Etat d'urgence
Jean Claude Blanc
Etat d'urgence
Quand on aime son pays, on ne peut le renier
Pourtant il y a des soirs, on voudrait déserter
En consultant les urnes, on reste médusés
Par ses sages électeurs, qui trahissent leurs idées
La France comme prévu, a viré bleu marine
La droite, comme la gauche, démocrates fulminent
A force que dans son coin, chacun fasse sa cuisine
Les citoyens bernés, se tournent vers plus intimes
Dans les bleds reculés, c'est du pareil au même
Bien sûr en plus vulgaire, ouvertement la haine
C'est un monsieur bien mis, réputation indemne
A juger sur sa mine, qui relaie les extrêmes
Entouré de ses fans, qu'ont rien dans la cervelle
Facile la conquérir, la gloriole des poubelles
Pour mater le pays, rempli de préjugés
Pouvez compter sur lui, il va nous la boucler
Coquelets orgueilleux, vont chanter l'unité
L'exemple vient d'en haut, ne faut pas s'étonner
Mais c'est surtout pour eux, qu'ils plaident pour l'honneur
Les français vont souffrir, dès demain, j'en ai peur
En cette veillée funèbre, défilent à la télé
Les résultats des votes, des bourgs et des villes
Le FN est en hausse, tendance à l'emporter
Aisé d'exacerber, les instincts des débiles
Familles, villages, contrées, tout le monde est divisé
La colère qui grondait, soudain a éclaté
Nazillons en profitent pour aiguiser leurs serres
Comme toujours sur le dos, des étrangers précaires
Depuis bien trop d'années, on a laissé couler
Supprimés fonctionnaires, institutions bafouées
Habitudes de moquer, les mœurs des émigrés
Mais du second degré, on en fait vérité
La vermine s'enracine, dans nos petits hameaux
A changé de tactique, parti d'ordre nouveau
Moitié de gens s'abstiennent, et c'est bien là le drame
Mais ils peuvent s'attendre, à des retours de flamme
Ne jette pas la pierre, ceux qui vont plus voter
Tellement exaspérés, par querelles du pouvoir
Hélas, c'est pas ainsi, qu'on va faire reculer
Le chômage, le racisme, et de Le Pen, l'espoir
DSK, NKM, emmêlent l'écheveau
Sont la cause des ordures, que lancent les fachos
Mais à modèle réduit, on retrouve des sans gênes
Des petits culs bénis, qui nous disent qu'ils nous aiment
La France lentement, s'enlise dans la fange
Il nous faut réagir, il y a plus qu'urgence
Car la démocratie, est notre seule chance
Ligueurs humanistes, réveillons les consciences !
Aspirants roitelets, fricotent avec Le Pen
S'ils sont ses obligés, en auront pris la peine
Se laissant enfumer, par ses discours guerriers
Le citoyen de base, lui va en faire les frais
Résultat édifiant, déjà dès premier tour
Est encore temps d'agir, inverser la tendance
Nous laissons pas traiter, comme des oies de basse-cour
S'il nous reste une carte, c'est celle de la France
Bientôt européennes, je n'ose l'envisager
A la proportionnelle, on va tous déguster
Automatiquement, les réacs vont gagner
Et c'est à coups de fouets, qu'ils nous feront marcher
Acteur, spectateur, l'artiste est inspiré
Mais n'avait pas atteint, fond de naïveté
Expérience concluante, il tire sa révérence
A cette communauté, qui se plait dans l'outrance
Plus le temps de douter, face à la réalité
Suffrage universel, nous retourne un soufflet
Les bandes d'extrémistes, s'en sont appropriés
A la tête de leurs listes, ont placé leurs lanciers
Le simple observateur, a enfin tout pigé
Quand c'est les élections, chacun fait son marché
Une dose de nénettes, quelques handicapés
Mais pour la surenchère, comptez sur les fêlés
Donner du temps au temps, sage stance de Mitterrand
Formule que je fais mienne, quand j'ai le mors aux dents
Aujourd'hui, différent, l'urgence est de rigueur
Faut être dur militant, pour chasser les führers
Ligueur des Droits de l'Homme, renoncerai jamais
Défendre mes congénères, toutes formes d'oppressions
Sinon à quoi ça sert, tout seul, de vivre en paix
Seulement subsister, la honte sur le front
Alors à ma façon, en peaufinant mes textes
Je combats l'imposture, des traitres qui empestent JC Blanc mars 2014 (pour LDH)