Eurêka!

Christophe Hulé

Nos petits génies ont trouvé le secret du bonheur perpétuel, mieux et plus utile que le mouvement perpétuel qui n'existe que depuis la Révolution Industrielle.

Notre Institut privé peut se vanter de ne demander aucune subvention aux contribuables.

La chose est simple, comme toute idée géniale, un psychotrope sans effet indésirable, efficace à cent pour cent et instantané.

Les gosses, enfin les surdoués, se sont tous portés volontaire pour l'expérience.

Précisons ici que les responsables légaux ont signé le formulaire.

Notre Institut sévit depuis des millénaires et jamais n'a failli, sauf avis contraire de quelque jaloux illégitimes.

Ceux-là n'y ont gagné aucun procès, il est parfois bon de rappeler les choses. 

Le Bonheur donc ne peut s'épanouir qu'en éradiquant toute chose qui l'entrave.

Je comprends aisément que vous ne compreniez point.

Mais reconnaissez que la logique est implacable.

Certes, si chacun pouvait se débarrasser de ce qui l' embarrasse, on vivrait mieux.

Je vois l'assistance s'agiter, nous pouvons donc passer au questions.


- Et vos anciens « surdoués » ont-ils fait carrière ?

- Je n'ai pas en tête les statistiques.

- Votre réponse suffit, je n'ai plus de question.


- Vos petits prodiges pourraient-ils nous donner la définition du bonheur.

Je pense que beaucoup d'entre nous attendent d'être instruits.


- Bien Mesdames, Messieurs, ce colloque arrive à sa fin, vous pourrez à loisir poursuivre le débat autour du buffet.


- Maître, votre discours n'a pas été à la hauteur, pour dire que vous nous avez déçus.

Toute cette engeance ne vaut rien, nous hésitons encore à vous classer dans cette catégorie.

Nos verrons cela plus tard.

Nous ne sommes pas en guerre, enfin pas encore, vos pouvez libérer tous ces gens.

Le « bonheur » peut être un concept effrayant, nous vous l'expliquerons peut-être.

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