Extraits '' Un Secret à Deux, Une Tombe Pour Chacune ''

Isabelle A. Lake

INTRODUCTION :

Repose en paix.

Trois mots que l’on prononce pour un proche quand il s'apprête à fondre six pieds sous terre parmi les bestioles qui s’attardent a le dévorer cru.

Je n’ai jamais comprise pourquoi on souhaitait la paix à une personne qui n’a connu que la misère, le mépris et l’injustice.

Pourquoi prier pour elle si son âme n'a jamais connu ou a voulu connaitre la repentance pour se sauver ou être sauvé.

Des questions parmi tant d’autres sans la moindre réponse. On vit sans vouloir savoir pourquoi mais c’est bizarre car On meurt en sachant exactement pourquoi.

Des carcasses de cadavres à gogo étalés dans des cercueils crispés et sans vie

Embellis par du maquillage pour camoufler les moisissures sur la peau.

Des poupées a forme humaine qui n’ont plus aucun souvenir ou regret.

Plus aucun désir ou passion.

Des mémoires achevées avec des remords incomplets.

Maman... Maman...

Il y a du sang partout.

On aurait dit des pétales de roses éparpillées à travers toute la pièce mais ce n'était que du sang. Aussi pale qu'une poupée en porcelaine, Elle vit son corps étalé a terre au milieu de sa chambre les veines ouvertes et le visage vidée.

Elle savait que ça allait arriver.

Mais ne savait ni comment. Ni quand.

Tout n’était qu’une simple question de temps.

Voici mon Histoire... Notre secret.

Un pacte de suicide entre amies qui s'est jurées de mourir ensemble sauf que l'une d'entre elle a survécu ... et elle, c'est Moi. L'autre c'est Flo.

Je vais vous raconter comment elle a baisé la mort et a fait de moi sa fille unique et bâtarde.

EXTRAIT CHAPITRE 1 : " Un Reve Trompeur & Pourtant Si Convainquant "

Il est 6h45.

Allongée sur le lit, perdue dans mes rêves les plus insolents, Je tapote du doigt sur les rebords du matelas au rythme de l’aiguille d’une horloge en attendant impatiemment que le soleil se dévoile.

Tout est si blanc autour de moi.

Les murs sont blancs. Les draps sont blancs.

Le sol est blanc. Mes habits sont blancs.

Ouais, vous l’avez compris, tout est blanc. Seule la couleur de ma peau, les dessins scotchés au mur et les barreaux sur les fenêtres sont colorés.

Des barreaux... Non pas ceux d’une prison ou d’une détention provisoire mais ceux d’un asile psychiatrique.

L’endroit ou les fous se prennent pour des sages et où les docteurs se mettent sous antidépresseurs pour paraître moins fous que leurs patients.

Des infirmières en chaleur qui fantasment de se faire sauter par les plus déséquilibrés et des malades mentaux qui cherchent l’amour entre eux.

Les couloirs empestent la folie, des activités à la con pour faire passer le temps qui semble ne plus savoir lire l’heure et des visites familiales qui se font scrutés au moindre geste.

Mais mise appart toutes ces panoplies de misères psychiques, Tout est calme et posé ici. Un bon point pour reposer l’esprit et aérer nos pensées...

Enfin, appart le raisonnement constant des cris d’une psychopathe en particulier au nom d’Iris.

Je la déteste. Une dame pessimiste, agressive et sans intérêt incarcérée ici car Elle croit que son reflet veut lui prendre sa place et lui voler son identité.

Elle passait ses journées à briser toutes les vitres des voitures, miroirs, n’importe quel objet qui renvoyait son reflet. Elle s’en ai pris à une voiture de flic, leur a expliqué que son reflet lui voulait du mal et avait trouvé un moyen d’obtenir le même visage qu’elle.

Sans hésiter, le tribunal a posté cette folle en recommandée dans une de ces cellules médicales.

Elle erre les couloirs comme un fantôme qui ne trouve pas sa place parmi les morts.

Elle aurait pu être mon amie mais Je ne peux pas me la blairer à cause de ses accusations et jugements constants sur ma personne et les faits qui m’ont cloitré ici.

Son haleine puant l’alcool et le tabac me retourne l’estomac et son ricanement d’hyène non sevrée m’exaspère.

EXTRAIT CHAPITRE 2 : " Une Amie Sortie Des Ténèbres "

Il était 6h45 du matin,

Toujours la même routine pénible, réveil le matin, douche chaude, un peu de maquillage pour avoir bonne mine, J'évitais le petit déjeuner pour prétexter un malaise en cas de contrôle surprise, deux, trois bisous a mes parents et Je m'envolais sur le chemin pour aller au collège avec le sourire aux lèvres en fermant la porte derrière moi.

Journée assez chaleureuse, Je sentais le parfum des fleurs arrosées dans les jardins voisins, les rires des plus petits qui prenaient le bus. Tout était éclairé, tout était beau mais tout ceci ne durait jamais bien longtemps.

