Epicurien... et pis plus rien...

Laurent Ottogalli

Comme Epicure dans le Jardin,

En paressant chaque matin,

Je vais, boutures dans chaque main,

Yeux caressants, geste anodin…

Des boutons trempent dans chaque rose,

Des tons verts rampent en pleine osmose,

J’attends qu’apparaisse l’éclose

Mais las, leurs bourgeons se nécrosent…

 

A chaque jour suffit ma peine,

Et je l’effleure à perdre haleine.

Et qu’est mon cœur sans cet hymen ?

Un Waterloo, une morne plaine,

Un solitaire carpe diem…

Qu’ils soient heureux tous ceux qui aiment,

Qui ne sont pas sourds aux requiems,

Qui ouvrent leur cœur à la bohème.

 

Car vivre en ne pensant qu’à soi,

Et même en en faisant des vers,

Ne peut être une fin en soi :

A peine le début de l’hiver

Et de son gel à fendre pierre,

Ou le début de l’ère glaciaire ?

Le jardin n’est plus jamais vert,

On n’y entend plus le pivert…

 

Je n’mets plus d’œufs dans le jardin,

C’étaient autant de pommes d’or.

Les jours de Pâques font bien plus vieux,

Désespé-rides est le décor.

Je ne mets plus rien sous le sapin,

Un Père Noel juste pour les morts ?

Les jours d’Avent sont bien pluvieux,

Désespérée danse des corps...

 

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