que n’ai pas étudié faute d’intelligence scolaire, je n’ai aucune instructions sur le sujet, quelles sont les règles ?
En faut-il ?
S’il y en a alors je ne le suis assurément pas
Ce n’est pas « normal » comme folie, pensent-ils
Mais plus le temps passe, plus je crois que c’est ainsi
Je n’aime pas ce creux, fin d’après midi de premier trimestre
Le soleil baille de fatigue
Descend doucement mais encore présent
Rougit le ciel bleu qui ce jour a fait de son mieux
Impatiente déjà de retrouver l’instable lune
Intrigante dans son influente beauté des dangers cachés
Montre tes illusions bénies dans ta lumière universelle
Éclaire mes nuits fécondes de déchéances littéraires.