Être Ange

Anaël Petit

Pulsion.

Flux du bleuté sanguin de l'artère cristalline sillonnant la courbe élancée d'une aile d'argent sur un ciel d'azur,

Eclair.

Lumière d'un regard divin, serein, manichéen, sévère, beau et terrible tombant du firmament en un trait de justice pure,

Force.

Fer d'une lance légère mais plus dure que le diamant, épieu fendant la Terre en deux, et moi, debout sur la frontière,

Pardon.

D'une main douce et gracile prête à donner l'aumône à son pire ennemi, accordant compassion quel que soit l'adultère,

Foi.

Inébranlable soutien de ses deux pieds ancrés dans les fondements du monde, immobile et patient jusqu'à la fin des temps,

Ange.

Tel qu'il m'est apparu dans ce miroir étrange, image ciselée d'un esprit découpé, plus fragile que le songe d'un enfant,

Douleur.

De mon poing lacéré par les éclats de verre du mirage brisé, haine pour l'univers qui m'a laissé ainsi, au sol et sans repère.

Fissure.

A genoux dans mon sang qui reste bien trop rouge, la main sur la cassure d'une idylle avortée, la perfection n'est plus dans mes prières,

On ne vit que d'un côté du miroir.

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