Extrait de "Les Indésirables"

Esther J. Hervy


Il faisait nuit mais la lune était tellement belle qu'on y voyait presque comme en plein jour. L'homme s'amusait à éteindre et à allumer ses phares, comparant ainsi les différentes visibilités. Si un avion était passé à basse altitude, il aurait pu croire à des signaux de détresse. Il arrêta finalement son petit jeu et rangea sa voiture sur le bas côté poussiéreux de la route. Une envie pressente qu'il fallait soulager se présentait et il sortit de son véhicule. Il claqua la porte et, d'un geste, fit tournoyer ses clefs autour de son index. Un avenant rocher se dressait à quelques mètres de là et l'homme décida qu'il se délesterait de son trop plein de bière contre celui-ci. Il était un peu groggy par tout ce qu'il s'était enfilé. Le seul motel du coin, « Le Maryland Hôtel » venait d'être racheté et, en tant que pigiste pour un journal local, il avait été convié à la soirée afin de faire un papier.

L'homme s'approcha du rocher éclairé par un rayon de lune et défit sa braguette. Il commença à siffloter tout en observant les contours des collines qui se détachaient du ciel luminescent. Une brise chaude se leva et souleva la poussière du désert en nuages diffus et légers au-dessus du sol. L'homme détourna la tête pour ne pas en prendre plein les yeux, le temps que le souffle s'apaise. Le calme revint finalement et il put continuer ce qu'il avait à faire, une main nonchalamment posée sur la grosse pierre. Il avait l'impression d'avoir bu des litres de bière et était à la fois impressionné et amusé par la quantité de liquide que sa vessie pouvait contenir. Il se mit à décrire des cercles sur la roche rougie par le soleil brûlant et partit d'un éclat de rire qu'il ne put contrôler. Il essaya de faire des dessins et des figures, s'esclaffant de plus bel, l'alcool aidant.

D'un coup, un épais nuage noir vint cacher la lune, et l'homme se retrouva dans le noir total, ne distinguant plus rien, même pas le rocher devant lui. Il arrêta brusquement ses facéties et attendit un peu que le nuage passe. Il restait immobile, laissant le vent lui caresser la nuque de son souffle tiède. La lune ne réapparaissant pas totalement, l'homme se décida à ranger son attirail. Alors qu'il remontait sa braguette, il crut percevoir une présence dans son dos. Il avait senti le déplacement d'air et son œil avait capté l'infime mouvement. Il pivota lentement sur lui-même, mais ne put que distinguer l'ombre qui s'envola aussitôt. Un homme. Il y avait un homme à quelques de dizaines de mètres de lui, il en était persuadé. Un sifflement dans son dos le fit se retourner avec empressement et il porta la main à son ceinturon pour dégainer une arme qu'il braqua face au néant. Un mouvement rapide produit par quelque chose déplaça l'air tout autour de lui. L'homme pointait son revolver dans toutes les directions, ne sachant de quel côté une possible attaque arriverait. La lune réapparut enfin et éclaira le désert de sa douce lumière blanche. Il était seul. Il put voir au loin un coyote galoper vers les collines, mais d'homme, il n'y en avait point. Il scruta quelques instants les alentours puis rangea son arme. Il s'apprêtait à faire demi-tour et à retourner à sa voiture lorsqu'un bruit provenant de l'arrière du rocher le figea. Un grattement parfaitement distinct brisait le silence et le journaliste n'eut même pas le temps de se demander ce qui pouvait en être à l'origine qu'un visage surmonté de deux cornes apparut, souriant de ses canines baveuses et pointues. L'Indésirable se redressa sur ses jambes et émit un râle caverneux, remontant du plus profond de ses entrailles. Une créature sortit droit de l'Enfer sauta sur le rocher pour mieux lui bondir dessus. Il fit un saut énorme, volant presque dans les airs comme un oiseau, les griffes sorties et les crocs en avant. Dans la panique l'homme eut tout de même le réflexe de sortir son arme et de tirer en direction du monstre. Par chance, la balle traversa la poitrine de l'Indésirable et le projeta deux mètres plus loin. Le vampire resta à terre et l'homme, cloué sur place. Il haletait et suait à grosse gouttes. Il se retourna finalement vers sa voiture restée en bordure de route et se mit à courir vers celle-ci. S'il n'avait pas eu le temps de vider sa vessie avant, il se serait très certainement fait dessus. Ses jambes ne lui répondaient pas totalement et il ne pouvait avancer comme il le voulait. Il avait l'impression de patauger dans la semoule. Ses pieds s'entremêlèrent et il s'affala lourdement sur le sol, mordant la poussière irritante du désert. Il se remit péniblement debout mais lorsqu'il posa son pied gauche parterre, sa cheville le lança furieusement. Il se traîna comme il put sur les quelques derniers mètres qui le séparaient de son véhicule.

