Façon de parler

-         Ce changement de manager, ça va bouger les lignes !

-         Je me demande d'où elle peut bien venir cette expression ?

-         Initialement, ce devait être, « faire bouger les lignes », puis le « faire » à disparu sous la rouille.

-         Ça doit venir d'un sport, ça sent la sueur.

-         Pas du tennis en tout cas. C'est interdit de bouger les lignes et il y a même des arbitres de lignes exprès pour ça. Ils les regardent constamment en permanence, au cas où un joueur les bouge. Je me demande de quoi, ils peuvent bien rêver la nuit, les arbitres de lignes ?

-         C'est sûr, à force de bouger les lignes, ils auraient le court dans les tribunes et le public, ça gêne pour jouer.

-         A moins que ça vienne du langage guerrier ? Quand les belligérants jouaient aux soldats de plomb, tous alignés-rangées-serrés, en avançant au son du tambour et du canon aussi. Les premiers qui freinaient, les derniers qui poussaient pour qu'on en finisse.

-         A moins qu'on la doive à des junkies ?

-         Peut-être ? Ou à la circulation routière. N'importe quel pékin se pointe de nuit et bouge toutes les lignes blanches pour se marrer.

-         Je n'y crois pas trop, sinon, il y aurait plein d'accidents et peut-être même des morts, va savoir, à cause de la circulation automobilisée.

-         Et la marine à voile, non ? On change de bord, bougez vos lignes, les pêcheurs.

-         J'sais pas. Bon, évidemment on pourrait regarder sur Google. On serait plus cultivé, certes, mais on perdrait le goût de la recherche individuelle, du débat d'idées, de l'esprit critique de la liberté de penser différemment autrement. On serait de bons singes savants.

-         C'est pas faux et puis, elle peut venir d'où elle veut, même de l'Espace, l'expression. On s'en fout un peu, non ?

Complètement ! C'était façon de parler.