Pas à pas, Tout commençait a se noircir autour de moi, Le soleil se séchait, les oiseaux s'écrasaient a terre et les passants autour de moi s’étaient vêtus de leurs squelettes décomposés.

Le chemin devenait de plus en plus étroit et des épines sortaient de nulle part pour m’encercler.

Faut que Je me calme, faut que Je me pose et tout ira bien... tout ira mieux...

Personne ne voyait ce que moi Je voyais, mon inconscient me jouait des tours et mes yeux percevaient des choses qui n’existaient même pas.

Les élèves dans ma classe étaient méchants, me surnommaient la sorcière, l’étrangère, la girafe aux grandes jambes, la bourgeoise du quartier, J’étais un rejet social alors que Je n’avais même pas encore commencé la puberté. Mais Je cachais bien mon jeu derrière les robes brillants que ma mère m’achetait et mes cartables bondés de paillettes. Toujours la première à répondre aux interrogations des professeurs et à être assît au premier rang. Je mangeais mes plats a la cantine souvent toute seule, les seuls fois ou J’étais invitée a une table c’était pour qu’ils puissent me convaincre de payer une sortie au cinéma, au snack ou en boutique. Oui, J’achetais carrément mes amis le temps d’une journée entière puisque l’argent était le seul moyen de communication entre le monde extérieur et moi.

Lorsque Je n’avais plus aucun sou en poche, les moqueries se jetaient sur moi et toutes amitiés s’évanouissaient. On me tirait les cheveux et me faisait des croche-pieds sous prétexte que Je n’étais pas comme les autres, Je ne me mélangeait a aucun d’entre eux appart a celles a qui Je voulais ressembler. Ces fillettes toutes fraiches et populaires avec chaque type de mec a leurs pieds. Voilà la bande d’amis dans lequel Je voulais m’intégrer. Mais Je n’avais pas les mêmes valeurs et la même vision de voir les choses alors Elles m’ont prise pour cible et ont rendu mes années au collège un véritable enfer.

Tout s’apaisait quand la sonnerie retentissait, mais J’étais toujours toute seule. J’étais toute seule sur la terre parmi de centaine de personnes qui ne me voyaient pas et mes parents ne comprenaient pas pourquoi je n’avais aucun nom d’ami dans mon répertoire. J’étais comme le chewing-gum sous une paire de basket, Je servais à rien et on m’écrasait dès qu’on avait la moindre occasion. Ce n’était pas bien grave tout cela, Je m’étais tellement habituée à un point ou je me sentais mal lorsqu’un passant me souriait. Pour eux c’était un acte de politesse ou de sociabilité, pour moi ce n’était qu’une forme subtile de l’insolence. En attendant mes parents a l'abri de la pluie, une fille m'approche sans parapluie..

-Salut, est ce que tu peux me dire quelle direction Je dois prendre pour aller a Cul de Sac ? - Hum, oui c'est juste a 10min d'ici tu prend le bus de l'autre cote de la rue et il te dépose directement a l'entrée. Mes parents viennent me récupérer, Tu veux qu'on te dépose ?

Elle jeta un coup d'oeil discret a mes bras qui laissaient paraitre des cicatrices verticales les unes rapprochées aux autres. J’ai baissé la manche de ma veste pour les cacher et elle me répondit :

- Non, ça ira... Merci ... Bella.

Et la Je suis restée bouche bée en la voyant traverser la rue pour rejoindre l'abri de l'autre cote en attendant le bus. Bella… c'est mon prénom. Mais Comment le savait Elle ?

A travers les filets de pluie, Je l’ai vu monter dans le bus en me lancent un regard plus que mystérieux. Je ne l'avais jamais vu dans le quartier ni a l'école auparavant.Une inconnue de nulle part qui semblait me connaitre sans que Je la connaisse.

Et me voici encore une fois enroulée dans le coin de ma chambre devant la télé. Je simulais quelques fois des maux de tête pour qu'on me laisse tranquille. Et Ca marchait plutôt bien. Devenue marginale et asociale, J’évitais toute sorte de contact. Ces créatures humaines me faisaient penser à la peste noire qui chassait les habitants des villages éloignés vers la ville.

Et alors hein... même si Je les côtoyais, ca aurait changé quoi ? ... Rien.

Ils ne voyaient pas tous ces démons qui s'hébergeaient dans ma chambre ou qui me chantonnaient des mélodies mélancoliques et gothiques en plein milieu de la nuit.

Cette lune inutile et frimeuse ne m’apportait aucun répit ou confort.

Au moment de fermer mes volets, J'ai aperçu une silhouette à l'extérieur. C'était cette fille la, qui m'avait demandé quel chemin prendre pour rejoindre Cul de Sac et bizarrement Elle regardait directement vers ma fenêtre comme si Elle attendait que Je descende l’accueillir.

