épouvantable

cheetah

c’est comme si le chat planqué dans ma gorge depuis quatre jours jouait avec une plume. une plume comme celles que lissent les corneilles fichées sur les cables électrique dehors sous la pluie. ou encore comme ma plume qui ne sait plus quoi écrire. j’ai l’impression d’être au musée du Caire, réincarné en momie de toutânkhamon, déglutissant avec la même facilité que le vieux pharaon, l’oesophage desséché et rétréci.

ajoutons à cette délicate boule de poils et de griffes logée dans ma gorge des courbatures au niveau des cervicales et un mal de tête sourd et incessant, vous avez à peu près un résumé en quelques lignes de mon épouvantable semaine. l’impression d’être un paresseux d’amazonie en mode léthargique - et ce n’est pas rien. et quand la météo s’en mêle et nous déverse dans la figure l’intégralité du pacifique en version aérienne.

alors les balades et autres découvertes topographiques attendront que mon corps malade (oui c’est rare mais bon je suis pas bruce willis non plus) et la météo tropicale retournent à leur état normal. du coup, pour occuper le temps je tente tous les remèdes de grand-mères (de rigueur - le tarif desmédecins canadiens sans la sécu ferait frissonner un bonhomme de neige):

oignon coupé en deux sur la table de nuit: zéro (spéciale dédicace à léon).feuille de chou tartinée de beurre et appliquée en cataplasme sur le cou toute une nuit: pas la force (mentale).gargarismes: un verre d’eau salée tiède et un d’eau tiède où on aura versé un de jus de citron et une bonne grosse cuillère de miel (les deux verres en alternance): au bout de deux gargarismes d’eau salée on a une envie de vomir assez forte. penché au-dessus de mon évier à recracher mes infâmes mixtures, il m’aura fallu cinq bonnes minutes pour réaliser qu’avec la lumière de la cuisine allumée, les gens qui passaient sur le trottoir d’en face me voyaient comme si j’étais là, planté à côté d’eux, un verre dans chaque main. ils ont du me prendre pour un gros dégoûtant, ça c’est sûr.

au final, au jour quatre de ma maudite angine, ça va mieux mais aucune idée si un seul de ces remèdes miracles a été le déclencheur de ma rémission. il me reste encore quelques bandes de tissus de notre compère hyérographeur, disons la tête du matou avec les moustaches, les poils, les dents et sa langue râpeuse (une véritable langue de chat qui me racle le palais à longueur de journée?) coincée au niveau de mon pharynx. ça ne m’a pas empêché d’apprécier la belle pièce de porc à midi, ni la cigarette douloureuse mais si agréable du café du matin.

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