éternelle érance

amaende

Pour cela il faut au moins être deux. Et ce n'est pas évident. Du moins à l'époque. Et qui dit deux personnes, dit aussi une rencontre. Et moi je voudrais insister sur cette rencontre. Cette rencontre de deux corps.

On peux rencontrer intellectuellement, plein de gens, d'ici ou d'ailleurs, plus ou moins intelligents, d'ailleurs... On peux rencontrer physiquement, comme dans des sports collectifs et quelque peu physiques, ou dans des sports de combat en frôlant l'intime de l'autre... On peut se faire le confident de certains ou certaines. J'en ai même fait ma profession de part cette curiosité de l'intimité de l'autre....

Mais rien, ne vaux l'intimité physique et affective avec l'autre.

Une âme faite chair. Le corpus delicti : du beau, du vrai. Un grain de beauté ou toute une constellation. Un bidon grassouillet et des petits renflements de chaque côtés. Des différences et autres tâches de bronzage, ou plus beau dans l'intime : de non bronzage. Des seins qui n'ont jamais, au grand jamais, vu le jour. Une lumière sur ce plissement de peau. De seins (encore ?) parfois lourds et généreux, d'autres fois légers arrogants de timidité, un peu dépareillés aussi, si on y regarde bien. L'ombre ou la fente rappel de celle des fesses, entre ces deux mondes. Toujours offerts ! Des jambes à en plus finir. Une toison (ou pas), promesse de trésor caché à révéler. Des fesses encore marqués de la culotte ou du string, dernier rempart à cette féminité de façade. Des poils soyeux ou perpétuellement chassés. Un mont de vénus sentant toujours bon le foin, la pluie d'été, le sous bois, la ferme, la fourmis, l'océan ou je ne sais quoi qui va me transporter.

Etc...

Et pour ma première fois, c'est la surprise de découvrir un vrai corps. Son corps qui pourtant n'avait rien de spécial. Mais il était vrai. Vrai car unique et pas formaté. C'est surtout ce ventre. Boudiné lors qu'elle était penchée vers moi et tout tendu lorsqu'elle s'est renversé pour me laisser la pénétrer. Ce ventre qui s'est mis à épouser le mien. Le creux et la forme comme l'empreinte du moule et le modèle alpha 1.0. Les formes et les déliés des corps qui écrivent leur fusion. Ce ventre où je me suis trouvé très bien dès le premier centimètre. Comme si j'y avais toujours résidé. Mon chez moi. J'étais comme « un poisson dans l'autre ». J'y serais resté jusqu'à la mort. J'y suis resté jusqu'à la "petite mort". Puis rapidement elle m'a rejeté.

Depuis, je recherche toujours le moment où je rentrerais définitivement chez moi.

Samir

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