( ... )

EXTRAIT CHAPITRE 3 : " Un Secret à Deux, Une Tombe Pour Chacune "

Le lendemain. 12h. La sonnerie a retentit. Génial. C’était l’heure du repas à la cantine, l’endroit que Je détestais le plus pour cause de forte probabilité de recevoir de la purée ou des pates pourries dans les cheveux. J’ai voulu me faire belle ce jour la, Je savais qu’un nouveau élève allait intégrer ma classe, un garçon aux yeux bleu d’origine américaine venait tout juste de déménager aux caraïbes. C’était la proie amicale idéale. Complétement neutre vis a vis de moi, Je voyais la une opportunité a me faire un petit copain avec qui Je pouvais passer du temps et être en sécurité. Il était charmant, rigolo, avait à peine 16 ans mais c’était pas grave J’avais 13 ans à cette époque la, l’âge n’était qu’une option non ? Mais ces beaux regards m’avaient vite déçus lorsque Je l’avais vu au bras d’une des pétasses collégiennes qui n’avaient même pas encore commencé leurs règles. La poisse. C’était le seul garçon dans la cour des petits qui n’allait pas me juger ou avoir peur de moi.

Maintenant C’était foutu, bourrage de crane, lavage de cerveau, Il était juste question de temps pour qu’il se mettait a son tour contre moi dans les moqueries et les insultes.

La chaise a coté de moi s’est faite rempli par la même fille qui me regardait au bord de la fenêtre.

- Salut, Je peux m’asseoir à coté de toi ?

- Oui, bien sur, vas y.

- O ‘faite ... moi C’est Flo !

On a passé le midi en éclat de rire a se lancer des vannes et a faire connaissance. J’avais enfin trouvé une amie. Une amie sortie de nulle part qui s’était perdue sur le chemin de chez elle ... où peut être pas ?

Peut importe J’avais enfin une amie. Après les cours, Elle m’emmenait faire les boutiques, louer des livres à la bibliothèque et effrayer les pigeons dans les parcs pour embêter les vieilles ridées qui perdaient leurs temps à les nourrir.

Les journées passaient vite en sa compagnie. Je me sentais enfin acceptée par quelqu’un qui appréciait la personne que J’étais.

C'était la première fois que Je rencontrais une personne exactement comme moi. Elle était devenue instantanément mon reflet, ma jumelle. On fessait tout ensemble. On était inséparables.

Mais cette belle amitié s’était froissée lorsque Je l’ai aperçu en train de se couper derrière les poubelles du collège mais bizarrement Cela ne m’avait pas surprise. Le silence a baisé mes lèvres et Je l’ai regardé faire ce qu’elle avait à faire et Je l’ai tendu nerveusement un mouchoir pour se nettoyer une fois finie.

Surprise ? Choquée ? Non pas vraiment parce que Je faisais exactement la même chose.

Hasard ou Coïncidence, J’en savais rien.

Je ne savais pas quoi dire ou comment réagir quand Je la voyais se couper lorsqu’on se retrouvait toutes seules à la fin des cours ou derrière la maison familiale. Elle ne versait aucune larme et prenait du plaisir à se faire du mal. Aussitôt finie, Elle me passait la lame de rasoir et elle me disait que c'était à mon tour.

Je me suis sentie gênée… parce que Je ne l'avais jamais fait devant quelqu'un.  Ses yeux se sont rivés sur moi comme ci J’étais une bête de foire.

- Ne t’en fais pas B... Tu te sentiras beaucoup mieux après. Ton secret est sain et sauf avec moi.

Je n'avais pas peur de le faire, J'avais tellement l'habitude qu'il ne me restais plus aucune place sur mon bras pour une mutilation de plus mais Flo faisait en sorte d'en trouver une.

Elle prenait la lame de rasoir et me mutilait le bras en me disant que ca allait apaiser toutes mes peines et pleurs.

On s'allongeait souvent sur la pelouse pour regarder le ciel étoilé en attendant que le sang se sèche sur nos bras.

C’était quand la première fois que Tu t’es coupé Flo ?Ca fait longtemps. Quand J’ai su que les antidépresseurs ne servaient pas a grande chose. Et toi ?Ca fait longtemps aussi...Je suis contente de t’avoir trouvé B.

Tu ne seras plus jamais seule.

- Des meilleures amies pour la vie ?

- Jusqu'à ce que la mort nous sépare...

Aussitôt dit, aussitôt fait... la mort n’était pas bien loin et attendait le feu vert pour nous foncer dessus mais J’étais loin d’imaginer qu’elle nous aura traqué comme des chiens en cavales.

Mes mutilations se multipliaient de plus en plus, J’étais angoissée, agacée de plus en plus, je me suis détournée de ma famille et J’ai foncé dans ce délire psychopathique ensanglante avec Flo. Quand J'étais triste, Elle me poussait a me couper

Quand Elle était énervée, Je l’encourageait a se trancher.

Et Quand J'étais déçue, on se mutilait ensemble.

Un duo spécial a l’abri des regards. Mes notes virées au cauchemar à l’école, Je n’avais plus aucun respect pour des gens et Je n’hésitais pas à insulter le moindre regard de travers. Je m’étais assombri sous le regard éducateur de cette nouvelle amie qui m’apportait tant de soutien et de réconfort. Toute la tristesse, le sentiment de rejet et de mal être s’était transformé en haine, en rage et en agressivité.