Plus loin, le vampire se redressait, bien décidé à venir chercher son repas. L'homme monta dans la voiture et ferma toutes les issues. Il mit les mains dans ses poches, recherchant frénétiquement ses clefs. Ses gestes étaient gauches et désordonnés si bien qu'il ne mettait pas la main dessus. Il regarda par la vitre et vit l'Indésirable approcher à grande vitesse. En désespoir de cause, il essaya de dénuder les fils de démarrage mais nous n'étions pas dans un film et il lui était impossible de faire partir le moteur de la sorte. Il se redressa pour voir où était le vampire. Rien. Il se retourna, regarda de tous les côtés. Pas une ombre, pas un mouvement, pas un bruit. L'homme refit ses poches : pas de clefs. Il tendit l'oreille. Le vent chantait dans les broussailles desséchées. Au loin, le coyote hurla. Son cœur était prêt à exploser dans sa poitrine et le sang affluait par pulsations irrégulières dans ses tempes. Il se tourna à nouveau, haletant, les mains crispées sur le volant d'une voiture qui resterait désespérément sur place.

Puis il y eut un énorme coup sur le toit. La tôle s'enfonça dans un bruit de ferraille tordue. L'homme se protégea instinctivement la tête avec ses mains et ferma les yeux, essayant vainement de se mettre à l'abri du terrible choc. Sous l'impact, le pare-brise arrière explosa, transformant ainsi le verre en dizaines de minuscules missiles traversant l'habitacle de part en part. Ses bras furent constellés d'éclats tranchants mais protégèrent son crâne encore enfouie en eux. Le vampire sauta habilement sur le capot de la voiture, faisant face à l'homme qui avait relevé la tête. Il devait mesurer deux bons mètres et était tout en muscles. Ses cornes sortant du sommet de son crâne le faisaient ressembler à un démon, voire au Diable lui-même. Il tendit une main griffue vers le ciel et émit un cri horriblement strident, un cri de victoire. L'homme protégea ses oreilles de ses mains, incapable de supporter ce hurlement de triomphe qui signait son arrêt de mort.

Puis d'un coup, une flamme sortit de nulle part illumina les cieux. Le cri de victoire du monstre se transforma en un râle de souffrance. Il s'affala sur le capot, essayant d'échapper à la chaleur qui le cuisait. Il se tordait de douleur, roulant sur lui-même et essayant d'empêcher le feu de se propager.

La vitre de la portière explosa alors qu'un bras musclé tirait sur le loquet pour en ouvrir la porte. L'homme fut empoigné avec force et trainé hors du véhicule. Il essaya de résister, prit de panique.

Venez avec moi, lui ordonna t-on.

Et la poigne se fit plus précise.

Ils coururent aussi vite qu'ils purent pour s'éloigner de l'incendie qui avait gagné la voiture. Le vampire était resté étalé sur celle-ci, visiblement mort.

Alors que l'homme courait comme il le pouvait avec sa cheville blessée, la voiture s'embrasa totalement et son sauveur n'eut le temps de le plaquer au sol tandis qu'une explosion assourdissante retentit dans la nuit. Le ciel s'illumina comme un jour de 4 juillet pendant que les deux hommes mordaient la poussière, se protégeant d'éventuels débris de leurs mains.

