ertrueM

saurimonde

Quelques nuages discrets et gris étaient cousus dans un ciel décoloré, la lune regardait les toits de son œil grand ouvert. Le vent, craintif, ne frôlait que faiblement, le soleil était encore loin de se dessiner ; ce soir les étoiles avaient préféré s'emmitoufler dans l'obscurité, sous un drap noir de jais.

Cette nuit, j'allais dans la pénombre d'une démarche peu sûre, agitée d'un zèle fiévreux. Habillé d'ébène je me fondais dans les ombres. Je me mis à suivre une femme aux cheveux sombres et lisses, illunés, des clartés blanchâtres s'y reflétaient. Ils arrivaient au bas de sa nuque. Sa silhouette était fine, elle était dépourvue de formes, cependant elle arrivait tout de même à houler sa croupe. Elle avait un genre vestimentaire détestable : c'était le même que toutes les traînées génériques de cette ville. On était jonché à droite par de hautes broussailles, c'était une haie qui était suffisamment longue et impassible pour les coups d'œils, puis par la gauche on était avoisinés d'un canal qui s'étendait éperdument, allant baiser la mer.
J'accélérais le pas, la main posée sur mon couteau qui se trouvait dans la poche intérieure de mon manteau, accotée à mon cœur. La fille n'était plus qu'à une trentaine de mètres mais au fur et à mesure que je m'approchais l'anxiété m'estomaquait. Un froid m'enveloppait, des frissons glaçants parcouraient les veines de tout mon corps. J'arrivais bientôt à portée de bras de la déplaisante créature mais elle me remarqua. Elle doubla le pas, je me sentis me décomposer. Toujours était-il que c'était le moment parfait, l'endroit était fort ombragé ainsi qu'à l'abris des regards. Elle me jeta par moment des regards vifs du coin de son visage ; la peur fut ostensible.  La sueur de mes mains se mirent à ruisseler sur le manche du couteau, je le sortis.

MEURS MEURS ! ce mot résonnait à mes oreilles avec une aversion féroce,  balayant toutes autres pensées pour ne devenir plus que la seule dans mon esprit. Spontanément je me jetai sur elle : je courus presque, elle se retourna. Elle devait avoir entre 20 et 25 ans, sa physionomie semblait à celles de toutes les grosses pouffiasses du coin : un maquillage excessif, fond de teint partout sur sa sale gueule avec des lèvres foncées par un rouge à lèvre, mascaras etc. En plus de ces horreurs elle avait aussi eu le mauvais goût de s'ajouter des boucles d'oreilles qui par un court fil laissaient pendre un anneau fin et doré,  un rictus de terreur était peint sur son visage. Ses mains en avant elle reculait, je l'attrapai par l'échancrure de sa doudoune infecte qui s'ouvrit davantage puis assénai déjà un coup de couteau forcené aussi haut que je pus sous son visage, elle cria. J'avais dû écharper la jugulaire puisque le sang coulait déjà à flots en commençant par sa poitrine pour aller inonder ses vêtements,  sur son t-shirt blanc et sur le soutien-gorge que je pus entrapercevoir qui était d'une affreuse couleur saumon. Ma main qui la tenait toujours fermement se vit bientôt disparaître sous un rouge vermillon. L'écoulement sur le long de mon avant-bras formait des veinules méandreuses. Elle tonitruait comme une truie il fallait la faire taire tout de suite : au moment de la deuxième tentative du coup de couteau on tomba tout deux au sol, ce fut devenu une vraie lutte.

 — Arrêtez ! éructa-t-elle. Ses crieries et sa voix faisaient gargariser sa gorge avec son propre sang. Elle m'insupportait. Elle me griffait et tentait de me repousser mais j'arrivais çà et là à placer des coups de couteaux dans le buste et la gorge. Maintenant son piteux soutif était déchiré par endroits, un de ses seins était visible. Sous chaque coup elle stridulait de nouveau un son étouffé par ses hémoglobines, un lignage de ce fluide était craché de son gosier et lui coulait sur la joue.

 — Mais crève putain, soufflais-je avec une quasi-timidité. Elle se débattait de tous ses membres mais sa malingrité n'empêchait presque rien, ses gestes étaient hasardeux sous l'effroi qui la prenait aux larmes. Aussi tôt qu'elle arrivait à poser une de ses sales pattes de pute sur moi je les balayais d'un revers impulsif du bras. Puis celle-là finie par se faiblir, elle vagissait pitoyablement, finalement je pus poser ma main sur ses lèvres ensanglantées, ce fut des pluies de coups de couteaux qui lui tombèrent à la gorge ; plus un souffle ne sortait de sa bouche où l'on put deviner qu'à l'amoncellement il dût bien y avoir eu une centaine de bites qui y avaient crachées, cela devait bien faire l'équivalent en sperme du canal circonvoisin.

Elle était morte. Le problème fut qu'il y eut au sol du sang renversé en abondance. Alors que je réfléchissais à soit prendre la fuite immédiatement ou à jeter le cadavre infâme à l'eau, il y eut des effluves répugnantes qui se fissent répandues dans l'air : le comble c'était que cette vieille dégoûtante s'était chiée dessus. Cette sale putasse me dégoûtait de plus belle, toujours sous la frénésie je lui plantai le couteau dans le bide pour lui ouvrir la panse afin de la foutre direct dans la flotte. Je la traînai par les épaules, la fit glisser jusqu'au rebord du canal où finalement je la balançai impitoyablement avec force. Et le corps dégingandé tomba la tête la première à l'eau, s'enfonçant ainsi laissant dans son enlisement un sang qui dans l'eau et dans la nuit apparaissait noir. L'erreur fut qu'elle laissa sur le pavé une traînée de sang faisant, avec facilité, deviner que la pute avait était traînée jusqu'à être jetée dans les fonds. 


Signaler ce texte