Folk'eurockéennes
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Peut-être ne serai-je pas libre dans un an ? Fidèle à un taliban de l’hygiène, un détaché de la musique ou pire encore ? Un désintéressé de la fête.
Quoiqu’il arrive, 28 ans n’est-elle pas la limite d’âge pour un premier festival ?
Du seul train jamais ambitionné à huit heures du matin ne reste que le souvenir embarrassé d’un acte manqué… Le TGV en direction de Belfort démarre à 7h11. Gros défi adoubé de lourdes conséquences en cas d’échec : la place est à 130 euros et le rêve presque vieux.
Impossible de trouver le sommeil sur la route. Partenaire de jouvence partage le même trouble : quatre heures nous sont offertes pour une déshydratation en bavardages et le tarissement de nos ressources limitées par une nuit écourtée.
Manque de synchronisation entre l’arrivée des TGV et les départs pour le camping, situé dix kilomètres plus loin. Le temps de s’affranchir de quelques tâches : se munir d’un tapis de sol, bonnement s’alimenter en prévision d’un régime uniforme et, en option, découvrir les charmes de la ville.
Une foir’fouille ! Matelas sous le coude et deux coussins en bonus, nous voilà définitivement trop chargées pour grimper jusqu’à la Citadelle. Privilégier la nourriture, cette journée est entamée depuis longtemps maintenant.
Un Flunch ! Légumes à volonté, dépenses limitées et terrasse ensoleillée. La clientèle préfère l’intérieur, choix discutable que l’on ne déplorera pas. Ambiance troisième âge, la salle est comble et "Brigitte" rassurée de retrouver la purée dont elle se servira en moindre quantité que samedi dernier, pour ne pas à nouveau en laisser.
La question de la faim étant temporairement réglée, le trajet indirect peut continuer. Deux étapes encore avant de pouvoir s’installer : une navette jusqu’au site des festivités, puis le bus assurant la liaison finale jusqu’au campement de 14 000 places, parfaite illustration de la monopolisation d’un marché : bienvenue à Quechua Town.
L’emplacement est trouvé, non sans une brève altercation avec l’agent de sécurité non content de notre premier choix dans "l’allée des pompiers". Heure réelle, 17, ressentie : minuit. Salutaire, la bière aura l’effet d’une drogue dure avant de se rendre aux concerts.
Vingt-quatre heures sans dormir, ce n’est pas un lit précaire qui perturbera l’opération "récupération". En revanche, le froid… Trois gilets, un survêtement et deux paires de chaussettes ne tairont pas tous les frissons mais déclencheront dans un sursaut un réveil moite et prématuré, dès le soleil levé. Amplitude thermique au cours d'une journée, au moins 40 degrés.
Point d’arbre sur un aérodrome, point d’ombre avant le soir. Et certainement point non plus de sensation "bien-être" avant la fin du week-end.
Outre le problème de ciblage au sein même des toilettes – dans quel état sont-ils pour viser et s’assoir à côté ? –, certains, dans une confusion plus troublante encore, s’y méprennent avec les douches. Les mêmes, peut-être, qui s’arment toutefois de patience au matin pour affronter la queue, en quête d’un maigre jet glacé, apte sans aucun doute à rafraîchir toutes les idées.
La programmation musicale débute huit heures plus tard, regretté jeu de cartes préparé, mais oublié. Grec-frites en guise de petit déjeuner et balade en campagne improvisée.
À défaut de l’étang pourtant promis par deux panneaux vieillis, la salle communale de La-Chapelle-sur-Chaux et ses toilettes, ouvertes ! Jamais lavabo n’aura été plus beau ni gel mousseux plus onctueux. Quel merveilleux début de journée.
La mémoire devra suffire au souvenir : T-shirt acheté en fin de dernière soirée, perdu dans la foulée.
Miss dans son débardeur sale inchangé : Allô ?
Mamie miss : Allô coucou, c’est Mamie. Ça va, qu’est-ce tu fais ?
Miss sur place assise remportée en épreuve de rapidité : Je suis dans le train pour Paris, j'étais à Belfort.
Mamie miss toujours pleine de surprise : Ah, Belfort ! T’as pas croisé le Jacquot ou la Chantal ?
Miss feignant de ne pas ignorer la présence d'une famille sur le Territoire : Ah, non.
Note pour l’année prochaine : upgrade possible en termes de logement.