Fête des lumières quel gâchis électrique

Jean Claude Blanc

A mon tour vous livrer mes lumières, tout cà foutaise en directe de Lyon toujours vantards ces gones, sauvés par la Vierge, mon oeil comme si par Moïse sauvés des eaux

                Fête des lumières, quel gâchis électrique

Fête des lumières à Lyon

Gigantesques illuminations

Pour l'Immaculée Conception

Qui au-delà de la tradition

Devenue manifestation

Montent à Fourvières en procession

Avec flammes et lampions

Même agnostiques, c'est de bon ton

 

Coutume issue du Moyen Age

Où les chrétiens craignant la peste

Prièrent la Vierge, qu'elle manifeste

Un peu de charité céleste

Pas difficile, sur son nuage

De les sauver, ces esclaves sages

Reconnaissants, lui rendent hommage

 

D'un coup de baguette magique

Epargnée la capitale des Gaules

De lui dresser des auréoles

A cette Marie, semble logique

D'où cette manie, chaque 8 décembre

Mettre aux fenêtres, petites bougies

Pour éviter se faire surprendre

Chacun son cierge à l'envi

Symbole qu'on croit en cette manie

 

Mais devenu vaste spectacle

Feux de Bengale et d'artifices

Afin que s'exauce le miracle

Camelots de statuettes, aux bons offices

Qui en retirent tout bénéfice

Comme s'arrête pas le progrès

C'est à la mode désormais

D'en faire une œuvre artistique

Arts plastiques et musique

A l'attention des initiés

En maniement de robotique

Car la plupart de ces pénitents

Qui déambulent, chemin faisant

Ne sont plus guère que clients

De ces habiles commerçants

 

« Merci Marie », pour tant de bonté

Toi qui veilles sur nos intérêts

La Place Bellecour plus éclairée

Pour l'EDF, manque à gagner

Toujours ça d'économisé

Du nucléaire, on peut crever

 

Hélas funestes dernières années

Festivités vraiment gâchées

Dispositif de sécurité

Car partout rôde le danger

Une bombe humaine, vite arrivée

Même femme voilée, pour se faire sauter

Que pour le plaisir de Mahomet

 

Animations donc limitées

A la Presqu'île, ses vieux quartiers

Et réparties sur 3 soirées

Justes quelques heures, est-ce trop demander ?

 

Pour faire face à l'évènement

L'édile inquiet, se ronge les sangs

Car vu l'ampleur et la présence

De milliers d'âmes en vacances

Ne mégote pas sur la dépense

Maire… des vertus, conseille prudence

 

Fin 2022, pas bonne cuvée

Un temps de chien sur la cité

Risque la Saône, sortir de son lit

Et nous de fermer notre parapluie

Bonne occasion pour notre Vierge

Pour nous montrer son énergie

Qu'elle se tienne sur les berges

Pour affronter ce raz de marée  

Mais marchera pas à tous les coups

Une fois suffit, on est trop saouls

Il peut tomber des grains du diable

Pas abuser de cette belle dame

Si bienveillante, charitable

Qui nous console de nos états d'âme

 

Sûrement pas un bon catho

En cette nuit, je reste au chaud

N'étant pas un nigaud agneau

Ni même l'étoffe d'un bigot

Mais vous savez comme sont ces gones

Fiers, orgueilleux comme personne

Toujours en tête pour plastronner

En brandissant leur chapelet

 

Plus une fête, qu'un simulacre

A se divertir on se consacre

La religion, loin dans tout ça

Sur les façades, que cinéma

De personnages, automates

Virtuels images mais qui épatent

Plus spontanés, mouvements de foule

Qu'institutions suivant les normes

A craindre que déboulent des maboules

Le service d'ordre en uniforme

N'allez pas croire qu'il se les roule

S'empresse rallumer les ampoules

 

Plus qu'un prétexte pour se rassembler

Entre païens et baptisés

En redemandent avec ferveur

Masses populaires, nobles seigneurs

Juste un moment pour s'enlacer

 

Ont la vie belle, ces rituels

D'une valeur éternelle

Tellement la peur nous donne des ailes

On ne fait plus dans la dentelle

Un lumignon, l'air de rien

Juste un clin d'œil du destin

Qui en luisant pour notre bien

Nous invite à se prendre par la main

Pour gravir cette haute colline

A l'arrivée, pour notre estime

Instant de grâce, félicité

S'imaginant ce monde en paix

Cette cité, là sous nos pieds

Si dérisoire, sans intérêt

 

Faites des lumières sur votre balcon

Pas compliqué, brancher la prise

Du rêve sans péter les plombs

Le Père Noël plein de surprise

Va débarquer clandestinement

Après cette période de l'Aven

 

Que d'évidences mon sermon

On n'est jamais assez prudent

Jamais content, sans illusion

Qui m'émerveille comme un enfant

Des culs bénis et faux jetons

Preuve que je suis pur innocent

Méritant pas la fosse aux lions

 

« Après la fête adieu le saint »

Lucide dicton de nos anciens

Qui se fendaient d'un brin d'humour

Sachant que demain, un autre jour

Plus gravement, même si je déconne

Sur cette pauvre Terre, plus rien m'étonne

Comme l'avait prévu Malraux

Venu ce siècle de renouveau

Où le mysticisme coule à flots

L'idolâtrie fait des adeptes

Le cœur en ruine, l'esprit en berne

Tous prompts à croire, la mouche qui pète

Cortège de pieux à la lanterne

Fête de lumières, à lampe tempête

Ça fait « branché », pour les modernes

Qui faute d'espoir, se vouent aux sectes   JC Blanc décembre 2022  

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