Erreur fatale

Fabien Dumaitre

George avait la tête des mauvais jours. Celui-là allait même être plus court que les autres. Il décrocha le combinais d’un gris pâle vieillot et prit la parole :

-         « Passez-moi l’Elysée. C’est un appelle prioritaire. Le code rouge a été mis en vigueur… »

Dans le bureau où le président s’entretenait avec ses conseillers, le téléphone d’urgence sonna. Tous se regardèrent perplexe puis Pierre Lorcol décrocha le combiné.

-         « Oui…oui…d’accord, je comprends. Nous prenons tout de suite les mesures nécessaires. »

Pierre raccrocha l’appareil puis se tourna vers l’assistance. Il avait une mine terriblement noire.

-         « Monsieur le Président, les Américains viennent de lancer plusieurs missiles longues portées vers Paris. Il faut passer à l’action et riposter. »

François Leperot fulmina après le Président :

-         « Je vous avais bien dit que vos positions en faveur de la Russie et vos retraits des troupes au moyen orient était une connerie… »

-         « Un peu de tenu, je vous prie Leperot. »

Il fit un ample geste du bras en signe d’abandon et s’affala dans le fauteuil en cuir derrière lui.

-         « Pierre, amenait la mallette et les codes de mise à feu. »

L’homme s’exécuta à la hâte. Une fois la mallette ouverte et les codes entrés dans la machine, le Président enfonça la clef dans l’emplacement réservé à cet effet et fit appeler général George Clairson.

-         « Vous êtes prêt général…Bien…à trois on tourne les clefs…Un, deux, trois. »

-         « Parfait mon Président, les missiles ont été lancés. Il vous faut prendre l’hélicoptère d’urgence. Il est prêt à partir. »

Le Président ainsi que tous ses conseillers se précipitèrent dehors où les attendait l’appareil. Ils prirent place à bord et l’engin décolla dans un terrible vrombissement d’hélices. Tous se regardaient avec des yeux embués. Certains craquèrent même pleurant à chaudes larmes. Le président regarda une dernière fois Paris, la ville lumière qui n’allait pas tarder à s’illuminer pour la dernière fois.

-         « Pierre, il faut prévenir la population. »

-         « Ca ne servirait qu’à créer un terrible mouvement de panique. »

-         « Sur quelle superficie va s’étendre l’explosion. »

-         « Plusieurs centaines de km2. Monsieur le Président, vous n’auriez jamais dû… »

-         « Je sais maintenant. Je ne resterai pas dans les annales comme le meilleur président de la république. »

Soudain, l’hélicoptère se mit à trembler à cause de l’onde de choc. Tous avait les yeux rivés sur l’énorme champignon rouge-orangé qui avait poussait au-dessus de l’agglomération.

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