Entre les atomes il n'y a pas rien

martinet

Ça t'en bouche un coin !

On nous dit que les atomes sont les briques élémentaires de la matière, y compris de celle impalpable qui constitue un gaz. 

Et entre les atomes, au sein même de l'atome, entre le noyau et les électrons, on nous dit qu'il y a du vide, c'est comme le néant en moins extrême quand même. 

Or il y a des ondes qui font comme un bouillon, et les atomes seraient les morceaux de patate et de poireau. Et sans bouillon, pas de soupe ! 

Et cette soupe là est la même pour tout le monde. 

Maintenant si je vous dis : "Hier j'étais comme un enfant", vous interprèterez tous différemment cette phrase. Les mots de la phrase seraient les atomes (patates poireaux) et les images qui se formeraient dans votre esprit seraient le bouillon d'ondes.

Ici, la soupe n'est plus la même pour tout le monde. 

L'écrit crée un univers à partir du vide, l'écrit écarte le rien, crée du lien. 

Entre les mots l'espace s'épaissit, laisse  place aux sensations, aux pensées à foison. 

Et plus les espaces sont longs, plus je laisse la place à l'imagination, au regard singulier du lecteur, de la lectrice. Plus ils se resserrent, plus la soupe est lourde et indigeste. 

Mais si je laisse trop de place entre les atomes, le bouillon n'aura aucun goût, alors comme souvent, pour être juste, il faut trouver les équilibres,  jeter astucieusement quelques mots dans l'eau, assaisonner, goûter, rajouter deux-trois adjectifs, et servir chaud. Bichonner le lecteur et en retirer un contentement. 


Je vous suggère de lire aussi "psycholinguistque" de mon confrère Hervé Lénervé qui m'a un peu inspiré ce texte. 

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