Fin de voyage
Djamel Rouai
Quand enfin nous arrivâmes,
Je me trouve seul,
Devant ce grand autel,
Vêtu d'étoffes en lames.
A peine au réveil,
De ce long sommeil,
Je plonge dans le rêve,
Aux parfums rares et suaves.
Dans mon sang ribote un peuple de démons,
Exhalaison et poison,
Des femmes, que le diable enchaîne,
Hurlantes, traînantes simulant la peine.
Mes pieds s'enfonce dans la terre
Sablonneuse que j'abandonne au ver,
Mon jumeau, mon frère.
Et je rampe et je m'appuie,
Sur des portiques en guise de béquilles.
Ma belle Muse m'attend,
Habillée en latin,
Fort doux contemporain,
Je cours alors en sautillant d'un pas long.
Elle m'ouvre ses vastes bras en ivoire,
Me prend dans une forte étreinte,
Son sein âpre des ères éteintes
M'enchante, m'enivre et me chavire...
Et dans son alcôve, sur le lit...dort
La tête rieuse du seigneur Baudelaire.
Rouai Djamel:27/10/2014