Flammes.

odeanox

Pour toi qui ne liras peut-être jamais cela.

Chère toi.

Il m'est difficile ici de prendre la plume.

Pour t'expliquer, te dire pourquoi je ne peux plus venir où nous nous voyons, plus te voir.

Chaque geste que tu fais rend les miens imprécis, obtus, paniqués - quand tu es à mes côtés, je n'ai plus la tête à réfléchir, je n'ai plus que le cœur à aimer.

Chère toi.

Tu ne te doutes certainement de rien.

Tu ne te doutes certainement pas que ton prénom m'est une prière, que ta peau en est le parchemin.

Que quand tes yeux se closent et se rouvrent, c'est tout l'univers qui tremble.

Que quand ton sourire, il n'y a plus de mémoire, plus de temps, il n'y a plus que l'instant qui ne devrait jamais cesser.

Que quand ton corps, ces mouvements, c'est toute l'atmosphère que tu rends indélébile.

Ce soir mon ventre si déchiré que je marche avec peine, que je courbe le dos, que rien qu'aux fantasmatiques baisers qu'un jour nous pourrions échanger, les larmes montent.

Je n'ai ni faim, ni envie d'autre chose que de fumer, de laisser s'échapper l'air de mes poumons car il ne me sert à rien, car j'étouffe.

Je t'ai rencontrée, je ne pensais pas que cela pouvait devenir ainsi.

J'ai envie de te rejoindre et de te suivre comme ton ombre inversée.

Tu es tel sublime qu'on ne peut te regarder.


Chère toi.

Ce que je ressens ici, à cet instant, je ne l'ai pas éprouvé depuis longtemps, si longtemps.

Je me sens si vivante, si heureuse et je souffre tant, tout à la fois.

Il est loin le temps où je ne te connaissais pas.


Chère toi.

Je ne sais jamais finir mes textes.

Je n'ai pas idée de comment finir avec toi.

Je voudrais déjà que tout commence.

Ton regard énigmatique, ta bouche qui s'étiole, ton corps qui se fond, qui danse, qui s'évapore au contact des minutes.

Les prendre entre mes mains, les aimer encore, les dresser jusqu'au sublime.

Faire de toi ce qui ne peut plus mourir.


Chère toi.

J'aimerais te contempler, encore et encore.

Tu l'ignores mais tu es ma joie.

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