Et Circencem
Robert Arnaud Gauvain
Méthode Coué.
C’est le master, la finale de la coupe du monde, je vise le grand-chelem.
Il faut que je passe un cap important. Je dois m’ accrocher.
Je vais aborder une phase cruciale de ma vie.
J’ai un but bien précis.
On ne joue plus pour du beurre.
Je fixe mon visage dans le miroir.
Je scrute mon regard.
Je compose une expression déterminée.
L’ heure du combat approche .
Je lutterai jusqu’ à la mort pour mes idées.
Je resterai debout.
La défaite n’est pas une option.
Je ne peux plus reculer.
La gigantesque grille s’ouvre, le soleil me plombe et la chaleur me suffoque. Aveuglé par la lumière, c’ est le torse bombé de fierté et de défi que je foule la piste, je débouche dans le dôme de la souffrance, le temple de la haine. Sur le sable brûlant, les précédents combattants refroidis baignent dans leur sang encore chaud, mais ce spectacle bouillant ne me glace pas. Je ne serai pas vaincu dans cette arêne assourdissante où la plèbe en guenille hurle, crache, trépigne sa vulgarité bruyante et que les patriciennes en grandes toges d’ apparat, humides mais impassibles, froides et blasées jouissent néanmoins du spectacle de la mort violente. Eructe, peuple décadent boursouflé, gras, huileux et luisant, mais tu n’ auras pas le plaisir de me voir à genoux supplier grâce, les yeux mouillés d’ humiliation sous ta dédaigneuse expression impériale. Je veux la guerre et je vais l’ avoir, l’issue sera ce qu’ elle sera mais j’ en emporterai avec moi dans les tréfonds et nous plongerons enlacés dans une étreinte mortelle au fond des eaux noires du Styx. Certes, j’ ai mangé mon pain blanc mais je veux encore jouer.
Le combat, le match à mort commence.
Je veux une prolongation d’ arrêt-maladie.