Le choc fut tel que l'homme se sentit partir… il entendit juste une voix féminine crier, avant de s'évanouir.

Hugh ! Ramène le dans le camion. Dépêche-toi, ils arrivent !


De grandes ombres s'avançaient, semblant danser sur la terre au rythme des flammes qui consummaient la voiture. De sombres silhouettes se détachèrent finalement du sol, avançant pas à pas vers Hugh et Lana qui étaient redescendus du camion après y avoir mis l'homme à l'abri.

Lana se retourna et découvrit que les monstres les encerclaient. Ils n'étaient pas loin d'une dizaine. L'un deux déploya ses ailes, prêt à prendre son envol. Mais le deuxième fit de même, puis le troisième et ce, jusqu'au neuvième, chacun leur tour. Ils se mirent à les faire claquer dans un bruit assourdissant de papier froissé. Un rythme régulier annonçant une attaque imminente. Hugh et Lana pivotaient sur eux-mêmes, dos à dos, faisant face aux terribles vampires qui, tandis qu'ils continuaient de faire claquer leurs ailes au vent, réduisaient de façon certaine le cercle qu'ils avaient constitué autour d'eux. Lana serrait son lance flammes contre elle aussi fort qu'elle le pouvait alors que Hugh commençait à les mettre en joue.

On va tourner aussi vite qu'on le peut en les arrosant, annonça Hugh.

Ok, faut faire vite, ils se rapprochent.

Prête ? A trois on balance la sauce !

Prête, répondit-elle le souffle court.

Un … Deux… Trois !!!! On balance !!! Hurla Hugh.

Les deux armes se mirent à cracher leurs flammes, Hugh et Lana hurlant en rythme. Les monstres firent des bonds désordonnés pour esquiver l'attaque mais la plupart d'entre eux brûla dans un grognement de douleur. Seuls trois vampires furent assez lestes pour en réchapper et ceux-ci se jetèrent sur eux férocement.

Lana fut attaquée par derrière et plaquée au sol tandis que son lance flammes roulait à terre et qu'elle se retrouva sans défense. Le démon chercha à la mordre au cou mais elle réussit à se dégager de son emprise. Elle se releva et lui décrocha un coup de pieds dans la mâchoire, ce qui le déséquilibra. Elle en profita pour courir vers son arme mais un deuxième vampire se jeta sur elle.

Hugh ! Hurla t-elle.

Hugh se retourna et vit dans quelle mauvaise posture sa coéquipière se trouvait. Il tira sur le monstre qui s'enfllamma et s'effondra aux pieds de celle-ci. Il eut juste le temps de la relever avant que les deux autres ne se ruent sur eux dans un même élan.

Lana se retourna alors que l'un d'eux bondissait sur elle, elle se baissa et réussit à nouveau à esquiver l'attaque, attrapa son lance flammes et l'actionna. Le vampire ne put l'éviter et hurla de douleur. Pendant ce temps, le second avait choisi Hugh pour cible, l'attrapa par le cou et le souleva du sol. Hugh fut projeté dans les airs et retomba dans un épais nuage de poussière, sonné par la violence du choc.

Lana le voyant en danger courut vers le vampire pour l'empêcher de le tuer. L'Indésirable se retourna alors vers elle et son lance flammes, émit un son guttural et déploya ses ailes, s'envolant dans la nuit noire tel un oiseau de nuit.

Elle garda quelques instants les yeux dans les étoiles, cherchant le monstre du regard. Un cri détourna son attention, Hugh reprenait connaissance. Elle se précipita vers lui.

Hugh ! Ca va ?!

Oui…Enfin je crois, dit-il en se tenant la tête. Tu les as eus ?

Deux sur trois. Bonne moyenne.

Et le dernier ?

Envolé dans la nature.

Hugh se releva lentement. Il n'avait presque rien. Seules quelques égratignures sur le bras et le front témoignaient de la brutale emprise du monstre.

