Fête des Maires
Jean Claude Blanc
Fête des Maires
Fête des Maires, frilosité
Car c'est en mars, qu'on va voter
C'est le moment, faire son devoir
De réfléchir, dans l'isoloir
Certains vont être, couverts de fleurs
Certes, par leurs propres encenseurs
Mais ça plait bien aux électeurs
Dimanche de flemme et de ferveur
Vont se pointer têtes nouvelles
Changent de monture mais pas de selle
Faut se renvoyer l'ascenseur
Pour en goûter toutes les saveurs
Fête des mamans, a la vie dure
Mais par vichystes, interposés
Vendue la France, reste que les murs
Et que les larmes pour pleurer
Ne pensent qu'à ça, les obsédés
Fans de gloire, jeunes premiers
Suffit leur tendre un bouquet
Pour qu'on restaure leur dignité
Les convaincus, souvent bluffés
Car les rôles sont inversés
Attendant tout, de leurs votants
En sont frustrés les prétendants
Mélange les genres, le pamphlétaire
Etre père et Maire, c'est la galère
Mariage pour tous, à la Mairie
L'amer à boire, épouse, mari
Fête des Maires, toujours dimanche
Faut pas le dire, ça nous arrange
Reste la semaine, tout remettre en ordre
Et essayer, le sacré trône
Les oubliés, seuls, ruminent
Manquent de voix, à qui parler
Au téléphone sont abonnés
Y'a plus personne, au bout du fil
Les vieux grands Maires, sont les plus sages
Les ex-élus, n'ont plus la rage
Gardent en mémoire, leurs exploits
De leurs déboires, n'en font plus cas
Fête des Maires, dure qu'un jour
Car faudra retrousser ses manches
Tant de dossiers sont en souffrance
Que l'on soit contre, que l'on soit pour
Je rêve, tout révolutionner
Encore un saint à rajouter
« Sainte vertu », pour tout gérer
Saint Honoré, c'est déjà fait
Arrivent une fois tous les 6 ans
Municipales, sauf incident
Peu de monde aux urnes, scrutin frugal
Qui est élu, pas le moral…
Fête des Maires, on est ravis
Même si on élit un chien coiffé
Par intérêt, on les bénit
Pour être servi, faut les charmer
C'est l'héritage, qui est en jeu
De la famille des valeureux
Mais pour ta part, faut être bien vu
Mettre dans ta poche, tes vieilles rancunes
Si tu cèdes pas, t'es de la revue
Juste pour l'Honneur, faut se flatter
Chacun se vante de ses lauriers
Un instant d'unanimité
De faux semblants, réconciliés
Démocratie est respectée
On a voté, et puis après…
La messe est dite, faut s'y plier
Et obéir sans discuter
Tête de liste, pas le plus triste
Faut se farcir les emmerdes
Car pour le moindre pet de travers
On cherche des noises au lampiste
Faites des Maires, vogue la galère
A quoi ça sert de s'en faire
On va pas inventer l'eau froide
Le citoyen, pourtant le clame
Dans républiques bananières
Tout le monde est chef et dignitaire
Vous avouerez que c'est comique
On s'en inspire, de leurs mimiques
Dans nos régions, y'a des tribus
Qui bandent à part, s'attribuent
Toutes les voix de leurs faux culs
Majorité de gens déçus
Fête des Maires, pas des votants
Car se divisent en divers clans
Y'a les copains, les faux amis
Les bulletins blancs des indécis
« Les élections, ça en fait dire »
Des âneries et des rancoeurs
Les anonymes, c'est leur empire
Mais en cachette, vont médire
Sans distraction, le peuple s'ennuie
Elles tombent à pic, les élections
Pour les vermines c'est l'occasion
De ranimer, tous les on-dit
Fête des Maires, sera sans moi
Autre chose à faire, je suis ma voie
A quoi ça sert, y'a pas de choix
Déjà sont rares les candidats
Déjà, y songent, nos assemblées
Petites communes, faut supprimer
Coûtent trop cher, mairies locales
Car on est pris pour des sauvages
N'écoutez pas les économes
On leur idée pour la réforme
Le citoyen dans bled pommé
Ne sera plus administré
Ce petit texte, n'est destiné
Qu'à vous faire tous réagir
Car mon pays, il est sacré
Et il se flatte de bien vivre
Souhaite bonne route, aux successeurs
De la demeure de mon cœur
Des fois, ça flambe dans les chaumières
Mais s'éteignent vite nos colères
Faites des Maires, visionnaires
Saint Jean d'été, va arriver
Moi, j'ai choisi ma destinée
Fête des Maires, c'est du passé
Ceux qui s'y collent, je les plains
Concitoyens, vous salue bien JC Blanc février 2014