Extrait de La secte sanglante, à paraître le 20 juillet 2011

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Extrait de La secte sanglant

par Miram

Ce livre sera publié le 20 juillet 2011-06-17 aux Editions de l’écrit au livre www.ecritaulivre.fr

Le livre est en prévente sur le site de l’éditeur.

 " Il est assez facile de justifier nos déviances quand on regarde l'état du monde à travers les médias. La corruption s'étale à la une, tandis que la répression est reléguée aux faits divers. Il y a moins de honte à tuer aujourd'hui, qu'à confes­ser ses fautes."

 Je sais bien qu'à première vue, on peut faci­lement se dire que c'est trop facile. On n'em­barque pas aussi rapidement dans une secte à moins d'être très faible.

Désolé, mais je ne suis pas faible.

Se laisser séduire par une secte, c'est comme se laisser séduire par l'amour. Com­bien de personnes ont connu le coup de fou­dre? Com­bien  se sont abandonnées au pre­mier regard? Combien ont-elles changés leur mode de vie?

Vous voyez bien que ce qui m'est arrivé est quelque chose de beaucoup plus complexe que le simple fait de me taxer de faiblesse.

J'ai connu dans la secte des personnes psy­chi­quement puissantes. Des cracs, des diri­geants d'entreprises et de banques, des gens ayant l'habitude de prendre des décisions, d'analyser des situations, de maîtriser le stress et de com­poser avec les contradictions de la vie. Pour quiconque les connaissait dans leur quotidien, ils étaient des êtres enviables, des êtres forts, des modèles sur lesquels beaucoup d'autres pre­naient exemple.

Il faut éviter de juger trop rapidement une personne qui adhère à une secte.

La télévision nous montre régulièrement des émissions de témoignages dans lesquelles des femmes et parfois des hommes viennent nous parler des malheurs de leurs vies conju­gales. Il y a parfois des histoires qui nous paraissent incompréhensibles. Des histoires de violence, de manipulation, d'abus de toutes sortes, des histoires qui hérissent notre sens commun et pourtant.

Oui pourtant, celles et ceux qui nous racon­tent ces histoires continuent de vivre avec leur bourreau. On leur dit de partir, de couper les ponts. On ne comprend pas, on n'admet pas que ces femmes et ces hommes puissent conti­nuer à vivre avec ces conjoints. Quand on leur de­mande pourquoi, elles répondent, c'est l'amour.

Oui, il me frappe, mais il m'offre aussi des fleurs.

Toutes ces personnes qui souffrent au nom de l'amour ne veulent pas et souvent ne peu­vent pas concevoir de mettre fin à ce rêve dans lequel elles ont tant investi.

Ainsi va la vie, cette force qui nous pousse à aller de l'avant, à vouloir améliorer les choses, à investir nos acquis pour transformer le quo­tidien et lui donner une couleur nouvelle.

Une couleur dont nous ne connaissons pas la teinte, une couleur dont nous n'avons abso­lu­ment aucune idée, mais que nous souhaitons plus belle encore que toutes celles qui compo­sent déjà la palette de nos expériences et de nos souvenirs.

Chaque fois qu'on s'investit dans quelque chose, il y a au départ une forme d'intérêt.

Quand je dis, intérêt, je ne le prends pas dans son sens péjoratif. C'est l'intérêt dans son sens large. Cette forme souvent sournoise qui nous stimule à agir d'une manière instinc­tive et ou in­tuitive. Il y a comme une poussée, une petite voix comme certains disent qui nous pousse à aller dans un sens précis d'une ma­nière spon­tanée.

Et nous y allons, sans assurer nos arriè­res, comme une sorte d'aventure, parce que cette petite voix, cette conscience dynamique qui habite sous la raison, nous laisse entrevoir une vague gratification.

Il y a là un bonbon, acide ou sucré... Et pour agir nous nous con­vainquons qu'il est sucré.

Consciemment ou non, volontairement ou non, chacune de nos actions, même les plus pures, les plus apparem­ment

désintéressées sont conditionnées par la satisfaction. Nous nous investissons pour aug­menter notre capi­tal émotif, comme nous in­vestissons pour augmen­ter notre capital moné­taire. Parfois ça va, parfois non, il en est tou­jours ainsi pour chacune des actions de nos vies comme pour chacune de nos intentions.

Toutes les intentions que nous n'avons pas converties en actions se refoulent en nous et créent une pression qui cède elle aussi sous le miroitement de la satisfaction.

Dans mon cas, ce fût mon piège, mon bon­bon. J'ai tellement souvent eu le désir violent de courtiser, de coucher, avec certaines de mes élè­ves. Je ne suis jamais passé à l'action, j'ai refoulé...

Lucien est arrivé avec sa can­deur. Il pouvait spontanément et devant moi, un étran­ger, mettre sa main entre les cuisses de Nicole, simplement parce qu'il en avait envie. Il pouvait par sa volonté, conduire des gens souvent socia­lement importants, à se promener nus, à se mas­turber etc... Il pouvait faire tout ce qu'il vou­lait sans rencontrer de résistance et sans pé­nali­té.

Ce fût cela, mon coup de foudre.

Encore une fois, je précise que je ne cher­che pas d'excuses. J'explique, je tente de faire comprendre la dynamique qui permet, à un individu sain d'esprit, de se livrer corps et âme à la volonté d'un gourou et de sa secte.

 Copyright Miram

  • Merci à vous 2, Ce livre est un formidable outil de dégagement, il aide à mieux se positionner face à soi, à se libérer de la culpabilité et surtout à identifier les subtilités qui nous enferment souvent dans la dévalorisation, l'inaptitude et l'incompétence. Identifier ce qui nous a été inculqué pour s'en dégager et reprendre la direction autonome de sa Vie, en plus de la transmission, il y a une histoire à rebondissemnt qui donnent du relief à la révélation. Il permet également de faire le point avec soi, d'avoir une perception plus aiguisée de ses forces et de ses faiblesses. Il n'est pas indispensable, certes, mais il a un très haut potentiel d'utilité surtout dans ces temps de profond changement et d'une forme d'incertitude alimenté par le spectre de 2012.

    · Il y a presque 13 ans ·
    Avril11 miram orig

    miramcity

  • C'est très intéressant, merci pour ce partage Miram. J'ai le souvenir de m'être retrouvée dans une scène ouverte organisée par les scientologues, j'y étais allée sans savoir que c'était eux. L'homme qui m'a repérée, et entreprise avec insistance, a deviné exactement mon point de tension et m'a procuré une détente qui était extrêmement tentante...

    · Il y a presque 13 ans ·
    Camelia top orig

    Edwige Devillebichot

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