Entre onze et deux heures du mat'

« Pour chaque tentation

Il y aura, toujours,

Une échappatoire. »

Tu avais beau le savoir,

Il est déjà trop tard.

Maman avait dit onze heure,

Il est bien deux heures du mat'.

Ce qu'il s'est passé entre onze et deux heures,

Maman ne doit pas le savoir :

-Liée aux barreaux d'une chaise

J'ai les doigts en sang et,

La frange collée au front par la sueur...

C'était vers huit heures,

J'ai sentis sens mon destin me saisir et

M'emporter dans la nuit.

Il m'a poussé tout au fond,

D'un précipice avide,

Une abysse propre à tout les vices,

Lieu où l'on te pardonne à chaque fois que tu esquisses,

Un seul geste,

Oui, un seul aurait suffit,

Pour te retenir...

« -Ca restera entre nous,

Enfin surtout entre moi ,

Je me sens si seul;

Si seul que nous pourrions être deux... »

As-tu murmuré,

A mes cheveux...

-
Liée aux barreaux d'une chaise

Tu m'avais juste dis «Mets toi à l'aise»

Pourquoi est ce que je n'ai pas vu

Que tu avais le cerveau complétement détruit ?

A force de courir on finit par fuir,

Et moi en talon de douze,

J'ai finis allongée jambe en l'air,

Sur l'herbe humide de cette fichue pelouse...

Là même où il y a quelques nuits, à l'aube,

Regardant les étoiles,

Tu m'avais récité un poème,

Appris en quatrième au collège du quartier.

Je crois bien qu'il commençait,

Par une histoire de violons qui pleurent.

« -C'était l'automne oui 

Sur la pelouse, à l'entrée,

De mon hotel particulier,

Quand les premiers coups

De minuit

Sont tombés.

Dans cette ruelle vide,

Où personne ne passe jamais,

Pas même pour vivre, pas même pour pisser,

Seul les chiens parfois... »

-Mais les chiens ne m'ont pas regardé,

Entre onze et deux heures du mat'...