Femme-araignée

Arachnide, je me nourris des autres et me débarrasse de mes multitudes mues. J’avance sur vous, m’appuie sur vos lettres, grandis peu mais sous votre accord. Je vis les yeux ouverts, à l’aguet de votre amour. Et lorsque vient le moment de s’écrouler, le vide ne me soutient plus.

Vous autour et moi seule.

Ainsi, les arguments traînant, je me prélasse sans vouloir sacrifier. Les mouvements mal aisés et pourtant décisifs.

Vous la proie et moi au centre.

Une arachnide aux longs combats, qui ne décourage pas de se faire fuir et aimer par autrui.

Vous l’aimé et moi l’éperdue.

Je suis la femme-araignée, je tisse ma toile patiemment, par petits bouts, rien n’y échappera et lorsqu’à sa fin je vous toucherai, le vent n’y pourra rien. L’emprise sera vile mais déterminée. Le temps sans aucune valeur puisque perdu d’avance. Je me hisse et me prépare à un festin avoué.

Ma vie est faite de fils entrenoués, le hasard y tend les pièges, ma raison les programme. Ma vie est présumée de doutes sans doute. Les forces je ne maitrise pas. De cesse, l’effort je le déploie parfait.

Et plaise à qui voudra.