Feuilles mortes

Laurent Ottogalli

Un cahier plein de feuilles mortes,

Griffonnées par les amours mortes,

En urgence, il faut qu’il le sorte

Dès qu’ils ont refermé la porte.

 

Un cahier plein de feuilles liées,

Rempli de pleins, de déliés,

Bien détaché, calligraphier,

En attaché, se replier.

 

Un cahier plein de feuilles d’or

Qu’il tient serré contre son corps,

Comme un rempart contre la mort,

Quand dans ce coin, seul, il s’endort.

 

Un cahier plein de feuilles blanches

Qu’il tient celé entre deux planches,

Douce folie, alors s’épanche,

Quand sont parties les blouses blanches.

 

Un cahier plein de feuilles vides,

De son sang il a fait le vide,

Il reposait le teint livide,

Les yeux ouverts mais dans le vide…

 

La veille au soir, par précaution,

À l’heure de boire le bouillon,

Ils lui avaient pris ses brouillons,

Mais hélas, laissé son crayon…

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