Entre autres déclarations...

Philippe Vivier

Il y a des arcanes exquises dans le trépident carrousel,

Tout à trac qui dansent, kaléidoscopes insensés,

Motifs secrets et changeant que les ailes des dragons dessinent,

Dans leurs campagnes éthérées pour l'infini, en filiation du pur et du sublime,

Qui viennent caresser mes prunelles et mon âme en friche,

Mes œillères en escarbilles et le coi de ma bouche en quête d'effluves divins.

J'ai mon affect si intègre qu'il m'embarrasse à l'occasion,

Mais si libre dans ses déraisons et ses inclinations féodales,

Le henné d'Eros sur mes mains, le plastron d'Homère de travers,

Et mon front pour casque d'argent, de pieds en cape, tout cliquetant,

Au péristyle intimidant de ton clos si intime, pour toi mon Parthénon,

Je m'incline en humble, transi au sortir de mon silo, l'espoir à mon flanc.

La langue gonflée de tant de louanges, je suis muet.

Si malhabile quand tant de passion éructe,

Si empressé dans mes paraboles courtisanes,

Si illégitime en mes suppliques et si arrogant.

Las, je tiens le fortin de fortune aux portes de ton jardin,

Nul autre que moi ne peux dire tout le bien et toute la joie.

Je m'arroge le droit et l'impertinence, je taillade les bougons,

Et que le premier venu s'avance pour le camouflet,

J'ai la jambe ferme et le courage dans mes pognes,

Et toute cette rage dans mon corps et dans mon sang,

Tout cet élan indicible et la force de mes illuminations,

Pour te dire d'aller, de courir et d'embrasser l'avenir.

Clap, je te vois et te découvre encore,

Je t'aime, sans périphrase ; et je me déclare sans peur,

Les causes dans leurs multiplicités embrasent mon visage et mon cœur,

Souffre l'incongruité du moment, le bris de ta quiétude quand tu pars,

En attendais-tu moins de moi, voyais-tu d'autres présages ?

Sois heureuse ma douce, si belle, si faste et brillante !

Puisse la destinée faire du hère et saltimbanque que je suis,

L'ineffable amour aux facettes multicolores que tu loues,

Et toujours ma faconde pour destrier,

Tu m'inspires et m'élèves et quel sort plus noble et bénéfique ?

Clap mon Amour si intense en rosée sur tes oliviers,

Pour t'accompagner quand tes yeux en reflet dans mon écuelle me comblent.

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