Mais Je sentais que quelque chose ne tournait pas rond chez elle. Lorsque J’essayais d’en apprendre plus sur ses origines, sa famille ou sa vie d’avant, Elle devenait hystérique et incontrôlable. Elle me demandait de jurer de ne plus vouloir en connaître d’avantage sur son passé.

Aucune trace de ses parents, aucun frère et sœur ou inscription à un établissement. Aucun profil sur les réseaux sociaux. Elle était inexistante dans les fichiers et sur les toiles. Des fois Je me demandais si Elle était réellement en vie en chair et en os ou si Elle n’était qu’une faille sévère de mon imagination, mais elle était bien et belle vivante.

EXTRAIT CHAPITRE 4 : " Le Pacte D'Immortalité "

On s'était jurée de se suicider ensemble.

On avait choisi le lieu, la date et la manière et la tenue qu’on portera. De belles robes en soie et en dentelles, pour qu’à la découverte de nos corps, On serait des cadavres sublimes à la mode. Je ne voulais pas mourir toute seule, Flo était mon ange gardien qui m’aurait aidé a atteindre cette paix éternelle. Sans laisser aucune trace suspecte ou lettre d’adieu, On serait partie, comme ca, a quoi écrire une lettre de suicide à nos proches alors qu’ils n’y comprendront rien. Pourquoi infliger cette peine et lourde culpabilité a nos parents alors que tout ceci n’était pas de leurs fautes. Je ne voulais pas les soumettre à cette émotion désastreuse.

Je ne voulais pas qu’ils se sentent coupable de mon geste. J’étais un déchet que la terre avait expulsé, Je ne voulais et pouvais plus empester leurs vies avec ma présence. Pour Flo, C’était encore plus dur, J’étais sa seule famille. Je ne pouvais pas l’abandonner.

Et Puis, Je m’en foutais royalement. Je ne voulais pas m’arrêter.

Ce mal être s’était transformé en plaisir sado-machiste.

Mais peut importe, le plaisir de sentir une lame rasante sur la pointe des veines était bien trop savoureux et excitant pour m’arrêter. Une extase macabre et ignoble me faisait jouir autant qu’une femme qui se fait piner par un homme. Oh oui, Ce démon impure qui me poussait à continuer m’a chevauché dans tous les sens jusqu’à ce que J’en redemandais encore... Et J’en voulais encore.

EXTRAIT CHAPITRE 5 : " Une Emprise Passionnelle & Maléfique "

Une fois au lycée, mon apparence de jeune fille commençait à éclore. Des formes féminines dessinaient mes hanches, ma taille, ma poitrine et affiner les traits ethniques sur mon visage teinté au capuccino. Je me sentais bien, Fraiche et prête à réussir mon année scolaire sans trop repenser à cet enfer dans lequel Je vivais alors Je me suis faite de nouveaux amis et Je me suis autoproclamer le leader de ma bande que J’ai soigneusement choisi a vue d’œil. 

La joie et la gaité était de retour lorsque J’étais entouré par mon clique, mais une fois arrivée a la maison, tout redevenais comme avant. 

Etrange et incompréhensible, ma vie en dehors les quatre murs de mon foyer était un spectacle ou J’enlaçais avec rigueur mon rôle de fille joyeuse et gâtée.

Je restais volontairement a la fin des cours un peu plus longtemps que les autres pour ne pas rentrer chez moi ... Je savais qu’elle m’attendais ... la ... quelque part ... a me guetter comme un chasseur au fin fond des bois prêt a sauter sur le premier brebis venu. 

Cette amitié qu’elle m’a offerte sur un plateau d’or s’était transformée en peur.

J’avais ... J’avais peur d’elle et pourtant Je ne pouvais pas vivre sans elle. 

Ma meilleure amie d’enfance était devenue une ennemie à chouchouter. Elle se tapait contre les murs lorsque Je ne répondais pas au téléphone, se mettait à se noyer dans ces larmes lorsque J’ai voulu m’éloigner ou se faisait bouffer par une jalousie hystérique lorsque de beaux jeunes garçons m’approchaient de trop près.

 ( ... )

J’ai voulu arrêter mais elle me répétait sans cesse que l'on ne pouvait pas, qu'il fallait se soumettre au pacte car lui seul nous unissait. Elle avait si peur de me perdre qu’elle a enchainée sa vie à la mienne. 

Je  n’avais plus confiance en moi une fois seule. Je voyais mes cicatrices se sécher et Je n’osais plus me regarder dans un miroir de peur de ne pas me reconnaître, me dégouter, m’en vouloir et de pleurer. Mais ce sentiment de rejet et d’infériorité ne durait pas bien longtemps. 

Aussi perspicace qu’un beau parleur, Elle avait le don des mots qui pouvaient substituer une émotion à une autre en une seule phrase. 

Elle me plaçait souvent devant un miroir brisé pour que ses fissures puissent camoufler les cicatrices que J'avais sur le corps lorsqu’elle voyait que Je n’arrivais plus à me tenir devant une glace, mais ce n'était qu'une illusion, une sale illusion qu'elle a crée et ma fait vivre dedans. Elle me disait que mes scarifications me rendaient si belle...