La porte du camion s'ouvrit à la volée, le journaliste apparut sur le marche pieds et hurla :

Mais qu'est ce que c'étaient que ces trucs, nom de Dieu ?!



Le Général Jackson étudiait avec minutie une carte dépliée devant lui. Plusieurs cercles tracés au feutre rouge s'y détachaient. Il constatait avec inquiétude que ceux-ci se rapprochaient de plus en plus du carré noir représentant la base militaire.

« Des nids… » murmura t-il à lui-même. « Ils constituent des nids »

Son talkie walkie crachota des parasites puis une voix masculine se fit entendre dans l'appareil.

Général Jackson… Général Jackson… Ici le Commandant Carty… Vous me recevez ?

Le Général se renversa sur son fauteuil en cuir et tendit le bras pour attraper l'appareil posé sur le caisson attenant au bureau.

Général Jackson.

Général… Ici Carty… Nous avons un problème zone 7.

Quel genre ?

Redman et Guardes ont subi une attaque.

Blessés ?

Redman, légèrement… Mais ce n'est pas le problème mon Général.

Expliquez-vous Carty, dit Jackson en se redressant.

Ils ont un civil avec eux. Celui-ci a tout vu.

Qu'ils le ramènent à la base immédiatement et l'emmènent au bloc médical.

Bien mon Général.

Prévenez-moi lorsqu'ils y seront, je les y rejoindrai.

A vos ordres mon Général !

Jackson reposa l'appareil sur le bureau et reporta son regard sur la carte en y cherchant la zone 7. En plein milieu de celle-ci, un énorme cercle rouge y était tracé. Il repoussa son fauteuil, se leva puis prit le combiné téléphonique accroché au mur et appela le bloc médical.

Général Jackson en ligne. Préparez le matériel, on a un civil qui arrive.

Bien mon Général, répondit le médecin à l'autre bout du fil.



Je vous préviens vous ne vous en sortirez pas comme ça ! Hurla l'homme à Hugh qui le ligotait solidement.

Si tu te tenais tranquille on n'aurait pas besoin de recourir à ces méthodes.

Vous allez entendre parler de moi, je vous le dis ! je suis journaliste et j'ai des relations ! Tout le monde saura comment l'armée traite ses pauvres citoyens, sans parler des horreurs qu'elle nous cache.

Ca ne te dirait pas de la mettre un peu en veilleuse ? Demanda Hugh.

Et qu'est ce que c'était que ces bestioles ? Vous ne m'avez pas répondu !

Des oiseaux géants, ça te va ??

Vous faites quels genres d'expériences dans le coin ? Des manipulations génétiques, c'est ça ? Vous avez perdu le contrôle de la situation et vos monstres se retournent contre vous ? Un putain de papier que je vais vous pondre !

Tu ne veux pas le faire taire ? Murmura Lana à Hugh.

Hugh monta dans le camion et fouilla dans une petite boite en fer. Il en sortit une seringue remplie d'un liquide transparent. Lorsque l'homme le vit s'approcher de lui, il redoubla de voix et se mit à hurler de plus belle.

N'approchez pas ! Je vous interdis de me toucher vous avez compris ??

Malgré les liens qui enserraient ses poignés et ses chevilles, l'homme roulait sur lui-même pour échapper à Hugh. Celui-ci l'empoigna avec force et Lana vint l'aider à le maintenir immobile. Tandis que Hugh enfonçait l'aiguille dans son cou, le journaliste lui lança un regard remplit de désespoir.

T'inquiète pas la Belle aux Bois Dormants, tu vas juste faire un petit somme.

Il n'avait pas encore ôté l'aiguille que l'homme s'était assoupi et que le calme était revenu.


Hugh et Lana roulaient en direction de la base militaire. Le silence s'était installé dans la cabine, chacun perdu dans ses pensées, revisualisant sans aucun doute le dur combat qu'ils venaient de mener. L'homme était allongé sur la couchette, plongé dans un profond sommeil artificiel. Ce fut Lana qui prit la première la parole :

Ils sont chaque jour de plus en plus nombreux.

