Éveil nocturne

laura-sg

Ce qui semble être un pinson donne, depuis plus d’une semaine bientôt, totalement raison à l’expression. Je ne savais pas qu’elle était aussi valable une fois Morphée descendu de son nuage. C’est donc ce chant fanfaronnant qui accompagne mes pensées obscures, mon cœur trop lourd et ma tête en vrac. Charmant oxymore de la vie.

Je ne sais lesquels, parmi ceux qui ne disent rien et ceux qui parlent trop, j’ai le plus de mal à saisir. Il me paraît pourtant facile de dire les choses comme elles sont, avec quelques nuances bien sûr, mais comment espérer être compris, ou simplement entendu, lorsqu’on n’envoie aucun message ? Ça semble pourtant logique comme équation, même si certains silences en disent long. Mais passons.

Avancer dans la vie semble proportionnel au nombre d’attaches qui nous retiennent. Triste oxymore de la vie.

Vers qui doit-on se tourner ou porter réclamation quand nos yeux enfin voient ce que notre jeune âge nous avait jusqu’alors épargné ? Quand le puzzle se reconstitue mais n’a rien à voir avec le modèle, peut-on le renvoyer à l’expéditeur et recevoir la version vraie ? Pourquoi ne s’est-on pas rendu compte plus tôt que quelque chose ne collait pas ? Ça paraît si évident et moche aujourd’hui, comment les souvenirs peuvent-ils être si doux, les photographies si tendres et les conversations si insouciantes ? D’adulte à adulte, les rêves d’enfant s’évanouissent, pour ne jamais revenir. Ils laissent alors la place à la tristesse, le sentiment de trahison et l’incapacité d’agir. Douce colère et éternel oxymore de la vie.

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