Le rasoir, la lame, le compas, le couteau étaient devenus nos outils de beauté et de perfection. 

Notre corps était un tableau vierge et nos mutilations n’étaient qu’une forme d’art tragique et morbide incompris par tous.

J’ai tellement essayé de m’enfuir et de me cacher ... mais Elle a toujours fini par me retrouver. Quand Je voulais crier au secours, Elle me bandait la bouche et me caressait les cheveux comme une mère qui réconfortait son enfant effrayé par les monstres sous son lit.

Elle était devenue une ombre qui me suivait partout.

C’était une sorcière vêtue des ailes de fée qui dévorait mon âme la bouche pleine et aspirait mon envie de survivre au bord de mes lèvres jusqu’au point ou J'ai failli cru qu'elle m'avait vendu a l'enfer.

Et c’est ce qu'elle avait fait. Elle m’avait vendu pour récolter la sympathie du diable.

Je tremblais comme ci ma vie en dépendait en voyant au coin de mon oeil les démons qui nous souriaient et qui l'encourageaient a me persuader qu'il fallait que Je reste dans ce délire psychopathe et suicidaire. 

Telle une victime pitoyable, Je passais mon temps a fermer les yeux.

Elle avait un pouvoir sombre sur moi. Je ne pouvais plus réfléchir par moi même. Mes pensées étaient les siennes et mes faits et gestes dépendaient de son humeur. 

J’aurai voulu être invisible pour que l’on me fasse plus de mal Mais c’était trop tard. 

Elle était tout ce que Je ne voulais plus être. Elle m’a rendu dépendante et accro à quelque chose dont Je n’avais plus besoin. Comme une vague, Elle m’a écrasé contre les rochers sans pitié et sans scrupule.

Elle a tenue ma tête sous l’eau. La seule chose que Je pouvais faire c’est d’essayer de ne pas me noyer les yeux ouverts. Plus J’essayais de combattre et Plus Je m’enfonçait, alors quoi de mieux que de se laisser faire.

Lorsque mon corps inondé a coulé au fond de la mer, Une main délicate s’est tendue vers moi et m’a sauvé de cette noyade psychologique.

Une main qui appartenait a un bel homme aux cheveux bruns et aux yeux verts. Son attention et sa patience m’avait complétement effrayé car comment se fait il qu’un étranger ne soit pas dégouté par les atrocités gravés sur mon corps. Il était devenu mon pansement, ma bouée de secours et tant d’autres choses. Ses lèvres et ses caresses ont pris la forme de prescription et me soignés par tant d’affection. Dans ses bras, J’ai oublié ma peur, mes cauchemars et cette saloperie qui me grignotait au bord de mes veines. Je pensais de moins en moins à Flo car lui seul occupait mes pensées. Il me faisait rire, Il me faisait rêver de mille et une chose et combattait à mes cotés tous les démons que Flo a hébergés dans ma vie. Ce jeune homme m’a apporté une stabilité sereine et m’a apaisé le temps de plusieurs baisers et quelques mots d’amour. Mais apparemment toutes bonnes choses ont une fin et c’était ainsi que mon sourire s’était achevé.

Allongée sur le lit comme la belle au bois dormante, J’ai reçu un coup de fil qui m’a réveillé en plein sommeil...

C’était la sœur ainée de Flo...

Elle m’annonça avec sa voix cassée que quelque chose de terrible venait tout juste d’arriver...

Et la les murs ont commencé a se mettre a crier, Le téléphone se brisa a terre, J’ai bondi hors du lit et ma respiration commençait a m’étrangler. 

Mon corps a lâché prise et s’est craqué. J’ai renversé tous les meubles de ma chambre en cassant les vases, les assiettes, les miroirs, J’ai balancé les chaises dehors la fenêtre en gueulant comme si J’accouchais d’un ogre les jambes fermées. J’étais complétement possédé par la rage et d’une profonde amertume. 

Flo venait tout juste de mourir ... les veines ouvertes, allongée sur le sol sans pouls.

... Elle est morte ... 

EXTRAIT CHAPITRE 6 : " Descende Dans La Gueule Du Loup "

J’avais si peur de voir ses gouttes de sang séchées sur la feuille, J’avais si peur de lire ses derniers aveux. Je ... Je ne savais plus quoi faire. Est ce que Je me tranche les veines pour conclure le pacte ? Est ce que Je l’attend pour qu’elle vienne me chercher ? Peut être que tout ceci n’est qu’une mise en scène pour tester ma loyauté envers elle ou peut être que tout ceci n’est rien de cela et qu’elle est bien et belle au fond d’un cercueil prête a être dévorée par des vers et des parasites...

Le monde autour de moi n’existait plus.

Le néant était devenu ma terre et J’ai passé des jours à me couper pour soulager

Cette immense tristesse au fond de moi. Je n’avais plus de couilles pour mourir.