Oui, ils n'ont jamais attaqué en aussi grand nombre.

Les nids augmentent. Tu as vu la carte du Général Jackson… impressionnante, non ?

Ce qui m'inquiète vraiment c'est qu'ils se rapprochent de plus en plus de la base.

Tu crois que c'est intentionnel ?

Ca me semble un peu trop stratégique pour attribuer ça au hasard…

Tu les crois « intelligents », malgré les rapports du labo ?

« intelligents » je ne sais pas. Peut être un instinct de survie qui les mènerait à combattre directement la source du danger ?

Tu veux dire qu'ils « sentiraient » d'où vient le danger… ? Et que leur instinct les ferait venir jusqu'à nous ?

Ouais, ou quelque chose dans le genre. En tout cas je m'attends à une attaque en masse. Et dans pas longtemps si tu veux mon avis.

Le silence reprit sa place. Lana regardait les collines désertes du Névada défiler sous ses yeux. La lune éclairait la roche rouge, chauffée par le soleil de la journée. Une certaine tension se dégageait de la terre comme si la nature avait été capable de deviner l'imminent danger qui les guettait. Qu'allait-il se passer ? Etait-il possible que tous ces monstres se rallient et organisent une attaque simultanée ? Ils n'étaient doté d'aucune intelligence à proprement parlé. Seul un instinct de survie surdéveloppé avaient affirmé les scientifiques du labo. Et après ? Si leur « intelligence » leur permettait de mettre en place une attaque pour se débarrasser de leurs ennemis, se contenteront-ils d'en rester là, de ne pas dépasser les frontières du désert ? Ne voudront-ils pas étendre leurs forces à travers le pays, le continent voire le monde ?

Lana reporta son regard sur Hugh. Comme à son habitude, il semblait impassible. Rien ne transparaissait alors que pourtant, il devait bouillir intérieurement. Tourner et retourner le pourquoi du comment. Se demander comment ils avaient pu laisser les vampires gagner tant de terrain si rapidement ? Sans que personne n'ait rien vu venir.

Ce n'est pas un jeu, murmura Hugh à lui-même.

Lana n'en était pas convaincue. Qu'est ce qui les poussait à continuer à chasser du vampire si ce n'était le jeu ? Elle aussi un jour avait tenue à la vie comme n'importe quel être humain normalement constitué. Puis un jour, elle avait fait une rencontre. LA rencontre. Elle aussi s'était retrouvée sur le bas côté de la route comme cet homme à l'arrière de la cabine. Mais contrairement à beaucoup elle avait croisé Hugh et son camion pour la tirer d'affaire. Les Indésirables elle les avait rencontré cette même nuit. Elle avait alors dû renoncer à toutes les croyances qui avaient régies son monde, jeter aux ordures tout ce qui avait fait sa vie jusque là. Elle avait du faire un choix, et son choix avait été de s'associer à Hugh et à son équipe. Sa vie d'avant, elle n'avait jamais voulu y repenser. Alors oui, maintenant on était dans un jeu. Parce que si elle ne prenait pas ça pour un jeu, elle n'était pas certaine que son esprit puisse supporter toute cette merde. Si elle n'essayait pas de se convaincre que si elle mourrait il n'y aurait qu'un game over inscrit quelque part et qu'elle pourrait rejouer une deuxième partie, alors oui, elle retournerait ce fusil qu'elle avait entre les mains contre elle-même avant que ces monstres ne lui fassent sa fête.

Elle tourna la tête et regarda Hugh. Il était concentré sur la route, le regard fixé au loin, par delà les montagnes rocheuses. La lune éclairait l'habitacle d'une faible lumière blanche, de sorte que Lana distinguait les contours du visage de Hugh dans la pénombre. Elle se demandait souvent ce qu'aurait été leur relation s'ils s'étaient rencontrés dans un monde normal.


 

Signaler ce texte