et soudain

waxette

Il y a le grand ciel, les immeubles, le sol gris

immensité claire, grise et la lumière brulante

d'un feu inasouvi qui ouvre sous les gravas

un tunnel de l'enfer vers ses anges démoniaques

il y a les ombres grouillantes d'une foule avertie

il y a les taches mouvantes qui dansent

dans mes yeux abétis

Ce grand trou noir autour de moi, se ressère et m'accule

comme la mort en marche qui s'approche, je recule

le vide qui mange le sol et les mots qu'il accroche

au passage

comme on se vide de tout, de soi, des autres,

et soudain son visage

et soudain son visage

témoin de tout mes dérapages,

à chaque fois je croies en ces futiles refuges,

inutiles baudruches, perdues dans l'immensité

leures de paille à l'heure des arnaques

du coeur

sortir du monde

sortir du monde

il y a des heures pour et des heures contres

j'ai choisi le millieu, par idée de confort,

ou sont les ames seules en recherche de corps

de corps de larmes d'armes affutées

fusse pour repartir, encore, dans les landes embrumées

de ce qu'on nomme amour faute de pouvoir le nommer

ou est ton corps si grand qu'il sera ma muraille,

mur de pierre devant moi, me protège, mon rempart

ou sont les ames belles, qui vont qui viennent

sans s'aliéner à mort à la vie sans merveilles

ou sont les ames vieilles sans armes et sans batailles

reviens vers moi ma douce, que je t'y reprennes

se laisser enfin porter, divin courant, vers d'autres contrées,

las, le vide est trop revèche

l'amour la mort la perte

ou vont les ames mortes en nos coeurs solitaires

si l'on ne peut aimer sans sortir trop amer

ou sont donc ces corps à aimer,

à l'envers

ou sont donc les merveilles de la chair ?

et soudain son visage

par devers moi reviens

et soudain son visage, sa peau, ses mains

et j'en veux davantage,

davantage.

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