Je ne voulais pas, Je ne voulais plus mourir ... non pas toute seule, Je l’aurai attendu pour que l’on puisse quitter ce monde main dans la main mais Elle m’a abandonné comme une traite, comme une connasse, J’ai perdu tout courage et force de m’achever. J’étais si loin d’elle quand Elle a succombé à cette mort inattendue.

Je n’ai pas pu assister à son enterrement. J’aurai mise ma belle robe ... cette belle robe dans laquelle J’avais prévu de mourir avec elle. Une robe noire toute en soie et dentelle enveloppant gracieusement mon corps comme une corde autour d’un cou.

Je me sentais si mal de ne pas avoir été la. J’aurai été la seule à se tenir devant sa tombe. Et Je l’ai laissé fondre sous terre toute seule.

Une tragédie préméditée mais l’échec de notre conspiration a creusé son trou et a débouché le mien.

Tout ce qu’on avait vécu, construit, confié et gardé avait disparu en un écoulement de sang.

J’ai tenté de me reconstruire en rêvant d’une vie meilleure avec ce beau jeune homme brun qui embrassait mes plaies en m’assurant que tout ira mieux dorénavant, mais mes veines me chatouillaient. On aurait dit qu’elles étaient en manque de mutilation.

L’image d’une toxico en manque de cocaïne. Je suis retombée dans cette merde en me cachant dans les toilettes pour me trancher à l’abri des regards.

Digne d’un dédoublement de la personnalité, Je ressortais avec la démarche d’une miss qui portait une couronne sur la tête.

( ... )

Je ne savais plus vraiment qui J’étais.

À vrai dire, Celle que J'étais n'a jamais existé et Celle que Je suis devenue n'y est plus. Mon existence n'avait plus aucun sens et mon identité s'était volatilisée comme de vulgaires papiers emportés par le vent un temps d’automne.

Abandonnée, seule sans ami, Je errais dans la ville comme un fantôme.

Les gens autour de moi avaient l'air si heureux et si épanouis que Je les envié et les reproché de m'avoir laissé dans un état aussi bas.

Je fuyais le contact avec les autres et le monde voulait s'acharner sur moi.

J'étais persuadée que les autres avaient un mobile pour m'en vouloir alors Je me suis mise contre tous et même ceux qui étaient la pour moi.

( ... )

J'avais si peur. J'avais plus envie de me faire du mal.

Plus envie de m'endormir la nuit. Non … surtout pas, plus envie de la voir dans mes cauchemars.

Elle était pourtant morte mais était toujours la.

L'insomnie était devenue ma sécurité.

Je suis devenue un virus incurable qu'elle propageait dans toute la pièce

Méfiante de tout ce que Je vois, et de tout ce que J'entend, Je me suis renfermée sur moi même au point d'avoir peur de mettre les pieds dehors, de répondre aux appels ou d'éplucher mes courriers.

Ouais, Je crois bien que Je devenais folle. Peut être que Je l'étais déjà sans le savoir mais cette fois ci J'en étais sure. Je suis folle et Je le resterai probablement pour toujours.

Aussi tordue qu'une schizophrène, Je me suis retrouvée à griffer le sol pour y creuser un tunnel et m'échapper.

Je vivais dans un monde imaginaire ou le sang, les larmes et les démons étaient devenus mon quotidien. La paranoïa était mon mode de vie.

Je n'avais plus d'autre moyen pour apaiser ces émotions frustrantes qui me niquer de tous les cotés. Le suicide était devenu mon plan cul et Je me laissait volontairement succomber a ce plaisir morbide. C'était devenu automatique, presque naturelle de me réveiller sur des draps tachés de sang qui dataient de hier ou même des semaines passées.

( ... )

J'avais si peur …

Si peur d'être dévorée au milieu de la nuit par des forces obscures, Je laissais les lumières allumées pour les éloigner mais lorsque Je me mettais a genou pour prier, le sol les brulait et les écorchait.

Je n'en pouvais plus de la voir ramper comme un cafard sur les murs de ma chambre.

Prisonnière de mes hallucinations, Je sentais mon corps se décomposait avant même qu'il ne soit mort. Mes os se réduisaient en poudre, Mes yeux se blanchissaient Et mon âme se tenait devant moi pour me cracher à la gueule.

Elle me suppliait de venir la rejoindre dans ce brouillard terrifiant pour qu'elle se sente moins seule. Elle me rappelait sans cesse le secret qui nous avait uni mais qui était sur le point de me détruire. J'étais prête à abandonner ma famille, mes rêves et l'homme de ma vie pour ne plus entendre toutes ces voix dans ma tête

A quoi bon résister si on cède plus facilement.

A quoi bon continuer si tout est déjà fini,

Sans réfléchir, J'ai mis le feu à ma chambre en laissant la fumée me remplir les poumons et cramer ces démons implantés dans le moindre recoin de cette pièce au passage.

On me disait souvent que pour éloigner les mauvais esprits, suffisait d'allumer une bougie et ils disparaitront.

C'est ce que J'ai voulu faire, m'improviser en torche humaine et vaincre le mal

J'ai attendu patiemment que les débris du feu me touche pour me réduire en cendre et laisser le vent m'emporter la ou Je ne suis jamais allée.

