L'amour d'une mère vit à jamais dans son coeur car ce que nous avons porté pendant 9 mois a donné naissance au meilleur de nous-mêmes. Ceux qui nous trahissent seront terriblement déçus !
Un enfant naquit dans un palais d'Orient, sous le soleil de Fèz-la -Grande.
Il fut le fruit d'un amour passionné entre un sultan et une reine qui unirent leurs destins et leurs forces pour combattre la haine : ces guerres fratricides, armées de vieux démons qui vendirent leurs âmes mortelles pour des richesses, des gloires éphémères.
À sa naissance, sa mère, tendre et délicate telle une divine providence, lui donna le nom d'Oussam " la lumière de ma vie ", afin que cet enfant soit le plus aimé des hommes et que sa jeunesse soit une bénédiction pour tout son peuple.
" Chantez le nom de celui qui deviendra Prophète éclairant vos cœurs infidèles ! , s'exclamait le vieil homme sur son petit âne. Il vous apportera un trésor immense : votre liberté ! "
Tous, habitants et souverains buvèrent et festoyèrent à l'annonce de cette arrivée, de cet enfant divin déposé aux pieds du trône royal ; l'innocence et la pureté d'un sage tétant au sein de sa mère, parmi les riches présents et les étoffes précieuses, révélant les signes d'une longue ère de prospérité.
Sa vie lui fut arrachée un matin de décembre, au creux d'une matinée glaciale, par une horrible sorcière satanique, la mâtine des vilains, appelée " la Voleuse des Grands Chemins ".
Sa mère pleura son enfant chéri.
La tristesse envahit tout le royaume ; la pénombre recouvrit les territoires du Prince d'une obscure lueur, si profonde qu'elle dissimula toute trace d'existence humaine aux yeux du monde. Les Ténèbres régnèrent en maître dans cette cité millénaire, jadis si joyeuse.
De maigres silhouettes telles des ombres se profilaient dans les ruelles. Les fantômes du passé venaient consulter les oracles, mendier auprès des prédicateurs quelque nouvelles du monde, apeurés par ces sinistres augures.
Et Dieu dit : " Tu n'auras pas souffert en vain ! Cet enfant était le mien, celui que j'ai porté durant des siècles. Donnant à sa mère le souffle de vie afin que voie jour cette existence qui est mienne. N'as-tu pas pitié, vieille femme, du misérable que je suis ? Es-tu femme, une créature vile au point de ne pas craindre le châtiment que je réserve à ceux qui ne respectent pas mes commandements ? Trahir mes lois sacrées entre toutes n'est-ce pas là un parjure qui te condamne ? Par ta désobéissance, tu me chagrines : par ton aveu, tu irrites ma colère. Par ton mépris, tu encourages mon courroux qui ne prendra fin qu'avec ta fin certaine. Elle sera des plus violente car l'armée dont je suis envahira tes possessions, tourmentera tes adeptes, anéantira ta foi démoniaque par le sang et par le glaive. "
La sorcière et ses complices furent bannis du Royaume à jamais.
Un matin de septembre, la lumière terrestre réapparut timide, dévoilant une à une les hautes tours de la citadelle, déchirant par ses traits d'ors et pourpres le ciel maudit. Une vie nouvelle se dessina dans des fracas de tonnerre et de puissants éclairs pour nourrir cette terre d'une eau miraculeuse, venue des lointaines vallées du Nil.
Des enfants sages rieurs jouaient dans la cour, sous les yeux de leurs parents comblés de ces riches bienfaits. Des nouveau-nés blottis dans les bras de leurs mères aux sourires radieux offraient au monde le tableau d'un bonheur infini, un instant de vie intense. Tout homme heureux de partager son existence avec l'être aimé chérira cette complicité, cet amour simple et profond qui unit les destins.
Sous l'œil amusé de l'impérial vautour, les restes d'une misérable échevelée et de ses tristes compères pendaient aux portes fortifiées, nourrissant les volatiles par leurs sanglantes dépouilles. Langues de vipère, cœurs, foies et viscères jonchaient les parterres d'un cimetière qui fut, jadis, l'antre d'une démoniaque sorcière qui crut pouvoir rivaliser avec un roi béni des Dieux.