Etretat

Christian Lemoine

Car l’érosion est univoque. L’aiguille rompue par l’obstination des vagues, elle s’achèvera. Seuls les tableaux et les photos en porteront témoignage, jusqu’à leur ultime. Il n’est besoin pour cela que du regard, de l’œil sagace. Il est à propos qu’ils établissent des connexions. Et les fossés à sec. La terre craquelée esquisse de ses ravines les rides des vieux aux souvenirs sans visage. C’est à propos qu’ils quittent les étapes à couleur d’esclaves pour des embarquements dépris d’illusion, les routes de sang et de douleurs, les brimades, les empreintes que le vent chasse des mémoires. A force ils se consument, exploitent leur pigmentation dont ils ne doutent pas qu’elle sera infidèle. Leur œil brise les obstacles que leurs jambes ne peuvent franchir, alors que chaque étirement de l’odyssée est une signature, une fois de plus la virulence du narquois. C’est à propos qu’ils viennent massacrer les forteresses. Et les flots pour alliés.
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