Je suis restée la a terre ... sans bouger .... Le temps s'est figé et mes souvenirs enfouis ont refait surface comme un cadavre qui flotte sur une flaque d’eau.

Je me suis rappelée de tout ce dont J'ai voulu oublié. L'heure ne passait pas. J'essayais de m'endormir mais mon coeur battait de plus en plus fort.

Tellement fort que son pincement m'empêchait de perdre tout contact avec la réalité. Je voulais juste dormir pour tout oublier. Je ne demandais pas grande chose.

Pauvre merde que J’étais, J’ai tenté de fuir la réalité avec du Zoloft aux bouts des lèvres.

Les larmes qui s'échappaient de mes yeux se sont évaporées et n'ont même pas eu la décence ou les couilles de couler sur mes joues.

Et la, … Je l'ai vu. Oui Je l'ai vu, J'avais vu cette mort puante avec son sourire répugnant et jaunâtre dans sa forme humaine, Devant moi avec sa hache et son corps squelettique voilé de soie en noir. Elle m'a approché a petit pas mais Je n'ai pas pu la regarder de près pour pouvoir lui cracher a la gueule parce que mon corps a lâché prise La fumée m'a servi de somnifère et m'a plongé dans un long sommeil indolore. Elle s’est tenue devant moi en me voyant succomber à mes blessures mentales et s’est réjoui de son succès. Mon âme était tamponné et ne valait plus grande chose. J’aurai préféré être dans un coma, après un accident ou une chute car au moins l’espoir de se réveiller reste présent quelque part, la, dans l’inconscience.

Mais pour mon cas, tout était fini, ma foi m’a trahi, m’a quitté et m’a laissé pour morte. Je n’avais plus aucun espoir, plus aucune envie. Et même si J’en avais, a qui bon se révéler pour faire face a cette chose... cette chose qui ôte les vies des êtres humains pour les dévorer dans sa cave.

Comment mes parents, mes proches survivront ce drame ?... Je n’ai meme pas eu le temps d’écrire ma fin sur une belle poésie pour adoucir leurs peines, Je n’ai pas eu le temps d’embrasser mes parents une derniere fois, ni eu le temps de m’agenouiller devant mes ennemis comme vaincue.

J’étais en train de mourir comme une lache... apres tout, c’est ce que Je voulais.

Partir sans que personne ne le sache. Avec Elle. Mais Elle n’est plus la alors Je suis partie toute seule vers l’au dela ... ou plutot en bas. Enfin Je ne savais pas vraiment ou J’étais.

( ... )

EXTRAIT CHAPITRE 7 : " Une Délivrance Indécente "

Je me sentais si vide.

Bien pire qu'un puits sans eau. Je ne savais pas si J'étais en train de mourir ou si Je l'étais déjà... J’étais devenue un fantôme confus dans le corps d’un humain inconscient, Qu’est ce que J’ai bien pu faire pour me retrouver dans un pétrin pareil.

Mais peut importe, Plus rien n’avait de l’importance.

Une lumière invisible m’aveuglait, un peu comme celle que l’on est supposé voir une fois passé de l’autre coté mais il m’étais impossible de savoir d’ou Elle venait.

Elle était si belle et si réconfortante, la tentation de l’approcher m’excitait mais la peur de l’inconnu a freiné mes pas alors Je suis restée figée au milieu de cette grande allée illuminée et blanchie sortie de nulle part sans savoir quoi faire mais Je n’avais plus rien a perdre maintenant, alors J’ai commencé a m’avancer vers un néant interminable doux et serein.

Des anges venus d’ailleurs m’effleuraient la peau avec leurs ailes garnis de douces plumes d’Oie, me caressaient le visage en me murmurant les récompenses que mon âme a obtenu lui permettant de s’asseoir sur l’un des plus beau et noble trône au paradis mais ces créatures bibliques et divines se sont enfuies quand une chanson que Flo chantonnait s’est mise a sillonner cette pièce fantôme et la, Je l'ai vu venir au loin.

Elle avait l’air d’être un nuage ensanglanté flottant dans le ciel, vêtue d’une longue robe rouge avec ses cheveux bouclés et la peau complétement délavée.

- C'est toi Flo ?

- N'ai pas peur B. C'est bien moi.

Qui d'autre t'accueillera dans un endroit pareil ... ?

- Mais, attends, Je ne comprends plus rien ... Tu es ... Enfin, Je crois que Tu es...

- Morte ... ?

- Est ce que Je suis morte moi aussi ?

- Pas vraiment ... On va dire que tu es entre les deux. Tu as toujours eu du mal à faire un choix... J'ai fait le mien B. J'ai gardé ma promesse.

- Et notre pacte alors ? Ta promesse tu me l’as poignardé dans le dos

Tu m'a laissé toute seule ... On devrait mourir ensemble... C’était ca la promesse Flo.

- Faut souvent quitter les personnes qu'on aime. Je suis parti pour te libérer de ce sort B.

