EXTRAIT 1

Jean Luc Bolo

extrait de mon premier roman...

 

Un soir de pleine lune, Christian se retrouva seul dans un cimetière se demandant ce qu'il pouvait bien faire là. L'endroit était sombre et lugubre. Il semblait s'étendre à perte de vue. Les rats grouillaient sporadiquement, et vaquaient à leurs occupations insalubres nocturnes. Christian avançait prudemment au beau milieu de ce décorum mortuaire, peuplés de tombeaux impassibles. Dortoir existentiel inhérent de l'humanité, ou sommeillent des cadavres drapés de silence, dans leurs lits sépulcraux. Alors qu'il avançait machinalement, la gorge nouée, sans savoir où il se dirigeait, il aperçut sur le chemin à même le sol, un vieux blouson en cuir rouge à rayures sur les côtés, crasseux et partiellement déchiré. Il faisait étrangement penser à celui porté par Michael Jackson, dans son clip « Thriller », où ce dernier se chorégraphiait avec des mort-vivants endiablés. « Tiens, qu'est-ce que cela peut bien faire ici ? », songea-t-il. Perplexe, en regardant agenouillé, le vêtement. Puis, après quelques secondes de réflexions vaines, il reprit chemin vers une destination inconnue, en laissant le blouson écarlate à sa place. Pendant qu'il marchait au beau milieu des tombeaux livides et poussiéreux, il en entraperçut un qui fut légèrement ouvert, dont le couvercle au-dessus était légèrement déplacé, en biais sur le côté. Aucune épitaphe n'y était mentionnée. Bien qu'intrigué, Christian ne voulut pas trop s'y attarder. Ce n'était ni l'endroit ni le moment pour cela, pensa-t-il. La peur prenait peu à peu le pas, sur sa curiosité. Il ne songeait qu'à sortir de ce lieu peu rassurant, au plus vite. Mais encore fallait-il qu'il puisse y trouver la sortie. Chose qui ne serait visiblement pas une mince affaire. Une bonne heure plus tard Christian déambulait toujours dans l'allée sombre, et froide du cimetière. Au bout de quelques minutes, un brouillard clairsemé, commença peu à peu à se former devant lui, rajoutant au climat inquiétant du lieu. A mesure que le brouillard s'épaississait davantage et devenait inexorablement opaque, Christian ralentissait machinalement la cadence, de peur de heurter quelque chose est de se blesser. La peur se lisait de plus en plus sur son visage. « Mais quand vais-je enfin trouver cette fichue sortie ? Pourquoi suis-je ici ? Et comment suis-je arrivé là ? », Songea-t-il en lui-même, par cette litanie de questions. Soudain, contre toute attente, au bout de quelques minutes, le brouillard devint de nouveau plus clairsemé, laissant apparaitre au loin, à une trentaine de mètres environ, une silhouette féminine à travers la brume. C'était une femme aux cheveux longs, portant une longue robe grise, sous un pull noir et des baskets blanches. Elle avançait d'un pas serein, malgré la promiscuité du lieu... Christian voulut se rapprocher d'elle, car il ne la voyait que de dos. A une dizaine de mètres de la jeune femme, ce dernier bien que néanmoins sur ses gardes, lui adressa ses premiers mots, à voix haute. 

« Euh…Hum…Excusez-moi mademoiselle, sauriez-vous ou se trouve la sortie, s'il vous plait ? Cela fait plus d'une heure que je la cherche. » Demanda-t-il.

La  jeune femme continua sa marche devant lui, sans se retourner ni dire un mot. « Allo, m'entendez-vous ? Je suis derrière vous. La jeune femme ne réagissait pas et continuait à avancer sans broncher. Son comportement mystérieux et inquiétant, mis davantage Christian sur ses gardes. Chose étrange, à mesure que ce dernier se rapprochait prudemment d'elle, le brouillard se dissipait peu à peu, comme par enchantement. Ce qui lui permit de distinguer plus clairement la silhouette de la jeune femme, qui lui semblait   étrangement de plus en plus familière. Fronçant dans un premier temps les sourcils, comme pour s'assurer de ce qu'il voyait en face de lui, à moins de trois mètres, Christian tenta de nouveau de lui parler, cette fois-ci d'une voix plus sereine, voire affectueuse, maïs au combien hésitante et empreinte d'émotions.

« Sté…Stéphanie, c'est…c'est toi ? Que fais-tu ici chérie ? », Demanda-t-il. La jeune femme ne réagissait  toujours pas, et ne semblait pas entendre les paroles de Christian. Son mutisme incessant commença sérieusement  à l'agacer. Vexé, il commença à accélérer le pas, sans dire un mot, pour se rapprocher d'elle au plus près. Dès lors qu'il fut à quelques centimètres de la jeune femme mystérieuse, il lui tapota sur l'épaule droite. « Eh Stéphanie, t'es sourde ou quoi ? Ça fait 5 minutes que je te parle. Tu n'entends pas ? », Demanda-il. Tchiiip…

A ces mots, la jeune femme s'arrêta enfin et se retourna lentement, laissant apparaitre un visage effrayant, cadavérique, à la peau monstrueusement ravagée, telle une créature sortie tout droit d'un film d'horreur. « JE T'AI ENTENDU !!! », fulmina-t-elle d'une voix forte et démoniaque.

A la vue de cette femme au visage d'une laideur repoussante indicible, Christian poussa un cri d'effroi, qui déchira le silence. Il se réveilla brusquement de son lit en pleine nuit, le visage en sueur…Il venait de faire un mauvais rêve. Stéphanie qui dormait paisiblement à ses côtés, fut conjointement réveillée, par le cri de son mari. « Qui y'va-t-il chérie ?, demanda-t-elle encore toute alanguie part le poids de ses rêves.

–Je…Je…J'ai vu une femme dans un cimetière. Je … Je pensais au début que c'était toi…mais elle avait un…un visage horrible…monstrueux, dit-il fébrilement encore sous le choc. Il y avait aussi un blouson en cuir rouge par terre…comme celui de …de Michael Jackson dans « Thriller »… et un cercueil ouvert, vide. Je…Je ne comprends pas, reprit-il tout essoufflé.

–Tu as fait un cauchemar chérie, rien de plus, répondit Stéphanie d'une voix calme et rassurante, en essuyant tendrement de ses mains, la sueur de son mari qui parlait de son front.

–C'était à la fois étrange et inquiétant, dit-il en reprenant peu à peu ses esprits. Je n'arrive pas à comprendre la raison de ce rêve.

– Moi, non plus, rassures toi. Allez, rendors-toi chérie. Et plus de cauchemar cette fois-ci. J'ai envie de terminer ma nuit. Tu diras à Michael de venir faire son « moonwalk » plus tard, dit-elle en plaisantant, avant de l'embrasser et de s'évanouir à nouveau dans ses brumes oniriques.

 

 

 

 

 

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