fat'adlib

fefe

Il était beau non ?! Le gars joyeux, souriant, à qui il n'arrive jamais rien. Celui qui glisse sur les problèmes. Celui qui assume n'importe quel vêtement, qui porte sur son visage quelque chose de sûre ; le mec jamais fatigué, jamais sous problèmes, jamais tranquille, jamais.

Il ne vous est jamais arrivé de penser que…Cette phrase n'existe que dans les films ?

Je savais pas si je devais y aller pour la gloire ou avec une boite de capote.
L'impression gênante d'être scotché au carrelage, de pas savoir faire la différence entre fatalité et liberté. Je savais pas non plus pourquoi je discutais avec ce type, il avait avalé du LSD mais comme il était habitué, il en avait à peine quelques effets. On se plaignait de pas mal de trucs à vrai dire; la qualité du gazol, le prix des clopes, le cours du gramme de poudre, le rapport défiscalisation/crise du logement, la forme parfois rondes des manches de couverts au resto. C'était chiant.

J'étais dans la phase où le petit homme bête ignorant avait perdu sa naïveté en comprenant globalement le sens moral de la vie. Il fallait décider de vivre avec en prenant le parti d'être résistant ou collabo', même si parfois la sensation du corps qui évolue dans la guimauve fait douter.

J'avais sorti les mains de mes poches. Je marchais ainsi avec plus d'équilibre, de mesure et de vitesse; et c'était bien contraire aux adjectifs de ma nouvelle méthode, si toutefois il avait fallu la nommer.

Lorsque tu tailles de la soirée, que personne ne s'inquiètent, parce qu'ils ont déjà leur vie, leurs préoccupations.
Quand personne ne te crois, lorsque l'Homme met à jour ses preuves d'égoïsme. Puis les gens ne comprennent pas, par ce manque d'empathie qui les surprends ; quand ils apprennent que tu es parti. Parti si bien que tu n'iras plus à aucune de leur soirées déguisées car tu n'as jamais eu d'autres déguisements que celui que tu portais tous les jours.
Même les plus braves d'entre eux restent des Hommes.

Passer un week-end couché parce qu'on est malade, d'accord.
Mais perdre des projets, un métier qu'on aime et des amis parce que la liberté s'est transformé en fatalité justement, c'est plus compliqué.


Y en a qui font bouillir la marmite à la bourse, d'autres qui montent des projets musicaux tandis que certains, capable de faire tout ça, sont noyer de chagrin d'avoir été puni d'un crime qu'ils n'ont pas commis.

Avant tu sautais dans ton slip dès le réveil si le soleil était de la partie. T'avalais trois biscottes, tu décidais comment jouer avec la lumière du dehors qu'une fois sortis et tu ne rentrais qu'après la fin d'après-midi si tu avais pris des couleurs plein le visage d'avoir profité du plein air.
Maintenant tu le regarde se coucher comme un légume depuis ton vulgaire hublot double vitrée ; et côté intérieur ça sent la mort parce que t'es enfermé sans pouvoir bouger. Alors tu dors quatorze heures par jour vêtu d'un vulgaire peau de pêche qui t'as servi autrefois à faire de la peinture, tu t'enfiles des cochonneries que tu sais ne te guérirons pas mais te permettrons d'être bien défoncé pour éviter de penser.

 Ton regard machine à expression de couleurs chaudes est noir et blanc. L'aimant social d'autrefois est devenu l'ami intime du docteur en médecine, spécialiste en incurabilité.

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