- Pourquoi Tu m'a trainé dans ce couloir de la mort si tu tenais a moi alors ?

- Pour être sure que Ta survie était plus forte que ta conviction de mourir. Tout est question d'équilibre B...

Je me suis étalée a terre en sanglot sous son regard froid envahi par tant de remords et de regrets comme si On l’empêchait de compatir a ma douleur.

Je ne comprenais pas ce qu’elle attendait de moi, ni pourquoi J’étais ici, dans ce lieu presque inexistant sans rien autour, Juste un grand vide en plein air intouchable et inaccessible, tout blanc comme ma cellule fermée à l’asile.

Je ne la reconnaissais plus, son regard n’était plus le même et Pourtant c’était Elle.

Les anges qui se sont enfuis se sont mis en cercle autour de moi pour m’aider à me relever. En battant de leurs ailes, le courant d’air a fait apparaître les mauvais esprits qui nichaient dans le corps de Florence.

Je n’ai jamais vu quelque chose d’aussi terrifiant, des démons qui s’accrochaient a Elle pour ne pas s’envoler avec le vent que leurs ailes provoquaient.

Il y en avait partout. Autour de son cou, ses jambes, ses bras, sur sa tête.

Elle était un cimetière humain qui enterrait le mal, un statut orné par des esprits noirs.

- Sèche tes larmes, Il faut que Je parte. J’ai un rendez vous assez important.

- Avec qui ?!

- Quelqu'un de bien pire que le diable. . .

Sans même avoir le temps de cligner des yeux, Elle a disparu et le sol sur lequel Je mettais écroulée s’est effondré en une fraction de seconde me plongeant dans l’endroit le plus terrifiant qu’il soit.

J’ai atterrit sur une terre sèche et déchiquetée, des cris et des pleurs raisonnaient de plus en plus fort, des flammes surgissaient de partout et le coin de mes yeux a vite aperçu des formes humaines en train de se faire bruler vives dans un lac de feu, se fessant dévorer par un horrible monstre aux dents tranchants avec des cornes empoisonnantes.

C’était le diable en personne qui engloutissait ses victimes l’une après l’autre dans son bain brulant.

Des mains surgissaient du sol pour m’attrapant les pieds, le buste et tentaient de me trainer au fond du gouffre avec eux mais ...

... Et en un claquement de doigts, Je me suis réveillée autour de ces flammes étouffantes, Flo, cette amie d'enfance empoisonnante qui m'a apporté tant d'amour et de haine avait finalement disparu en laissant derrière elle sa pigeonne dressée… Est ce une hallucination ? Un cauchemar ? Je ne comprenais plus ce qui se passait. La seule chose dont J’en étais sur, C’est que J’ai réussi à récupérer mon dernier souffle.

Je me suis faite assistée par des pompiers venus a mon secours. Toute la chambre s’est noircie, les flammes ont tout avalé. La fumée s'est dispersée et les murs ont arrêté de saigner. Les voix et les cris se sont tus et le silence éclorait dans cette pièce qui était maudite.

La mort n'a plus voulu de moi. L’enfer m'a recraché et le diable m'a déshérité en me réduisant à une orpheline. En quittant la chambre, Les pompiers ont transporté mon corps affaibli dans l’ambulance. Je n’ai pas eu le courage de regarder une dernière fois ce lieu qui m’hantait tant avant ce jour. Je me suis laissé emmené sans regarder en arrière.

Arrivée à dans un endroit qui me semble être un hôpital, J'ai demandé a une des femmes en blouse banche qui avait prévenu les pompiers.

- Madame, Pouvez vous me dire qui a appelé les secours pour venir à mon aide ?

- Une jeune femme au nom de ‘’ Flo ‘’ ...

- Flo ? Mais, Elle est mo....

- Il faut vous reposer, Le Docteur Paul sera avec vous dans un instant.

Et la, bouche cousue, J’avais compris ... J’avais compris que son fantôme m’avait sauvé, même en étant six pieds sous terre...

Je me suis affalée sur le lit d’hôpital avec les yeux grand ouverts, et Je me suis dit pour la première fois que Tout était fini ... Oui, Tout était bien fini maintenant.

( ... )

Me voici et me voila, des années plus tard

Debout sur mes pieds saine et sauve avec ce sourire aux lèvres qui me fuyait tant. Mon âme a été restaurée et le sort est bien et bel rompu.

J'ai eu du mal à avancer et à oublier.

A accepter et a assumer.

A guérir et a me soigner. Mais me voici et me voila, des années plus tard

A faire le deuil de cette amie malsaine toutefois bonne qui m'a sauvée et qui m'a condamnée a ce néant séduisant et détruisant. Au bout de ses derniers aveux et de ce pacte brisé, Je pose une rose noire aux pétales fanées sur sa tombe en pierre et Je me réjouie de ma victoire face a ce fantôme qui n'a pas réussi a me vendre au diable.

Je t’ai pardonné ... Alors pardonne moi

Je t’ai oublié ...

... Maintenant, Oublie moi.

Voici mon Histoire, notre secret,

Repose en paix.

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